Bâti en 1930
La construction du stade où joue l'ASSE depuis 1931, a débuté en 1930. Fondateur des magasins Casino, Geoffroy Guichard avait acquis le terrain et donné son nom à l'enceinte qui sera surnommée plus tard le "Chaudron". A l'origine, une tribune de 1.000 places avait été érigée.
La capacité du stade est aujourd'hui de 41.965 sièges après sa rénovation pour l'Euro-2016. Elle avait été de 48.274 places pour l'Euro-1984 puis ramenée à 35.616 pour le Mondial-1998.
Le stade Geoffroy-Guichard appartient à la ville de Saint-Etienne depuis 1965 qui l'avait acquis pour 135 millions de francs auprès de la famille Guichard.
Sujet de crispation
En 2009, les deux actionnaires majoritaires de l'ASSE, Bernard Caïazzo et Roland Romeyer, envisageaient de construire, pour 200 millions d'euros, un nouveau stade de 45.000 à 50.000 places dont le club aurait été propriétaire afin de bénéficier directement des retombées économiques.
Mais les groupes de supporters étaient opposés au projet alors que le maire et président de la Métropole, Maurice Vincent (PS), avait opté, à l'époque, pour une rénovation du stade de l'ordre 75 M EUR.
Toutefois, l'ASSE n'a pas participé à la présentation du projet retenu, fâchée de ne pas avoir été assez consultée et de ne pas avoir fait partie du jury.
Aujourd'hui, la direction du club se plaint de nombreux dysfonctionnements dans un équipement qu'elle estime "dépassé".
"Nous recevons régulièrement des remarques de l'UEFA et de la LFP à ce sujet", a affirmé à l'AFP le président du directoire, Roland Romeyer.
Récemment, des problèmes de protocole pour l'accès des élus aux salons du stade lors des matches de l'ASSE ont également crispé les deux parties, tout comme l'estimation du prix de vente par Gaël Perdriau (LR), le maire actuel de Saint-Etienne, à 250 M EUR.
Aujourd'hui dans l'opposition, son prédécesseur, Maurice Vincent, se déclare contre la vente, comme plusieurs élus communistes qui réclament un référendum local sur la question, de même que le FN, plutôt favorable mais avec des garde-fous.
Propriétaire et après ?
"Auparavant, nous étions locataires de notre centre de formation à l'Etrat appartenant à Saint-Etienne Métropole qui n'avait pas les moyens d'investir pour l'améliorer, ce que nous avons pu faire, nous, pour 3,8 M EUR", se souvient M. Romeyer.
"Pour le stade, c'est la même chose", dit encore le dirigeant. "Nous investirons pour l'améliorer. Il sera à notre disposition sept jours sur sept au lieu de 48 heures aujourd'hui pour les seuls matches. Nous apportons beaucoup à l'agglomération économiquement et comme vecteur de communication", plaide-t-il encore.
"Les grands clubs sont dans les grande villes. Pour nous, cela devient plus compliqué financièrement face à la concurrence, il faut nous aider", insiste M. Romeyer, alors que l'Olympique Lyonnais, son grand rival régional, est devenu propriétaire de sa propre enceinte l'année dernière.
Quel prix pour le Chaudron ?
"Ce ne sera jamais les 250 M EUR évoqués par Gaël Perdriau, ce n'est pas sérieux. Il y a eu 75 M EUR de travaux et il y a le prix du foncier", calcule Roland Romeyer, alors que l'édile n'a pas souhaité s'exprimer sur le sujet avant la réunion du 7 avril.
"C'est un marché gagnant-gagnant. Le produit de la vente permettra de réduire l'endettement de la Ville, d'épargner sur l'entretien du stade et donc de réduire les impôts des Stéphanois ou les employer à autre chose", justifie le dirigeant.
"Comme cela s'est passé pour notre centre de formation, c'est l'expertise menée par France Domaines qui déterminera le prix", souligne Roland Romeyer qui envisage un emprunt sur 30 ou 40 ans, garanti par les collectivités dans le cadre de la loi Braillard.
"Nous sommes prêts à inclure une clause excluant toute spéculation immobilière car ce n'est pas pour les actionnaires mais pour le club que nous voulons être propriétaires", conclut M. Romeyer.