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Cette étude fournit les chiffres clés par filière, analyse les ressorts de croissance et les enjeux clés du secteur et, enfin, compare le positionnement et les stratégies des principaux prestataires.
Les activités de maintenance assurent des revenus récurrents mais les marges sont sous pression
Le marché de la maintenance multitechnique est attractif à plusieurs titres. D’une part, la plupart des entreprises ont externalisé la maintenance de leurs installations offrant aux prestataires spécialisés un marché de près de 36 milliards d’euros au global. De plus, les marges y sont, bien souvent, supérieures à celles réalisées dans les travaux d’installation, et l’activité moins cyclique, les contrats courant sur plusieurs années. La conjoncture dégradée de ces dernières années n’a pourtant pas épargné le secteur. Les prestataires ont souffert de la mauvaise tenue du secteur du bâtiment et de la baisse de la demande publique. Ils subissent également une forte pression sur les prix obérant leur profitabilité alors même qu’ils doivent consentir des investissements de plus en plus importants (formation des techniciens, outils de pilotage des consommations…). Selon les segments, les entreprises du secteur ont perdu entre 1,4 et 4,7 points de marge brute au plus haut de la crise, entre 2009 et 2013. Mais la reprise du marché de la construction, le soutien de l’Etat en faveur de la rénovation des bâtiments et les enjeux en matière d’efficacité énergétique sont autant de facteurs qui devraient soutenir la croissance du marché dans les années à venir.
Répondre à des demandes multisites, multiactivités, multimétiers
A côté des majors de la construction comme Vinci Energies, Bouygues Energies & Services ou Eiffage Energie, du spécialiste Spie et des filiales d’énergéticiens (Dalkia et Cofely), de nombreuses ETI et une multitude de PME bénéficient d’un ancrage local fort. Les gros du multiservice comme Sodexo et Atalian n’ont également de cesse d’intégrer de nouvelles compétences pour chasser sur les terres des opérateurs du multitechnique. Pour rester dans la course, tous sont dans une logique d’extension de leur réseau et d’élargissement de leur gamme de services afin de proposer une offre globale. La croissance externe reste la stratégie privilégiée par tous, gros comme petits, pour accélérer leur croissance. Les cibles sont souvent des PME qui misent sur leur forte implantation locale et la qualité pour passer le bas de cycle. Il faut dire que les prestataires ont le choix. Le secteur compte plus de 80 000 entreprises proposant des prestations de maintenance.
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Un secteur à l’aube d’une recomposition
Deux tendances de fond sont en passe de remodeler le marché de la maintenance. D’une part, la transition énergétique avec le renforcement des normes environnementales et la multiplication des réglementations pour améliorer la performance énergétique des bâtiments. Pour les majors du multitechnique, l’efficacité énergétique est ainsi devenue la base de leur offre de maintenance mais comment valoriser ce service que la plupart des donneurs d’ordre considèrent comme faisant partie intégrante des prestations ? D’autre part, la révolution numérique qui va constituer le principal enjeu des prochaines années pour les prestataires. BIM, smart building, objets connectés… ces innovations offrent aux prestataires des moyens nouveaux pour gagner en efficacité opérationnelle et répondre aux attentes fortes de la demande (suivi en temps réel des installations, maintenance prédictive, baisse des coûts des réparations…). Toutefois, elle est susceptible de modifier les équilibres du secteur avec notamment le risque de voir de nouveaux types d’acteurs s’interposer dans leur relation clients. Les leaders du marché ont déjà franchi le pas et se positionnent sur les grands sujets de demain. Mais tous devront accélérer dans les années à venir. Pour répondre à ces deux enjeux, des rapprochements entre acteurs, associant des savoir-faire techniques et des compétences numériques, pourraient rapidement avoir lieu. Pour rester dans la course, les plus petits acteurs devront très probablement passer un cap, en recourant à des acquisitions d’ampleur.