Les participants des premières Journées AAL franco-allemandes de Hager Group, organisées les 28 et 29 septembre derniers à Obernai, ont pu apprendre ce dont les personnes âgées ont besoin et comment les nouvelles technologies peuvent les accompagner.
La population européenne vit de plus en plus longtemps : en 2030, la France comptera plus de 20 millions de personnes âgées de 60 ans ou plus (pour 16 millions en 2014) avec le fait marquant de l’augmentation plus rapide encore du nombre de personnes âgées de 75 ans et plus escompté à 8,4 millions. Selon les sondages, la grande majorité des seniors préfère continuer de vivre chez eux. Et plus de la moitié des personnes de plus de 65 ans aimerait pouvoir recourir à des technologies d'aide à la prise de médicaments ou des systèmes d'alarme, comme des capteurs électroniques de chute ou de mouvement.
Ces chiffres illustrent le potentiel sociétal et économique que présentent les technologies dites « Ambient Assisted Living » (AAL, en français :Assistance à l’Autonomie à Domicile) aujourd'hui et dans le futur. C’est pourquoi, depuis des années déjà, Hager Group réfléchit aux technologies modernes afin d’aménager l’habitat le plus simplement possible tout en proposant des prestations individuelles pour le bien-être des personnes. En rejoignant le réseau sarrois AAL, créé en juillet 2014, Hager Group démontre sa volonté de faire avancer le secteur de l'assistance à l'autonomie à domicile aux côtés d'entreprises artisanales, de grandes entreprises, de services de soins à domicile, de diverses communes, caisses d'assurance maladie et associations.
Initiateur de ces premières Journées AAL franco-allemandes les 28 et 29 septembre derniers, Hager Group a poursuivi sur cette voie et montré à quel point cette thématique lui tenait particulièrement à cœur. Des responsables politiques de haut rang allemands et français, ainsi que de nombreux représentants d'entreprises, des chercheurs spécialisés dans les soins infirmiers, des experts en immobilier ainsi que des journalistes ont répondu présents à l'événement qui s’est tenu au Hager Forum, récemment ouvert sur le site de l'entreprise à Obernai. Tous ont échangé leurs idées au cours d'ateliers, d'exposés ou d'entretiens informels entre les participants avant et après les tables rondes. Au premier étage de Hager Forum, les participants aux Journées AAL ont également pu s'informer sur différents stands sur les idées et les solutions proposées par des entreprises innovantes spécialisées dans l'AAL.
« Le changement démographique est l’un des défis majeurs de notre société », affirme Daniel Hager, Président du Directoire de Hager Group. « Avec les Journées AAL franco-allemandes, nous voulons contribuer à diffuser les connaissances et le savoir-faire disponibles sur les possibilités actuelles et futures de vieillir dignement. Loin d'être une manifestation à but commercial, les Journées AAL offrent à tous les acteurs du secteur l'occasion de partager leurs expériences et de glaner des nouvelles connaissances et des nouveaux contacts. »
Stephan Kreutzer, Directeur du développement AAL chez Hager Group et co-organisateur des Journées AAL avec Jean-Michel Hervouët, a souligné dans son discours que cette rencontre sectorielle se veut être un événement à ne pas manquer pour quiconque souhaite comprendre l'AAL. « Les grandes idées sont le fruit de l'esprit. Et les idées géniales sont le fruit de la rencontre des meilleurs esprits. Plus nous apprendrons des autres et collaborerons avec eux, plus vite nous pourrons offrir des solutions qui faciliteront la vie des seniors. »
Le Ministre des Finances et des Affaires européennes du Land de Sarre a également souligné l'importance de l'AAL pour une vie autonome. « L'accessibilité est indispensable pour dix pour cent de la population, utile pour 40 pour cent, et un plus pour 100 pour cent », a déclaré l'homme politique, qui représentait la Ministre-présidente de Sarre Annegret Kramp-Karrenbauer. « Par conséquent, les produits AAL, à l'image des voitures que nous utilisons chaque jour, seront de plus en plus intégrés dans notre quotidien. En Sarre, nous nous intéressons à ces questions et saluons grandement l'engagement de la société Hager dans ce secteur. » Le Ministre a également félicité la coopération transfrontalière mise sur pied par Hager Group dans le domaine de l'AAL, symbolisée par le parrainage de l'événement côté allemand de Mme Kramp-Karrenbauer et côté français de Laurence Rossignol, Secrétaire d'État chargée de la Famille, de l’Enfance, des Personnes âgées et de l’Autonomie auprès du ministère des Affaires sociales, de la Santé et du Droit des femmes, de Philippe Richert, Président du Conseil régional d’Alsace, et de Jean-Pierre Masseret, Président du Conseil régional de Lorraine.
M. Richert a quant à lui souligné l’importance des seniors : « Aujourd’hui, il s’agit de penser aussi aux personnes âgées en matière de potentiel, et avant tout en matière de vie tout simplement.» Christophe Choserot, Vice-président du Conseil régional de Lorraine représentant M. Masseret, a profité de l’événement pour annoncer le lancement le 7 octobre du comité stratégique de filière régionale Silver Économie et du cluster franco-allemand.
