Cette modification de PLU qui fixe les règles en matière de construction, n'est pas une "révision", donc ne touche pas aux questions de hauteur comme les tours ou de densité, sujets toujours polémiques. Il se décline en une multitude de règlements très techniques avec plusieurs éléments notables.
La nature en ville
L'ambition de l'équipe d'Anne Hidalgo est de faire de Paris, ville dense et minérale, une ville plus verte. Le PLU assure une augmentation de 10% de la végétalisation, en pleine terre, en terrasse ou en facade.
Il porte notamment obligation de végétaliser pour les constructions neuves les toits-terrasses de plus de 200m2.
Il permet un retrait des nouvelles constructions par rapport à l'alignement de la rue afin de prendre en compte la végétalisation des murs.
Il crée un nouveau grand parc de 7 hectares, dans le projet urbain de la Chapelle Charbon (XVIIIe arrondissement). Les Réservoirs de Grenelle (XVe) et le Stade Championnet (XVIIIe), deux combats emblématiques de riverains pour conserver des espaces verts au lieu de projets de construction, sont classés en "zone urbaine verte".
Néanmoins, pour le groupe écologiste, "le compte n'y est pas". Le groupe, qui veut "une ville aérée où l'on arrête d'entasser les gens", salue des "points de convergences", mais veut aussi privilégier le qualitatif, avec des normes plus "vertes" : des équipements sportifs au sol et pas sur d'autres niveaux, un verdissement qui respecte la biodiversité, un équilibre dans les nouveaux projets (un tiers de logement, un tiers d'espaces verts, un tiers d'équipements publics). Ils veulent également poser les bases de la disparition du périphérique avec l'objectif de le transformer d'ici 2030 en boulevard urbain où l'on pourra marcher et faire du vélo.
Pour Les Républicains, "il y a un affichage de préservation de l'environnement". Des "opérations symboliques sont mises en avant" mais pour le reste, sur de nombreuses petites parcelles, "on est dans une logique de densification".
Le Front de Gauche veut un "appel à idées permanent", avec un PLU qui ne serait jamais clos, pour que des parcelles soient transformées en espaces verts.
Deux petites révolutions
Fin de l'obligation pour toute construction neuve de construire en même temps un parking. La place de la voiture diminue et cette nouvelle réglementation va notamment faire baisser le coût, de 20 à 30%, des transformations de bureaux en logements.
Pour favoriser la "livraison du dernier kilomètre" dans le commerce, toujours coûteux et polluant, une soixantaine d'espaces vont être "sanctuarisés", anciens sites de tri postal, terrains SNCF, pour accueillir des plateformes de logistique urbaine. C'est la première fois que le PLU crée des zones dédiées à la logistique urbaine. Par ailleurs, le "linéaire" réservé au commerce protégé augmente de 14%.
Le logement
La ville rééquilibre à l'ouest. 90% des nouvelles constructions (surélévations) doivent être consacrés au logement, 10% aux bureaux.
Avec l'objectif de la mixité sociale, 30% des parcelles dédiées au logement devront porter sur le logement intermédiaire dans les arrondissements qui ne sont pas "déficitaires" en logement social.
Le groupe UDI-MoDem, qui ne votera pas le PLU, est particulièrement critique du plan logement qu'il estime "fabriquer un déséquilibre" de la diversité sociale de Paris.
Le groupe communiste va voter le PLU portant, selon lui, un "équilibre logement, service public, commerces". Le groupe porte néanmoins un projet de développement de crèches et le maintien en faveur du service public d'une bande de terrain, prévue pour être vendue, jouxtant l'Hôpital Lariboisière (Xe).
Le Front de Gauche voudrait sanctuariser pour le public des parcelles qui vont être transformées en supermarché ou en bureaux.
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