Poursuivant son engagement en faveur de la création contemporaine et suscitant des rencontres inédites avec son architecture, la Fondation Louis Vuitton présente depuis le 11 mai 2016 une intervention temporaire de Daniel Buren. Conçue en dialogue étroit avec le bâtiment et son architecte, Frank Gehry, cette oeuvre spécifique se déploie sur l’ensemble des emblématiques verrières de la Fondation.
Les douze voiles, constituées de 3.600 verres, sont recouvertes en quinconce de filtres colorés qui sont à leur tour ponctués à distances égales les uns des autres par des bandes alternativement blanches et vides, axées perpendiculairement au sol. Ce motif, outil visuel – selon l’expression consacrée par l’artiste – est omniprésent depuis le milieu des années 1960, tout comme la couleur, autre élément fondamental de son vocabulaire. Les treize couleurs réunies ici ont été sélectionnées en fonction de la palette du fabricant et de leur disponibilité en usine, une manière pour l’artiste d’évacuer la question du choix.
Lorsque le soleil est au zénith, l’oeuvre prend toute son ampleur et les terrasses en offrent un point de vue privilégié. À l’intérieur ou à l’extérieur, depuis les terrasses ou dans les espaces, par un jeu de transparences, de contrastes, de projections et de reflets, des formes colorées apparaissent et disparaissent, toujours changeantes, sans cesse mouvantes, selon la météo, les heures et les saisons.
Avec un geste minimal, l’artiste transforme de manière radicale le bâtiment, il renouvelle le regard sur l’architecture et en impulse une nouvelle approche. Sans début, ni fin, « L’Observatoire de la lumière » s’expérimente librement, au gré de l’intensité vibratoire des couleurs.
« Il y a quantité d’effets de miroirs ici (à la Fondation Louis Vuitton) qui ne viennent pas de miroirs mais des vitres. Presque partout, quelque chose se reflète (…) en colorant les voiles, tous ces reflets vont devenir beaucoup plus présents et rendront actives ces glaces « dormantes » qui se profilent un peu partout. (…) Je pense que cela va permettre de se rendre davantage compte de la singularité de cette architecture et de l’apprécier plus encore. » Daniel Buren
« Daniel Buren a conçu un projet grandiose, pertinent et enchanteur, fruit d’un dialogue véritable avec Frank Gehry et son bâtiment. Son oeuvre répond magnifiquement à l’architecture dans la continuité d’un travail, initié dès les années 1970, où se croisent couleurs, transparence et lumière. » Bernard Arnault, Président de la Fondation Louis Vuitton.
Artiste majeur de la scène internationale, Daniel Buren (1938-FR) développe depuis les années 1960 une oeuvre radicale, caractérisée par l’utilisation de son « outil visuel » (des bandes verticales alternativement blanches et colorées de 8,7 cm de large). Il est passé d’un travail sur la peinture (1965-1967) à un travail sur l’espace et son contexte. Toutes ses oeuvres sont désormais conçues en fonction des particularités de leur lieu d’accueil et sont réalisées in situ*, aussi bien dans l’espace public que dans les musées et les galeries d’art.
*in situ est un terme latin que Daniel Buren est le premier à faire rentrer dans le champ des arts plastiques et correspond à sa méthode de travail qui consiste à prendre en compte l’ensemble des spécificités (architecture, contexte économique, social, culturel…) du lieu dans lequel il est invité à intervenir.
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