"Malgré des signes encourageants de reprise sur 2016, le secteur du logement neuf reste déprimé et accuse un déficit d'environ 150.000 logements par rapport à la cible gouvernementale de 500.000 fixée en 2013", souligne une étude du cabinet de conseil Price Waterhouse Cooper (PwC) publiée mercredi.
Quelque 352.000 logements neufs ont été mis en chantier l'an dernier en France, soit quasiment autant qu'en 2014.
Après avoir annoncé viser la construction d'un demi-million de logements par an, dont 150.000 logements sociaux, pour répondre aux besoins démographiques estimés, le gouvernement a progressivement cessé de faire référence à cet objectif volontariste, au grand dam d'organisations de défense des mal-logés telles que la Fondation Abbé Pierre notamment.
La filière de l'ingénierie et de la construction, située "assez en amont dans l'économie française, irrigue beaucoup de secteurs", relève auprès de l'AFP Benjamin Ribault, associé chez PwC et en charge de l'étude.
Elle génère ainsi un nombre d'emplois élevé, tant directs (dans le BTP) qu'indirects (fournisseurs de matériaux de construction) ou induits (dans le commerce, les services à la personne...), souligne-t-il.
Selon l'étude, qui agrège notamment des données publiées par l'Insee fin 2013, un investissement d'un million d'euros dans le secteur de l'ingénierie et de la construction se traduit en 2,3 millions d'euros de revenus pour l'économie française et permet de pérenniser douze emplois annuels.
Et en tenant compte des effets indirects et induits, le secteur "génère et soutient près de 13% des quelque 26,5 millions d'effectifs (salariés et non-salariés) en équivalent temps plein en France métropolitaine, en 2013, selon les derniers chiffres disponibles.
Elle est à l'origine de 9,9% du Produit intérieur brut (PIB) du pays, avec un marché estimé à 277 milliards d'euros en 2015.
Très "fragmenté", le secteur comptait près de 560.000 entreprises en 2013, soit environ 14% des entreprises en France, dont neuf sur dix employant moins de neuf salariés.
Enfin selon l'étude, la mise en route rapide de cinq grands projets permettrait de créer environ 84.000 emplois annuels sur les 16 prochaines années.
Il s'agit du "grand carénage" d'EDF, un vaste programme d'amélioration de la sûreté du parc nucléaire, mais aussi du Grand Paris, du projet Cigéo d'enfouissement des déchets radioactifs à Bure, du projet de Canal de Seine Nord, et de l'éventuelle organisation des Jeux olympiques.
Héberger les J.O. d'été en 2024 à Paris engendrerait un investissement dans les infrastructures de 3 milliards sur 7 ans, soit plus de 5.000 emplois par an sur la période, selon l'étude.
Mais à l'instar du plan Juncker, qui représente 315 milliards de grands projets d'infrastructures financés au niveau européen, ces projets "restent sujets aux lenteurs de prise de décision et aux problématiques de financement public/privé".
Les secteurs du bâtiment et de l'ingénierie ont "particulièrement souffert avec un recul de 1% par an sur 2013-2015, non compensé par le secteur des travaux publics qui a connu une activité relativement stable sur la période", observe l'étude.
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