Différences entre la France et l'Allemagne
Les exposés et les ateliers ont révélé que les besoins dans de nombreux domaines sont similaires en Allemagne et en France, bien que des petites différences de conception des solutions AAL doivent être prises en compte, notamment en matière de capacité financière et d'affinité avec les technologies.
Ainsi, les seniors français disposent en moyenne de revenus légèrement supérieurs à ceux des seniors outre-Rhin, tandis que les travailleurs allemands prennent leur retraite plus tard : en France, seuls 48 pour cent des 55-64 ans sont encore actifs, alors que ce chiffre est de 55 pour cent en Allemagne. En matière de sécurité sociale, on constate aussi des différences : si, en Allemagne, chaque bénéficiaire de l'assurance maladie bénéficie aussi d'une assurance-dépendance, il n'existe pas en France d'assurance-dépendance classique, mais une allocation personnalisée à l'autonomie, qui est financée par les prélèvements sociaux, les régimes obligatoires d'assurance vieillesse ainsi que les communes. De ce fait, les solutions d'assistance n'y sont pas financées de façon centralisée par les caisses d'assurance maladie comme en Allemagne, mais au niveau local, ce qui engendre de grandes différences en termes de marché.
Outre les aspects économiques, plusieurs différences culturelles jouent également un rôle important dans l'évaluation du marché AAL. Interrogés sur les solutions d'assistance à l'autonomie, une nette majorité de seniors allemands s'est montrée plutôt réticente face à de telles technologies, privilégiant, dans la mesure du possible, l'assistance humaine. Dans les sondages, leurs homologues français se sont en revanche montrés bien plus ouverts aux nouvelles technologies. Cette affinité pour les technologies se manifeste même dans le choix des appareils de commande : alors que les seniors allemands préfèrent recourir aux Smartphones et aux tablettes pour commander les outils d'assistance, les Français sont prêts à aller encore plus loin et à utiliser des capteurs intégrés, des objets connectés et la vidéocommunication dans leur quotidien.
Dans sa conclusion, Daniel Hager a annoncé que la réflexion sur l'AAL serait poursuivie de manière soutenue et que les Journées AAL devaient devenir un événement régulier. Il a souligné l'importance des échanges, notamment avec les professionnels de santé du secteur des soins infirmiers, qui sont les mieux placés pour comprendre les besoins des personnes dépendantes. « Les solutions d'assistance à l'autonomie aident l'individu sans le stigmatiser », a-t-il indiqué. « L'homme est au cœur de nos préoccupations et en occupe la première place. La technologie ne vient qu’en second lieu. »
Informations complémentaires
I. Le terme AAL et la signification de cette thématique pour l'Homme et l'économie
Le terme « Ambient Assisted Living » (AAL ou Assistance à l'Autonomie à Domicile) a été introduit par le Ministère fédéral allemand de l'Éducation et de la Recherche pour désigner tous les systèmes d'assistance à domicile. Son sens a été étoffé par la société Locate Solution GmbH, une filiale de Hager Group, qui le traduit par « solutions d'assistance à la vie autonome ». Sa définition englobe aussi les domaines d'application des systèmes d'assistance à domicile et laisse toute la marge nécessaire pour inclure les souhaits individuels de l'utilisateur.
Aujourd’hui, les technologies Ambient Assisted Living favorisent le développement d’un nouveau domaine d’activité, à savoir des solutions pour faciliter le quotidien des personnes âgées ou dépendantes. Ce marché est grandement stimulé par la transition démographique actuelle.
Contexte statistique
- En 2015, selon l'Office allemand des statistiques (Statistisches Bundesamt), 1,5 million de personnes étaient dépendantes, un chiffre qui devrait doubler d'ici à 2020. En 2030, les statisticiens prévoient que 3,4 millions de personnes seront dépendantes.
- Une personne âgée de 65 ans sur dix souffre de troubles cognitifs, souvent secondaires à un infarctus. Une personne de 85 ans sur deux a besoin d'assistance quotidienne.
- Les sondages ont révélé que plus de la moitié des personnes de plus de 65 ans bénéficie d'une surveillance continue dans le cadre de la télémédecine, recourt à des technologies d'aide à la prise de médicaments, et serait prête à utiliser des systèmes d'alarme, comme des capteurs électroniques de chute ou du rythme respiratoire.
- Si les besoins des personnes âgées continuent d'être davantage pris en considération, l'institut allemand du travail et des techniques (IAT ou Institut für Arbeit und Technik) de Gelsenkirchen estime qu'un million d'emplois pourraient être créés dans le secteur de l'AAL
- Avantage économique indéniable pour la société si les personnes âgées vivent plus longtemps chez elles ; moins de dépenses pour les caisses d'assurance-dépendance.
