Des journées de réflexion dans ses 9 établissements d'Île-de-France et de Haute-Savoie lui permettent d'affiner les réponses que ses 1 200 salariés envisagent d'apporter aux besoins émergents dans les secteurs de la santé, du médico-social, de la protection sociale et de l'enseignement.
Dans le même temps, la Fondation lance Solidarum, la base de connaissances en ligne pour l'invention sociale et solidaire, édite le 1er numéro du mook Visions solidaires pour demain et organise la 1re édition du Prix Fondation Cognacq-Jay pour soutenir et encourager les innovateurs sociaux.
L'objectif de cette institution singulière est d'amener le plus grand nombre à (ré)inventer la solidarité sociale tout en suivant sa ligne d'actions : innover au service des publics en difficultés, agréger des établissements à forte valeur sociale ajoutée et nouer des partenariats féconds.
Solidarum : une base de connaissances pour l'invention sociale et solidaire
Parce que tout le monde ne sait pas que partager un frigo peut contribuer à sauver des vies et que l'huile de palme fait aussi carburer des radios qui maintiennent le lien social, la Fondation Cognacq-Jay et son agence Moderne Multimédias ont lancé Solidarum en 2016. Base de connaissances pour l'invention sociale et solidaire, cet outil en ligne présente une première centaine de sujets racontant des initiatives novatrices et exemplaires, ou donnant des visions destinées à éclairer la quête de réponses nouvelles et singulières à nos besoins collectifs. Vidéos, textes, photos, sons : Solidarum donne accès, gratuitement à la consultation et au téléchargement de médias originaux produits en France et à l'international par une rédaction professionnelle. Tous les contenus créés pour Solidarum sont disponibles sous licence Creative Commons.
Ernest Cognacq et Marie-Louise Jay, les fondateurs
Issus de milieux modestes, Ernest Cognacq (1839-1928) et Marie-Louise Jay (1838-1925) viennent tous deux tenter leur chance à Paris dans le commerce de détail, avant d'ouvrir et de développer ensemble La Samaritaine. Ayant fait fortune, les époux développent des oeuvres de bienfaisance en faveur des plus démunis, s'intéressant en particulier au sort des orphelins, à l'éducation des enfants nécessiteux ou aux difficultés rencontrées par les employés du commerce au moment d'une naissance ou durant la vieillesse. C'est dans cette dynamique de solidarité sociale qu'ils donnent naissance en 1916 à la Fondation Cognacq-Jay, reconnue d'utilité publique dès sa création. La Samaritaine et la Fondation sont le fruit de la réussite d'un couple, qui a d'ailleurs choisi, de façon étonnamment moderne pour l'époque, de donner son double nom à la Fondation. Une équipe complémentaire et soudée, qui a développé autant l'esprit d'entreprendre que celui de l'entraide.
9 établissements, 4 pôles d'activités
Innover au service des publics en difficultés
La Fondation Cognacq-Jay a toujours été porteuse d'initiatives novatrices. L'ouverture en 1922 de la première maternité organisée en chambres et non plus en dortoirs collectifs en est l'illustration. L'attention permanente à l'émergence de nouveaux besoins lui a permis, dès le début des années 1980, de créer l'une des premières unités de soins palliatifs ainsi que le premier service d'hospitalisation exclusivement dédié à la prise en charge des personnes atteintes du sida. Dans la continuité, la Fondation a ouvert en 1996 le premier foyer d'appartements de coordination thérapeutique destiné à l'accueil des malades chroniques et précarisés. En 1997-1999 et en 2013 avec Jean Nouvel à l'EHPAD de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) et en 2004-2006 avec Toyo Ito à l'Hôpital Cognacq-Jay (Paris), la Fondation a trouvé des réponses architecturales innovantes aux besoins liés au vieillissement et à l'essor des maladies chroniques. Elle a ainsi construit des lieux à la fois chaleureux et bienveillants, pour accueillir des publics d'un type nouveau : les patients hospitaliers de très long séjour et le 4e âge atteint de la maladie d'Alzheimer ou de troubles apparentés. Bref, quand les temps changent, la Fondation Cognacq-Jay change avec eux. Aujourd'hui, la prise en charge de l'obésité, la bientraitance architecturale ou encore les contributions du web 2.0 au mieux-être des personnes prises en charge dans ses 9 établissements sont au coeur de son actualité.
