Energie
Les cinq principaux candidats souhaitent tous l'essor des énergies renouvelables mais se divisent sur leur rythme de développement et le nucléaire.
Benoît Hamon prône l'abandon progressif de l'atome d'ici 25 ans avec une électricité issue à 50% du nucléaire d'ici 2025, comme le prévoit la loi, et 100% renouvelable en 2050. Il favoriserait la production citoyenne d'énergie.
Emmanuel Macron reprend l'objectif de 50% de nucléaire en 2025 (dont fermeture de Fessenheim) et pour la suite attend l'avis de l'Autorité de sûreté nucléaire de 2018 sur la prolongation des centrales au-delà de 40 ans. L'Etat "encouragera l'investissement privé" dans l'éolien et le photovoltaïque.
Jean-Luc Mélenchon prône la fermeture des centrales sur 25 ans et 100% de renouvelables en 2050. Il nationaliserait EDF et Engie.
Pour François Fillon, il faut "moderniser le parc nucléaire pour en prolonger la durée d'exploitation" et autoriser l'autoconsommation.
Marine Le Pen veut aussi garder Fessenheim et booster le nucléaire. Elle soutiendrait la filière hydrogène mais décrèterait "un moratoire sur l'éolien".
Transports
Tous sont favorables aux véhicules électriques. Contrairement à Le Pen, Hamon et Mélenchon, Fillon veut construire l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, lorsque Macron opte pour une médiation et un réexamen des alternatives.
La fiscalité du diesel - classé cancérogène par l'OMS - doit être alignée sur celle de l'essence d'ici 2022 pour Macron, favorable à une prime de mille euros pour l'achat d'un véhicule électrique ou hybride, neuf ou d'occasion, remplaçant un vieux diesel.
Hamon préconise la fin de cet avantage fiscal et une sortie du diesel d'ici 2025 pour les voitures neuves. Il annonce une écotaxe pour les poids lourds (confiée aux régions).
A terme, "il faudra arrêter de produire des véhicules diesel", dit Mélenchon, qui prône aussi ferroutage, cabotage maritime et une "taxe kilométrique" à la frontière intégrant le coût écologique des produits importés. Il veut revenir sur les bus Macron quand ils concurrencent les TER.
Sans précision, Fillon veut "renforcer le processus progressif de diminution de la part du diesel".
Pour Le Pen, pas question d'une réforme la fiscalité qui pénaliserait les "classes modestes".
Bâtiment
Mélenchon annonce "un grand plan de rénovation et d'isolation thermique principalement pris en charge par l'état", Hamon un "plan massif", Macron aussi avec notamment un audit gratuit des logements les plus énergivores et une prime au début des travaux en lieu et place du crédit d'impôt. Fillon envisage un crédit d'impôt pour favoriser les "éco-matériaux".
Perturbateurs endocriniens
Hamon veut les interdire, Macron aussi "dès qu'il existe des solutions moins toxiques".
Pas de mesure spécifique chez Fillon qui veut "réécrire" le principe de précaution et propose d'abroger les normes nationales allant plus loin que les directives européennes.
Agriculture
Sur les pesticides, Macron interdirait le cumul des fonctions de conseil aux agriculteurs et de vente. Il prévoit 50% de produits bio/locaux à la cantine d'ici 2022.
Hamon veut charger le ministère de la Santé (et non l'Agriculture) d'homologuer les pesticides. Les plus dangereux seraient interdits. Il vise 50% de bio à la cantine en 2025, veut mettre de l'ordre dans les réglementations de l'aquaculture.
Mélenchon veut une alimentation 100 % bio dans la restauration collective, bannir les pesticides nuisibles.
Fillon parle de labels, de "protéger les pollinisateurs" mais défend "moins de normes" pour les agriculteurs.
Le Pen veut interdire les importations ne respectant pas les normes françaises de sécurité sanitaire.
Déchets
Fillon veut encourager le recyclage, notamment en réduisant la TVA sur les produits comprenant 50% de matériaux recyclés.
Macron soutient l'économie circulaire - opportunité pour l'emploi - et compte diviser par deux les déchets ménagers mis en décharge en 2025 -- objectif fixé par la loi en 2015.
Hamon et Mélenchon parlent de plan "zéro déchet". Le premier veut la fin de l'incinération, lutter contre le gaspillage alimentaire, obliger les métropoles à recycler 50% des déchets à horizon 2022. Le second veut allonger la durée de garantie des produits.