Avec pour vocation de mieux identifier les pratiques et les freins des entreprises artisanales du BTP en matière de suivi des formations à la sécurité, ce nouvel outil statistique révèle le poids des contraintes réglementaires ainsi que « l’obligation de compétitivité » qui poussent souvent les chefs d’entreprise artisanale du BTP à privilégier des formations métiers.
Les formations : une figure obligée…
Pour 68% des répondants, la formation se lit en premier lieu comme une figure imposée. Ce constat s’explique en partie par le nombre croissant des formations obligatoires ces dernières années, et par la responsabilité qui pèse sur le chef d’entreprise vis-à-vis de la formation de ses salariés.
… mais également perçues comme un levier de compétitivité
Les formations sont également perçues comme un investissement stratégique pour l’entreprise. Elles sont ainsi un moyen de maintenir et développer ses compétences – qu’il s’agisse de faire face aux évolutions techniques et de se conformer aux normes - pour 63% des répondants - ou d’accroitre ou maintenir la compétitivité des entreprises (39%)
Dans ce contexte, la place réservée aux formations « sécurité » est à la traîne. Un écart qui se creuse d’autant plus pour les chefs d’entreprise.
Formations : les chefs d’entreprises artisanales privilégient la sécurité pour leurs salariés, mais pas pour eux
Sur les deux dernières années, 77% des chefs d’entreprise questionnés déclarent avoir participé à au moins une action de formation mais les formations à la sécurité (23%) sont loin derrière des formations à l’efficacité énergétique (72%) ou aux métiers (46%).
En revanche, les chefs d’entreprise privilégient davantage les formations à la sécurité pour leurs salariés que pour eux-mêmes. Sur les deux dernières années, 60% des salariés des répondants ont, en effet, participé à au moins une action de formation, dont 50% des formations à la sécurité.
Formations à la sécurité : de nombreux freins, malgré un retour d’expérience positif
Bien que les répondants ayant participé à au moins une formation sécurité aient un avis plutôt favorable sur ces formations (notamment quant à l’adéquation à leur niveau, pour 93% d’entre eux, et à leur activité, pour 87%), ils pointent les nombreux obstacles à l’organisation et au suivi de formations sécurité :
Optimiser l’accès aux formations à la prévention
À la lumière de ces résultats, cette enquête ouvre des pistes de réflexions quant à l’optimisation de la prévention et de la sécurité, notamment pour :
- Mieux accompagner les entreprises artisanales dans leur stratégie de formation,
- Promouvoir la prévention comme un levier de performance pour l’entreprise.
Elle permet également d’introduire des recommandations, visant à inscrire et « légitimer » ces formations dans une stratégie globale de l’entreprise en :
- Intégrant systématiquement la prévention comme une compétence métier,
- Améliorant la connaissance des artisans en matière de formations obligatoires à la sécurité
- Adaptant le contenu des formations prévention aux besoins et contraintes des entreprises artisanales du BTP
Pour gagner en efficacité et en sécurité, il est également essentiel de renforcer la présence de la prévention dans la formation des plus jeunes dans le cadre des formations initiales.
Pourquoi une enquête visant à identifier les pratiques et cerner les besoins ?
Engagé depuis de nombreuses années pour la prévention dans les entreprises artisanales du BTP, l’IRIS-ST, en partenariat avec la CAPEB, la CNATP et l’OPPBTP, a décidé de mener une enquête nationale afin d’améliorer les connaissances sur les pratiques, les besoins et les freins au suivi et à l’organisation de formations à la sécurité au sein des entreprises artisanales du BTP.
À l’appui des enseignements de cette étude, les acteurs entendent proposer des pistes de réflexion et de recommandations pour mieux prendre en compte les besoins et les contraintes des artisans en matière de formations à la sécurité en entreprise.
Patrick Liébus, président de la CAPEB et de l’IRIS-ST, commente :
« Les formations à la prévention sont une priorité pour la CAPEB, la CNATP, l’OPPBTP et l’IRIS-ST. Cette nouvelle enquête permet d’identifier très clairement les enjeux et les contraintes des chefs d’entreprise en matière de formations à la sécurité. La compétitivité des entreprises artisanales du Bâtiment ne doit pas se faire au péril de la sécurité des artisans et de leurs salariés. Nous devons créer les conditions favorables pour ne plus avoir à arbitrer entre compétences et sécurité ou entre activité et sécurité ! »
Paul Duphil, Secrétaire Général de l’OPPBTP, commente :
« Agir en prévention contribue à l’amélioration de la productivité et de la compétitivité des entreprises. Agir en prévention requiert expérience et compétence. La formation, tant initiale que continue, est donc un levier déterminant pour relever les défis économiques et sociétaux liés à la sécurité et à la santé au travail. C’est pourquoi l'OPPBTP s'investit au quotidien auprès des entreprises avec des outils pratiques et pédagogiques pour les faire grandir. Cette convention renforce cette dynamique et nous nous en réjouissons. »
Françoise Despret, Présidente de la Chambre nationale de l'artisanat, des travaux publics et paysagistes (CNATP), commente :
« Il y a une réelle continuité dans le travail commun de la CNATP, la CAPEB, l’Iris-ST et l’OPPBTP. Le renouvellement en fin d’année 2015 de notre accord sur les formations dans le domaine de la prévention produit ses premiers fruits. Cela permettra d’améliorer encore l’offre et les contenus des formations selon les attentes et les besoins, c’est le plus important, des entreprises artisanales des travaux publics et du paysage comme de celles du bâtiment. Elles tireront de nouveau profit des travaux menés conjointement par Iris-ST et l’OPPBTP. La prévention au sein de toute entreprise est essentielle tous les chefs d’entreprise et aussi pour chaque salarié, il ne faut jamais l’oublier.»
Cliquez ici pour télécharger la synthèse de l’enquête nationale
www.capeb.fr
www.cnatp.org
www.iris-st.org
www.preventionbtp.fr