"L'évaluation de nos politiques publiques (est) aujourd'hui trop souvent limitée à une évaluation financière, alors que vous pouvez y apporter toute la profondeur de votre analyse", a déclaré Manuel Valls lors de la première séance plénière du Cese depuis l'élection de son nouveau président, Patrick Bernasconi, le 1er décembre.
Le Premier ministre s'est dit "ouvert à l'idée d'expérimenter, dans les prochains mois, une saisine conjointe de la Cour des Comptes et du Cese pour bénéficier d'une approche complète".
Il souhaite "solliciter davantage" la troisième assemblée de la République pour avis, dans le cadre des "nombreux chantiers de la rentrée 2016", notamment l'emploi.
Le Cese sera ainsi saisi "dans les prochaines semaines d'une demande d'avis pour approfondir les préconisations du rapport Combrexelle", remis en septembre au gouvernement sur la réforme du Code du travail, qui fera l'objet d'un projet de loi que la ministre du Travail, Myriam El Khomri, doit présenter en mars.
Il sera également sollicité sur les "moyens d'accompagner le développement du travail indépendant", ainsi que sur les suites à donner à la COP21.
"Nous devons, aussi, mieux valoriser le travail du Cese et nous appuyer sur vos conclusions - surtout quand c'est nous qui vous saisissons", a souligné M. Valls."Vous illustrez, à l'heure où certains voudraient court-circuiter les corps intermédiaires, la capacité de la France à se réformer par le dialogue, l'intelligence collective, l'écoute", a ajouté le chef du gouvernement.
Il a opposé "l'ambiance de travail" du palais d'Iena à "la mêlée des questions au gouvernement" à l'Assemblée nationale.
"Oui, le Cese est utile", a lancé le Premier ministre, ajoutant: "Faites-vous mieux connaître, comme ça on dira moins de bêtises sur le Cese, sur la qualité de vos travaux."
Le Cese est souvent décrié pour son manque d'utilité dans le jeu institutionnel de la Ve République et son coût. Son nouveau président a demandé à être rapproché des décisions du gouvernement et du Parlement. Lundi prochain, c'est devant le Cese que François Hollande doit préciser ses annonces pour l'emploi, faites lors de ses voeux le 31 décembre.
De son côté, M. Bernasconi a estimé que le Cese doit être "utilisé, au maximum de ses capacités, qui sont grandes", et être "mis régulièrement à contribution" pour "donner au gouvernement un avis expert".
"Nous sommes déjà utiles. Mais nous aspirons à servir encore davantage notre pays", a-t-il affirmé dans ses propos introductifs.
Selon lui, "le consensus n'est pas une utopie mais une réalité dès lors qu'on se donne un peu de mal pour le rechercher. C'est ce qui donne beaucoup de force à nos avis".
Au cours de la séance plénière mardi, les 233 conseillers du Cese débattent des "priorités stratégiques" de l'institution et de "l'amélioration" de sa gouvernance.
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