Des valeurs déclinées en principes d'action
Les valeurs communes à ses neuf établissements traduisent celles de la Fondation. Il s'agit de :
- l'expertise (la recherche de l'excellence dans le service à autrui) ;
- la convivialité (la qualité des relations dans les équipes) ;
- le respect (l'attention particulière portée aux conditions d'accueil) ;
- la rigueur (le souci d'équilibre dans la gestion sans but lucratif) ;
- la modernité (la volonté d'être tourné vers l'avenir).
Ces valeurs se concrétisent en cinq grands principes d'actions, mis en oeuvre au quotidien sans préoccupation politique ou confessionnelle : partir de la personne, accueillir, prendre soin, décloisonner, avancer.
Une gouvernance décentralisée au service de l'autonomie et de l'inventivité
La Fondation Cognacq-Jay a opté pour un modèle singulier de décentralisation avec une importante autonomie de gestion et d'animation donnée aux directeurs d'établissements. Chaque directeur pilote la structure dont il a la charge comme un chef d'entreprise, en concertation avec la direction générale de la Fondation. Concrètement, cela se traduit par un siège social comptant 8 salariés, sur un ensemble de 1 200 professionnels en activité dans les établissements. Cette subsidiarité est garante d'agilité et favorise ainsi la capacité d'adaptation des établissements à leur environnement, pour continuer de répondre aux besoins émergents.
Gérer et agréger des établissements à forte valeur sociale ajoutée
Après vingt années et près de 100 millions d'euros consacrés à réhabiliter, agrandir et moderniser l'ensemble de ses sites, la Fondation Cognacq-Jay atteint aujourd'hui un nouveau palier de développement. Elle a désormais comme objectif d'agréger des établissements associatifs isolés ou fragilisés, et présentant un réel enjeu en termes d'intérêt général et de solidarité sociale. Le cap a été franchi dès l'année 2000 avec la reprise des activités de l'ancien Hôpital Saint-Jacques (Paris XVe), puis en 2015 par l'intégration de l'Hôpital Forcilles (Seine-et-Marne). Appelée à se renforcer dans les années à venir, cette démarche de soutien est tournée prioritairement vers les établissements du secteur de la santé, qui constitue le pôle principal d'activités de la Fondation.
Un modèle économique unique en France
La Fondation repose sur un modèle économique tout à fait unique en France. Elle finance l'ensemble des gros investissements de ses établissements qui ont vocation, de leur côté, à tendre vers un équilibre de leurs comptes d'exploitation. Si la Fondation peut supporter de tels investissements, c'est qu'elle dégage des revenus réguliers provenant de deux sources : la gestion immobilière de son parc locatif d'habitations et de valeurs mobilières. La Fondation prend également à sa charge les déficits des établissements qui résultent principalement de renoncements de recettes, décidés en adéquation avec sa vocation sociale et solidaire.
Nouer des partenariats féconds
En 2016, année de son 100e anniversaire, la Fondation a signé une convention de partenariat avec le Centquatre-Paris. Dans cet établissement culturel innovant, la Fondation finance la rénovation partielle de la Maison des Petits, qui offre aux enfants de 0 à 5 ans et à leurs familles un espace d'écoute, de rencontre et de création, inspiré de la Maison verte de Françoise Dolto. Les partenariats de la Fondation Cognacq-Jay et ses actions de mécénat visent essentiellement à soutenir des programmes de recherche et des initiatives en lien avec ses activités et ses publics. La Fondation soutient notamment depuis plusieurs années la recherche sur l'autisme à l'Institut Pasteur et le festival du Futur composé, qui organise des rencontres et des spectacles entre des jeunes autistes et des artistes.
En 2016, le lancement du Prix Fondation Cognacq-Jay a permis la rencontre avec de nouveaux partenaires. Pour la plupart issus de l'économie sociale et solidaire, ils sont aussi les accompagnateurs experts des lauréats du prix et partagent les mêmes valeurs d'entraide au service du bien commun. Parmi eux : Emmaüs Défi, MakeSense, Antropia ESSEC, Bpifrance, la Fonda, Ticket for Change, Enactus, OuiShare, BGEPaRIF et Ashoka.
Chiffres-clés
- 9 établissements
- 900 lits ou places dans les établissements hospitaliers, sociaux et médico-sociaux
- 500 élèves au lycée
- + de 150 000 journées de prise en charge
- 100 millions d'euros de budget annuel
- 1 200 salariés directs
- 160 professionnels sous-traitants (ou mis à disposition par l'État au lycée)