Scandale de falsification de données d'immeubles résidentiels au Japon

Après plusieurs jours de révélations sur le maquillage de mesures auquel s'est livré un salarié d'une filiale de construction d'Asahi Kasei, le PDG de ce groupe de matériaux et produits chimiques a présenté des excuses et annoncé la création d'une commission d'enquête indépendante.

"Je suis profondément désolé", a déclaré aux médias Toshio Asano.

La société Asahi Kasei Construction Materials reconnaît qu'une partie des piliers des fondations des quatre immeubles résidentiels en question ne reposent pas comme ils devraient sur le sous-sol rocheux mais sont plus courts, de sorte que le bâtiment tend à être instable.

Un salarié est soupçonné d'avoir trafiqué les données pour masquer ce défaut. Celui-ci explique qu'il pensait au contraire qu'il y avait eu des erreurs de mesure et il a donc rectifié les chiffres pour qu'ils reflètent ce qu'il croyait être la réalité, à savoir que tous les piliers touchaient bien la roche en sous-sol.

Il n'est à ce stade pas exclu que doivent être démolis et reconstruits les quatre immeubles de ce complexe de 705 appartements terminé en 2007. Le promoteur Mitsui Fudosan Residentials a fait une proposition en ce sens aux habitants, mais il lui faut recueillir 80% de votes favorables pour la mettre en oeuvre.

Asahi Kasei doit communiquer jeudi au ministère japonais de l'Aménagement du territoire la localisation ainsi que les données relatives aux quelque 3.000 immeubles à la construction desquels a participé sa filiale incriminée.

Le patron d'Asahi Kasei Construction Materials, Tomihiro Maeda, a reconnu que d'autres cas similaires à celui découvert à Yokohama étaient possibles.

"Des malversations immobilières se succèdent ces derniers temps à travers le pays", souligne mercredi le quotidien économique Nikkei dans un éditorial où il exige que la probité soit rétablie dans ce secteur et que soient rendus plus sévères les contrôles effectués par les pouvoirs publics.

De nombreux Japonais ont encore en tête un retentissant scandale de falsification de données antisismiques de résidences et d'hôtels dans le but de "casser les coûts de construction". Cette affaire de 2006 avait jeté le doute sur de nombreuses constructions et profondément choqué la population de l'archipel qui enregistre 20% des séismes les plus violents de la planète et dont les techniques parasismiques sont citées en exemple dans le monde entier.