Soprema continue de miser sur ses innovations et s'implante en Asie

Lors d'une rencontre avec la presse, Monsieur Pierre-Etienne Bindschedler, PDG de Soprema a déclaré miser sur ses innovations produits pour poursuivre le développement du groupe, ainsi que sur son implantation en asie avec l'ouverture d'une première usine Chine. Soprema continue parallèlement sa stratégie de croissance externe, avec trois nouvelles opérations cette année, aux Etats-Unis, en Suisse et en Italie.

Dans ce contexte, le groupe pourrait atteindre les 2,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2017, à conditions de changes équivalentes, a-t-il indiqué. Cette année, le groupe vise des ventes de 2,35 milliards d'euros, un chiffre qui sera "légèrement dépassé", a estimé M. Bindschedler.

Fondé en 1908, ce groupe familial basé à Strasbourg est aujourd'hui présent dans 90 pays et emploie 6.300 personnes. Il produit des systèmes d'étanchéité et des isolants pour toitures, terrasses, ou grands ouvrages de génie civil.

Son activité est majoritairement réalisée en France (45%) ainsi qu'en Amérique du Nord (35%) et dans le reste de l'Europe (20%).

"Il y a deux marchés sur lesquels nous ne sommes pas vraiment, l'Amérique latine et l'Asie. Il faut absolument qu'on aille y faire nos premières implantations industrielles", a expliqué M. Bindschedler.

Première étape, la Chine où Soprema ne disposait que d'une présence commerciale, pour un chiffre d'affaires modeste de l'ordre de 10 millions de dollars. "Nous avons de gros espoirs de performer sur ce marché", a dit le PDG. Le groupe ouvrira à la mi-octobre une première usine pour produire des membranes d'étanchéité.

Quant à l'implantation en Amérique latine, elle devrait passer par une acquisition, mais il n'y a "pas de discussion avancée" à ce stade, selon M. Binschedler.

En France, Soprema a fait son entrée cette année en grandes surfaces de bricolage (lire notre article du 2 juin 2016).

La croissance externe, qui représente à peu près la moitié de la croissance du groupe, reste à l'ordre du jour. En 2016, Soprema a successivement acquis l'américain Chemlink en avril, le suisse Pavatex en mai et l'italien Novaglass en juin, pour un coût total d'environ 65 millions d'euros.

Le groupe est peu endetté, un atout s'il se présentait l'opportunité de faire "une acquisition majeure", a dit le PDG. "Le marché est encore très fragmenté, mais il va se concentrer", a-t-il estimé.

Enfin, Soprema veut continuer à privilégier les nouveaux produits, qui représentent aujourd'hui 15% de ses ventes, avec l'objectif de parvenir à 25%.

Le groupe a notamment mené de 2010 à 2015 le projet Mutatio, visant à substituer des matières premières renouvelables aux dérivés du pétrole dans les produits d'étanchéité. Un taux de remplacement de 50% a pu être atteint (contre 65% visé au départ) grâce à l'utilisation de résine de pin et d'huile de colza.

Un produit issu de cette recherche, Mammouth Néo, est sur le marché, mais son coût est encore deux fois supérieur aux solutions traditionnelles, a reconnu le PDG de Soprema, qui veut maintenant "industrialiser la filière".

En 2015, Soprema a réalisé un chiffre d'affaires de 2,13 milliards d'euros, dégageant un excédent brut d'exploitation (Ebitda) de 239 millions et un résultat net de 123 millions d'euros.