Les mises en chantier de logements neufs ont continué à progresser de juillet à septembre, enregistrant une hausse de 7,4% à 82.400 unités par rapport à la même période un an plus tôt, a annoncé vendredi le ministère du Logement.
De leur côté, les permis de construire accordés pour des logements neufs ont bondi de 17,3% à 119.300 sur ces mêmes trois mois, comparé à un an auparavant, détaille un communiqué.
Sur la période de douze mois achevée fin septembre, les mises en chantier progressent de 8,1% pour s'élever à 367.000, contre 363.500 un mois plus tôt, tandis que les permis de construire s'étoffent à 432.300, contre 417.800 à fin août.
"Ces très bons résultats nous le confirment : la reprise du secteur de la construction est robuste et durable", a commenté dans un communiqué Emmanuelle Cosse, la ministre du Logement.
"C'est une excellente nouvelle pour le logement et pour l'emploi, qui nous encourage à poursuivre et à renforcer encore notre action au cours des prochains mois, comme je m'y suis engagée", a-t-elle ajouté.
La construction bénéficie depuis des mois de conditions d'emprunt exceptionnelles : les taux de crédit immobilier sont tombés à 1,41% en moyenne en septembre, permettant à un nombre croissant de ménages de boucler leur dossier de financement.
Le niveau des taux a ainsi été divisé par plus de quatre depuis le début des années 2000, selon l'observatoire Crédit Logement/CSA.
Ne pas céder à l'euphorie
"Il ne faut pas pour autant céder à l'euphorie", car "un retournement du marché reste possible", avertit toutefois Olivier Eluère, économiste de Crédit Agricole SA, dans une note sur le marché immobilier publiée mercredi.
"Une remontée des taux serait évidemment un risque majeur", et par ailleurs "le boom actuel ne doit pas masquer plusieurs fragilités persistantes", dit-il, citant une "conjoncture mitigée avec une croissance du PIB qui reste assez faible et un taux de chômage qui demeure élevé".
"Ces résultats sont le fruit de mesures initiées depuis deux ans et, dans la période électorale qui s'ouvre, la FPI recommande de ne pas casser cette dynamique. Plus encore, cette reprise doit être amplifiée afin de profiter du contexte actuel de taux d'intérêt bas et renouer avec les niveaux historiques de construction des années 2011-2012" (plus de 100.000 nouveaux logements par an, a prévenu de son côté Alexandra François-Cuxac, présidente de la Fédération des Promoteurs Immobiliers.
Les perspectives affichées par les promoteurs sont en tout cas favorables.
Le groupe Nexity attend désormais une progression supérieure à celle du marché français en 2016, qu'il estime entre +15 et +20%, aux alentours de 120.000 réservations.
"Le marché résidentiel français poursuit sur sa dynamique, porté par les taux d'intérêt très bas, par l'efficacité des mesures de soutien au logement, et par un appétit croissant des Français pour la pierre" a affirmé mercredi son PDG, Alain Dinin.
Le secteur est aussi soutenu depuis janvier, par une distribution plus large par l'Etat du Prêt à taux zéro (PTZ), qui peut atteindre 40% de l'emprunt immobilier, avec un plafond de ressources accru pour ses bénéficiaires.
Quant aux investisseurs, ils profitent en nombre du dispositif de défiscalisation Pinel.
Signe du dynamisme actuel de la construction, le délai moyen d'ouverture d'un chantier de logements individuels s'établit à 4,7 mois, soit une durée légèrement inférieure à sa moyenne de longue période (5,2 mois).
Et dans le logement collectif, ce délai est significativement plus court, à 8,1 mois, que cette moyenne de longue période (10,7 mois).
Au plan géographique, les régions où la construction de logements neufs repart le plus fort sur les douze mois écoulés à fin septembre sont la Bretagne (+25,1%) le Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées (+24,3%), l'Île-de-France (+21,9%) et les Pays de la Loire (+16,4%).
Le micro-marché de la Corse continue à afficher un spectaculaire rebond de 107,8%.