Des appels à la grève ont été lancés dans la fonction publique, à la Poste, chez Air France, France télévisions ou les intermittents du spectacle.
A la SNCF et à la RATP, le trafic doit être normal. Dans le transport aérien, la direction générale de l'Aviation civile (DGAC) a recommandé aux compagnies de réduire de 15% leurs programmes de vols dans les deux aéroports parisiens de Roissy et Orly, ainsi qu'à Beauvais.
"Une mauvaise loi, même adoptée, reste une mauvaise loi", explique Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT.
Si ce dernier espère "une grosse mobilisation", Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, est lui plus pessimiste, s'attendant à voir "moins de monde".
Lors de la précédente journée, le 5 juillet, au début des vacances scolaires, à peine 30.000 personnes avaient battu le pavé dans toute la France, selon la police, entre 6.500 et 7.500 à Paris (45.000 à Paris, selon les syndicats). La plus forte mobilisation, le 31 mars, avait réuni 390.000 personnes dans l'Hexagone, selon la police, 1,2 million selon les syndicats.
Après avoir réclamé, en vain, pendant des mois, le retrait de ce texte qu'ils considèrent comme source de "dumping social", les deux leaders marcheront à nouveau de conserve à Paris à partir de 14H00, entre Bastille et République, pour demander son abrogation. Ils auront à leurs côtés Bernadette Groison (FSU), Éric Beynel et Cécile Gondard-Lalanne (Solidaires), ainsi que les responsables d'organisations étudiantes et de jeunesse Unef, UNL et Fidl.
Avec près de 1.200 policiers mobilisés, selon une source policière, les forces de l'ordre seront au rendez-vous, les précédentes journées ayant été émaillées de violences.
Des meetings et manifestations sont prévus dans plus de 110 villes.
Le gouvernement inflexible
Treize journées de mobilisation depuis mars avec des dizaines de milliers de personnes dans les rues, une pétition record pour réclamer le retrait, sondages montrant la désapprobation des Français face à ce texte, recours à l'article 49-3 pour le faire passer sans vote au Parlement... : cette réforme, une des dernières du quinquennat, a connu un parcours particulièrement agité.
Fort du soutien de la CFDT, l'exécutif est resté inflexible, défendant un texte de "progrès social" et le présentant comme une solution pour lutter contre le chômage.
Après le baroud d'honneur dans la rue de ce jeudi, les syndicats opposés au texte n'ont pas prévu de nouvelle date de mobilisation. Mais ils espèrent maintenir la pression, en entreprise et devant la justice.
"On ne laisse pas tomber, la mobilisation va changer de forme", a dit M. Mailly.
Ils travaillent sur des recours possibles, notamment à travers des questions prioritaires de constitutionnalité. Mais le processus sera long, puisqu'ils pourront le faire uniquement dans le cadre de procès en lien avec les mesures dénoncées et à condition de les faire porter par des justiciables.
Autre biais: les négociations en entreprises, où la CGT compte bloquer tout accord permettant d'appliquer la loi, également une bataille au long cours.
A quelques mois de la présidentielle, le gouvernement veut aller vite sur ce dossier épineux. La plupart des décrets, dont les plus décriés (temps de travail, référendum, accords offensifs), doivent être publiés en octobre.
"Je reconnais des erreurs au lancement de cette loi, qui n'a ensuite eu de cesse d'être améliorée", a récemment confié la ministre du Travail, Myriam El Khomri. Elle s'est également dite "fière des droits nouveaux qu'elle instaure, en particulier un droit universel à la formation pour tous nos concitoyens".