Watt Network, société spécialisée dans le project management en immobilier de bureaux, s'est intéressée de plus près à cette problématique en réunissant clients, experts et collaborateurs au sein d'un « think-tank » éphémère pour réfléchir ensemble à la question de la gestion du bruit au travail.
« Qui n'a jamais émis de plaintes sur son lieu de travail à propos du bruit issu des voitures, des travaux, ou bien des collègues de bureaux un peu trop enthousiastes ? C'est de ce simple constat qu'est partie notre idée d'organiser une réflexion autour du thème du bruit au travail en réunissant, pour cela, des collaborateurs en interne, un acousticien et un client emblématique de la société » explique David Wattebled, Directeur général-fondateur de Watt Network.
De plus en plus sensibles au confort de leurs collaborateurs les entreprises font aujourd'hui appel à des spécialistes pour évaluer le niveau de bruit offrant des conditions de concentration idéales. Pilote de projets immobiliers, Watt Network identifie, dès la conception d'espaces intérieurs, les différentes sources sonores à gérer.
Les conversations, premières sources de gêne au sein des entreprises
D'après Pascal MANTE (Storengy, Groupe Engie), client de Watt Network, la parole se place sans surprise en tête des nuisances sonores au sein des entreprises. Ce qui surprend, en revanche, c'est que la voix n'est pas le souci premier, mais bien le message véhiculé. Entendre, et donc comprendre, un échange verbal auquel on n'est pas associé peut fortement perturber.
La netteté du son devient alors plus gênante que son niveau sonore. Un son d'ambiance est généralement plus aisément admis que des sources de bruit ponctuelles, un brouhaha ambiant ne gêne pas forcément la concentration voire, peut même parfois, la faciliter.
Des perceptions très différentes selon l'activité des salariés
Les fonctions exercées par les collaborateurs sont, pour Watt Network, le principal critère à intégrer dans la prévention des nuisances sonores. Il est nécessaire d'adapter l'acoustique à la population qui habitera le lieu.
Au cours de la réflexion, l'idée d'organiser des interviews préalables à la conception des espaces se confirme pour comprendre la façon de travailler de chaque service. Anticipant ainsi le bruit généré, les architectes d'intérieurs deviennent moteurs, informant l'entreprise en amont de la façon de traiter le bruit. Cependant, pour être efficaces, ces entretiens doivent être menés avec les utilisateurs et pas uniquement leurs managers. La prévention du bruit se gère donc aussi dans le cadre d'un accompagnement total au changement, avec notamment un rappel aux collaborateurs des règles de vie en communauté.
Le choix d'aménagement, facteur capital de la perception du bruit
Suite à la multiplication des espaces partagés, beaucoup de salariés regrettent le calme des bureaux individuels. Pour preuve, il suffit d'observer la prolifération des casques audio dans les entreprises.
Vincent BOUQUEREL, acousticien, regrette de ne pas être associé dès la phase amont à l'agencement des espaces. Les sociétés ont tendance à ne le solliciter qu'une fois installées pour stopper une gêne constatée. Il s'agit alors de remédier à une situation existante. Parfois, des solutions simples, comme la création d'espaces dédiés aux communications téléphoniques, sont efficaces. Soucieux de rectifier cet état de fait, Watt Network sensibilise ses clients à cette problématique en proposant un accompagnement dès la phase programmation/ conception.
Par exemple, chez Storengy, Watt Network a choisi d'installer des armoires séparatives sur les plateaux aménagés en open space. Ces éléments, outre leur propriété de réflexion acoustique, se sont révélés des barrières physiques suffisantes pour diminuer le sentiment de gêne. L'isolation visuelle complète généralement l'isolation acoustique.
L'absence de bruit, l'écueil à éviter
La certification environnementale BREEAM recommande un bruit de fond de 40 dB afin de favoriser le confort des salariés. L'absence de bruit peut, en effet, être un facteur de stress auprès de personnes ayant besoin de bruits pour se sentir en sécurité. « Il est intéressant de signaler qu'en dehors des sollicitations classiques liées au surplus de bruit, nous sommes intervenus à la demande de GRTgaz, implantée dans un immeuble neuf et particulièrement silencieux tant sur le plan technique qu'en ce qui concerne l'emplacement des espaces de réunion et de convivialité. Phénomène paradoxal, la qualité du silence ambiant perturbait les équipes car le moindre bruit semblait amplifié ! En concertation avec Vincent Bouquerel, nous avons préconisé un masquage sonore, c'est-à-dire réajouter un fond sonore pour atténuer la sensation de gêne...» témoigne Sarah SCIEZ, ingénieur et chef de projet chez Watt Network.
Les équipes d'acousticiens qui accompagnent Watt Network préconisent, lors de leurs interventions, d'appliquer le concept d'origine anglo-saxonne ABC qui couple 3 idées : Absorber-Bloquer-Couvrir. L'idée est de considérer qu'un bruit percevable doit être un minimum présent. En effet, le recours à l'installation d'un trop grand nombre de supports d'absorption phoniques ne résout en rien la gêne occasionnée, allant parfois jusqu'à l'aggraver.
Une confirmation que le bruit doit faire partie de l'univers du travail, mais savamment dosé...
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