Domaines d'application
L'assistance à l'autonomie à domicile est en train de se frayer un chemin durable dans nos logements, notamment en association avec les prestations de service pour les personnes âgées. L'AAL est déclinée notamment dans l'assistance des personnes, l'aide d'urgence ainsi que la connexion avec des offres de services à la personne, comme l'accompagnement chez le médecin, les courses ou l'entretien du logement.
- Les systèmes d'assistance conçus pour un usage privé peuvent :
- offrir des fonctions de sécurité, de protection, de prévention ou de rappel,
- favoriser ou préserver l'autonomie, l'indépendance et la mobilité,
- stimuler et préserver les capacités cognitives,
- soutenir et favoriser la création ou l'entretien de contacts sociaux
Dans le même temps, ces technologies peuvent aussi constituer une assistance sur mesure pour les soignants à domicile.
L'AAL a débuté avec l'économie de la santé et les soins à domicile. Les premiers produits issus de cette approche ont été un pendentif ou bracelet dotés d'un bouton rouge, permettant à la personne âgée d'appeler à l'aide si, par exemple, elle est tombée dans sa salle de bain, ou des stimulateurs cardiaques signalant régulièrement par radio s'ils fonctionnent correctement.
Les technologies numériques et la connectivité seront amenées à jouer un rôle important à l’avenir : des capteurs sont capables par exemple de surveiller les troubles cardiaques en mesurant la fréquence respiratoire, la pression artérielle et les battements cardiaques et en transmettant les données au médecin traitant. D'autres outils aident les personnes âgées à ne pas oublier certaines choses du quotidien. La cuisinière doit-elle rester allumée ? L'eau de la vaisselle doit-elle continuer de couler ? Ces technologies pourraient permettre à une grande partie des 1,2 million de personnes dépendantes en Allemagne d'éviter de devoir aller dans des structures d'accueil.
L'AAL englobe un troisième champ d'action : les applications multimédias contre l'isolement social. La vidéophonie permet de partager des instants précieux avec les petits-enfants. Un maître de maison virtuel ouvre les portes vers le monde extérieur : il connaît le programme événementiel local ainsi que les horaires de circulation des transports en commun, peut commander à manger ou des fleurs, et gère les rendez-vous avec les voisins.
II. L'AAL en pratique : vivre en autonomie à Dortmund
Des systèmes d'assistance à la vie autonome ont débarqué dans la pratique et aident d'ores et déjà des seniors à gérer seuls leur quotidien en toute sécurité et sans soucis. La coopération avec la société immobilière Dortmunder Gesellschaft für Wohnen (DOGEWO) située à Dortmund, en Allemagne, et Locate Solution, une entreprise de Hager Group, illustre très concrètement comment l'assistance peut fonctionner dans la vie de tous les jours :
Harry Wendt a 80 ans et vit seul en location à Dortmund depuis le décès de son épouse, il y a 25 ans. Ancien mineur, il souffre de problèmes respiratoires et a besoin d'aide dans sa vie quotidienne. Son fils habite loin, à Fribourg, et Harry ne veut pas embêter sans cesse ses voisins et souhaite dans la mesure du possible éviter de déménager.
Il y a trois ans, le propriétaire de son logement, la Dortmunder Gesellschaft für Wohnen (DOGEWO), lui a proposé l'intégration de technologies d'assistance dans le cadre de la rénovation complète de quelques maisons. Comme les habitants de ces logements avaient presque tous plus de 65 ans à ce moment, la société immobilière ne s'est pas contentée d'améliorer l'accessibilité : elle a aussi fait appel à la société de Hager Group « Locate Solution », l’un des premiers fournisseurs de solutions d'assistance à l'autonomie à domicile. Les locataires de la DOGEWO ont pu dans un premier temps tester gratuitement les produits de la société d'Essen dans le cadre d'un projet distingué par le Ministère fédéral de la famille. Harry Wendt a ainsi opté pour « my.sens » : ce système de protection intelligent se compose de plusieurs capteurs, qui peuvent être posés en quelques minutes dans toutes les pièces sans ajustement particulier. Si ces capteurs ne détectent plus de mouvements pendant une durée prolongée, le module de base émet un signal d'alarme. Si l'utilisateur ne désactive pas cette alarme préliminaire, un message d'avertissement est envoyé automatiquement aux personnes de confiance de l'utilisateur.
Pour Harry Wendt, ce système a pour avantage qu'il n'a pas besoin d'appuyer sur un bouton, comme ce serait le cas avec une téléalarme, qui serait de toute manière impossible à atteindre en cas de chute. Il était aussi important pour le retraité qu'une centrale d'urgence ne soit pas immédiatement avertie. Avec ce système, deux voisins proches sont contactés et peuvent se rendre chez Harry, puis éventuellement prendre les mesures nécessaires. La vie privée des utilisateurs est ainsi préservée. My.sens fonctionne sans caméra, si bien qu'aucune photo de l'utilisateur n'est prise. Conformément aux lois strictes sur la protection des données, aucune donnée fournie par le système n'est enregistrée. Enfin, le système peut être activé et désactivé à tout moment par simple pression sur un bouton, favorisant donc l'autonomie des personnes.
www.hager.fr