Cette grande étude annuelle de la FCGA est un document inédit qui dresse le bilan de l’activité économique des TPE en 2015. Moins grave, mais toujours inquiétant ! Voici l’appréciation qu’il convient d’apporter à ce panorama de l’activité économique des petites entreprises de l’artisanat, du commerce et des services en 2015.
En moyenne, toutes professions confondues, le chiffre d’affaires des TPE enregistre un recul de 1,7% (contre -3,2% l’année précédente). Même si l’on constate une tendance à l’amélioration relative des performances (réduction du volume des pertes), aucun des 8 secteurs analysés n’affiche un taux d’accroissement positif de son activité.
Par ailleurs, seules 2 des 26 professions présentent des chiffres d’affaires au-dessus de zéro. Il s’agit des détaillants en fruits et légumes (+2,5%) et des fleuristes (+0,4%).
Toutefois, 5 secteurs d’activité sur 8 améliorent relativement leurs performances par rapport à 2014, tout en se maintenant néanmoins dans une tendance négative :
- Artisanat du bâtiment : -2,7% (contre -7,5%)
- Equipement de la maison : -0,2% (contre -4,5%)
- Café-hôtellerie-restauration : -0,8% (contre -1,3%)
- Métiers de la santé : -1,0% (contre -1,3%)
- Equipement de la personne : -3,4% (contre -3,8%)
D’autre part, 3 autres secteurs présentent un chiffre d’affaires en recul comparativement à celui réalisé un an plus tôt :
- Vente et réparation automobile : -2,8% (contre -1,5%)
- Commerce de détail alimentaire : -0,8% (contre +0,2%)
- Beauté-esthétique : -0,4% (contre -0,1%)
Détail des performances, secteur par secteur
En amélioration relative
L’équipement de la personne : -3,4%
C’est la quatrième année consécutive de repli pour ce secteur. Très sensible à la conjoncture, il améliore à peine ses ventes par rapport à l’année précédente (-3,8%). A l’exception des boutiques de lingerie qui réduisent le niveau de leurs pertes (-1,6%, contre -3,9%), toutes les autres activités affichent des chiffres d’affaires en net recul : -3,9% pour le prêt-à-porter, -2,7% pour les magasins de chaussures, -3,4% pour l’horlogerie-bijouterie. Souvent tributaires de la météo et des évolutions du pouvoir d’achat des ménages, ces commerces traditionnels subissent aussi de plein fouet la triple concurrence des réseaux d’enseignes, des sites de vente en ligne et des nombreux concepts low-cost.
L’artisanat du bâtiment : -2,7%
L’activité des artisans du bâtiment regagne près de 5 points par rapport à 2014 (-7,5%). Elle ne remonte pas encore au niveau de 2013 (+1,6%), mais retrouve peu à peu des couleurs. Toutes les professions du secteur, de la maçonnerie (-1,8%) à la plomberie (-1,5%) en passant par l’électricité (-3,8%) ou encore la menuiserie (-2,9%) reconquièrent 4 à 6 points de croissance par rapport à l’année précédente. Une tendance progressive à la reprise qui se confirme au premier trimestre 2016 (-0,1%).
Métiers de la santé : -1,0%
Depuis 4 ans, l’activité des pharmaciens et des opticiens régresse sans interruption. En 2015, si les opticiens récupèrent deux points de chiffre d’affaires en passant de -3,2% à -1,1%. Les pharmaciens, quant à eux, ne regagnent même pas un demi-point (-1,0%, contre -1,3% en 2014). Confrontées à de nouvelles contraintes réglementaires et à un mouvement de concentration qui fait la part belle aux grands réseaux, ces deux professions tentent péniblement de se réinventer un modèle économique.
Café-hôtellerie-restauration : -0,8%
En moyenne, le secteur améliore sa performance d’un demi-point (-0,8%, contre -1,3%) comparativement à l’année précédente. Si les restaurants (-0,6%) et les hôtels-restaurants (-0,3%) affichent des taux encore moins négatifs que la tendance sectorielle, l’activité des cafés, en revanche, est en chute : -1,7% après +0,2% en 2014. Des chiffres qui s’inscrivent dans contexte de baisse générale de la fréquentation des établissements, notamment en raison de la raréfaction de la clientèle étrangère après les attentats de Paris.
L’équipement de la maison : -0,2%
Dynamisé par la relance des ventes dans les fleuristeries indépendantes (+0,4%, contre -4,6%), le secteur réduit sensiblement le volume de ses pertes en 2015 : -0,2%, contre -4,5% un an plus tôt. De leur côté, les commerces spécialisés dans la vente d’électroménager, TV, Hifi affichent un chiffre d’affaires en baisse de 2,7%, finalement assez proche de celui enregistré en 2014 (-3,3%). Ce sont surtout les équipements de télécommunications, le petit électroménager et les consommables qui stimulent les ventes.
En recul
Vente et réparation auto-moto : -2,8%
L’activité des garagistes indépendants se rétracte nettement en 2015 : -2,8%, contre -1,5% un an plus tôt. Ils ne bénéficient pas du spectaculaire redécollage des ventes de voiture neuves intervenu l’année dernière : +6,8%, la meilleure performance depuis 2009 avec plus de 1,9 millions d’unités commercialisées. La concurrence tarifaire des enseignes spécialisées et les offres packagées des concessionnaires, incluant l’entretien-réparation, grignotent les parts de marchés de ces réparateurs traditionnels.
Commerce de détail alimentaire : -0,8%
C’est une première depuis 5 ans. En 2015, l’activité des commerces de détail alimentaires passe en dessous de zéro. A l’exception des détaillants en fruits et légumes (+2,5%) et des pâtisseries artisanales (0,0%), toutes les professions du secteur affichent un chiffre d’affaires en recul : -1,2% pour la boulangerie-pâtisserie, -1,3% pour la boucherie-charcuterie, -0,1% pour la charcuterie, -1,5% pour l’alimentation générale.
Métiers de la beauté et de l’esthétique : -0,4%
Moins de visites, une demande de prestations basiques, peu d’achats de produits complémentaires… Voici les trois principaux facteurs qui expliquent la baisse d’activité dans les salons de coiffure (-0,5%) et les instituts spécialisés dans les soins esthétiques à la personne (-0,2%). Il faut aussi ajouter la féroce concurrence des enseignes qui cassent les prix et celle, pas toujours loyale, de prestataires indépendants à domicile.
Méthodologie de l’étude « Activité et Tendances »
Cette dernière édition du recueil « Activité et Tendances » analyse l’évolution du chiffre d’affaires en 2015, de 26 professions issues de 8 grands secteurs d’activité. Les chiffres clés d’un échantillon représentatif de 17 000 TPE ont été finement étudiés pour les besoins de cette étude. Ces petites entreprises, en majorité individuelles, sont toutes membres d’un centre de gestion agréé. 70 CGA appartenant à notre réseau ont participé activement à la collecte des données.
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