Les comportements de paiement interentreprises se durcissent encore en France. Sous les 12 jours en début d’année 2014, le retard moyen de règlement des fournisseurs augmente d’une demi-journée chaque trimestre depuis un an pour atteindre désormais 13,6 jours, sa pire valeur depuis dix ans.
Le bâtiment bonne élève
A l’inverse de ces tendances, la construction résiste. Notamment le bâtiment qui stabilise le retard moyen sous les dix jours (9,8 jours), la valeur la plus basse de l’ensemble des activités. De plus, seulement 5,3 % des entrepreneurs
reportent leurs paiement de plus de trente jours, là encore un taux faible.
En revanche, l’immobilier conserve des retards importants au-delà de vingt jours en moyenne (20,7 jours) et plus de 16 % de reports supérieurs à trente jours.
L’administration de l’Etat reste le mauvais élève mais les collectivités territoriales font mieux que le privé
Sur le secteur privé, le retard moyen de paiement des sociétés de plus de 500 salariés reste supérieur d’une journée à celui calculé pour les sociétés les plus petites (14,8 jours contre environ 13,7 jours). Toutefois cet écart se réduit ce trimestre, les petites sociétés payant moins bien tandis que les grandes maintiennent leurs conditions, voire tentent de les améliorer. Plus que sur le retard moyen, c’est sur les grands retards que les différences sont les plus flagrantes. Le taux de longs retards est proportionnel à la taille de la société commerciale. Alors que 2,2 % des sociétés de plus de 500 salariés reportent leurs paiements de plus de trente jours après la date de facture, elles sont 9 % lorsque la sociétés emploient moins de 3 salariés. Toute taille confondue, les sociétés sont en moyenne 7,6 % à différer leur paiements de plus d’un mois.
Dans le secteur public, les personnes morales de droit public soumises au droit commercial, typiquement les EPIC (Établissement Public industriel et commercial), sont en moyenne 6,5 %, soit moins nombreuses que les sociétés du privé, à décaler leurs paiements au-delà de trente jours après la date prévue sur la facture. Ici, l’effet de taille joue, mais un clivage fort est observé entre les EPIC de 50 à 200 salariés et ceux de 200 à 500 salariés. Les premiers ont davantage de difficultés à honorer le paiement des factures dans les délais ; ils sont plus de 8 % à payer avec des retards supérieurs à trente jours contre moins de 3 % pour les seconds.
Les Établissements Publics Administratifs (EPA) de missions traditionnelles de souveraineté ou d’action sociale se révèlent eux-aussi de meilleurs payeurs que le privé. Comme pour les sociétés commerciales, un facteur de proportionnalité qualifie la tenue des engagements. Le retard moyen de règlements est inférieur à 11 jours pour les EPA de moins de 50 agents, de 12 à 13 jours jusqu’à 200 agents et au-delà de 15 jours pour les EPA de plus de 200 agents. Globalement, le retard s’établit donc à 11 jours ce deuxième trimestre, contre 11,4 jours trois mois plus tôt. Exprimé en pourcentage d’EPA, les retards de plus de trente jours de retard varient peu selon la taille et se situent sous les 4 %, un taux deux fois inférieur à celui constaté dans les sociétés du privé (3,9 % contre 7,6 %).
Le taux des longs retards est encore plus bas pour les collectivités territoriales (6,6 %) qui peuvent aussi s’enorgueillir de faire tomber le retard moyen sous le seuil des 10 jours (9,8 jours), une valeur là-aussi bien inférieure à celui du secteur privé. L’effet de taille est toutefois très sensible sur cette catégorie publique. Si les petites collectivités (moins de vingt agents) affichent un retard moyen sous les 9 jours, les plus grandes approchent les 20 jours de retard.
C’est dans les catégories d’Administration de l’État, les Ministères et leurs services, que le respect des délais est le plus mis à mal. C’est dans ses structures que le retard moyen est le plus élevé, au-delà de 16 jours en moyenne, avec un taux de longs retards là encore le plus haut (9 % en moyenne).
La France championne d’Europe des petits retards
En France, la proportion d’entreprises réglant leurs factures à l’heure demeure sous la moyenne européenne. 36,5 % (- 0,3 % sur trois mois) des structures françaises payent leurs fournisseurs sans retard contre 41 % (+ 0,3 %) en Europe. Les entreprises françaises se distinguent par la fréquence des petits retards de paiement.
Les entrepreneurs du bâtiment demeurent les plus respectueux des délais de règlements. Près d’un sur deux (49,5%) payent les fournisseurs à l’heure.
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