"La vie d'un entrepreneur, elle est bien souvent plus dure que celle d'un salarié. Il ne faut jamais l'oublier", a affirmé Emmanuel Macron à l'antenne de BFM TV et RMC. "Il peut tout perdre, lui, et il a moins de garanties", a-t-il ajouté.
"Je ne connais aucun entrepreneur qui embauche quelqu'un et à qui cela fait plaisir de renvoyer son salarié. C'est que ça va mal ou que ça se passe mal avec lui", a déclaré le ministre, appelant à donner de la "visibilité" aux entreprises pour qu'elles puissent embaucher, sans donner plus de détails.
"Qu'est-ce qui bloque tout ? L'absence de visibilité. L'entrepreneur se dit est-ce-que j'ai le droit de me tromper? Est-ce que si ça va mal demain, je pourrai m'adapter ?", a expliqué le ministre. "C'est cette visibilité qu'il faut leur donner", a-t-il souligné, en référence au volet de sa loi qui assouplit certaines procédures de licenciement.
Dans la foulée, le ministre s'est également déclaré favorable à la modification des règles d'indemnisation de l'assurance chômage. "Oui, en étant intelligent et en considérant que quand le cycle économique est meilleur et que l'on recrée des emplois, il faut tout faire pour qu'il y ait un retour à l'emploi", a-t-il précisé. "Mais il faut avoir en tête que le système indemnise les chômeurs qui sont avant tout les victimes de la situation", a-t-il reconnu.
Dans cette interview, M. Macron s'est aussi déclaré favorable à faciliter la création d'entreprises. "Il faut qu'on libère la possibilité de créer sa propre entreprise. Il faut donc revenir sur la loi de 1996 pour simplifier les choses", a-t-il déclaré.Selon lui, "il faut valoriser les métiers et aider les artisans au quotidien et en même temps considérer qu'il y a des sphères d'activité où l'on peut créer plus facilement son entreprise sans mettre des barrières".
Populaire dans les sondages, M. Macron a écarté une démission du gouvernement, démentant de récentes rumeurs circulant sur son départ. "Je ne suis pas dans l'indécence qui consisterait à menacer de démissionner", a affirmé le ministre. "Si j'étais dans une telle situation, je serais en discussion avec la seule personne avec qui j'ai à avoir cette discussion, le président de la République", a-t-il assuré.
"Je serai dans le gouvernement de Manuel Valls, aussi longtemps que François Hollande le voudra. C'est lui qui le décide", a affirmé le ministre qui a rejeté tout "chantage à la démission" et assuré qu'il n'était "candidat à aucun poste ministériel" en cas de remaniement.
Interrogé sur une éventuelle candidature en 2017, il a répondu ne pas "être obsédé aujourd'hui par la présidentielle de 2017", sans rejeter pour autant cette idée. "C'est une question indécente", a-t-il affirmé. "Je ne suis pas un enfant gâté. J'ai accepté une mission. Je suis là, j'y vais jusqu'au bout", a-t-il affirmé.
Concernant la déchéance de nationalité qui divise la gauche, il s'est exprimé publiquement pour la première fois défendant "une idée forte, un symbole" tout en comprenant les "doutes" face à cette mesure prévue par la réforme constitutionnelle.
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