L’investissement en Europe de l’Ouest est resté très dynamique avec 230 milliards d’euros en 2016, en retrait de 9% par rapport à 2015. Au Royaume-Uni, le vote du Brexit a entraîné une forte réduction des transactions qui s’est traduite par une baisse de 28% des volumes investis en 2016 par rapport à 2015.
L’autre conséquence a été un report des investisseurs vers l’Allemagne et son économie robuste. Ainsi, l’Allemagne est devenue le premier marché européen à égalité avec le Royaume-Uni malgré un manque de produits à la vente et un volume en légère baisse. De son côté, la France a également été très recherchée grâce à son solide marché locatif et les volumes investis sont restés stables.
Les investisseurs se tournent toujours en priorité vers les bureaux et les commerces, qui représentent 70% des volumes.
Par ailleurs, la bonne tenue de la consommation des ménages européens incite également les investisseurs à se tourner vers la logistique notamment les plateformes XXL et les messageries destinées à acheminer les colis à J+1. Enfin, les investisseurs européens, à la recherche de rendement et de diversification, se positionnent sur l’hôtellerie et l’immobilier de services qui représentent jusqu’à 23 % des volumes en Allemagne.
Comment les investisseurs se comportent-ils en Europe ?
Les investisseurs domestiques ont accru leur position sur les trois grands marchés en 2016. Avec 44% du volume d’investissement en 2016, les investisseurs étrangers continuent de représenter une part importante de l’investissement au Royaume-Uni et principalement à Londres, même si cette proportion est en retrait. Le vote du Brexit incite les investisseurs mondiaux à adopter une position d’attente pour au moins 18 mois.
En France, la présence des investisseurs français s’est renforcée : ils représentent 71% des acquéreurs contre 65% en 2015. De même, en Allemagne, les acteurs nationaux ont été plus présents avec 57% des montants investis (contre 49% il y a un an).
En France : un niveau record des investissements en 2016
Avec 31 milliards d’euros engagés en France en 2016, le marché de l’investissement en immobilier d’entreprise reste à un niveau record. Ce montant a été atteint malgré une baisse de 22% du nombre de deals de plus de 200 millions d’euros. Ainsi, faute d’offres disponibles à la vente, le record n’a pas été dépassé. Néanmoins l’intérêt pour les « mega deals » ne se dément pas, en provenance en particulier des investisseurs asiatiques.
Les fonds anglo-saxons plutôt typés « Value Added » et opportunistes arrivent en 2ème position avec 14% des montants investis au global, versus 19% l’année dernière.
Les investisseurs moyen-orientaux se sont principalement portés acquéreurs d’actifs en commerce tandis que les asiatiques, notamment coréens, reviennent en force sur le marché français des bureaux avec plus d’un milliard d’euros sur trois opérations.
À noter : une présence limitée des investisseurs européens, notamment des fonds Allemands qui doivent distribuer du rendement régulier et sont confrontés à Paris aux plus bas taux « prime » européens.
Des fondamentaux sains
En cas de poursuite de la croissance économique en France, le potentiel de progression des loyers reste significatif dans Paris, à La Défense et dans le Croissant Ouest. « Les mesures d’accompagnement accordées aux locataires se sont stabilisées à un haut niveau depuis deux ans mais la forte baisse de l’offre neuve disponible devrait enfin permettre en 2017 une baisse de ces incentives pour les meilleures localisations » explique Laurent Boucher, Président de BNP Paribas Real Estate Advisory France.
Le marché des utilisateurs est sain avec plus de 2,4 millions de m² de bureaux placés en 2016. La tendance est la même pour 2017 avec un objectif de 2,5 millions de m² grâce à un encours prometteur en grandes surfaces et à un très bon rechargement des recherches portant sur des surfaces entre 1 000 et 5 000 m². Les perspectives de taux longs pour 2017/2018 ne devraient pas entraîner de tensions haussières sur les taux immobiliers.
Optimisme pour le marché de l’investissement en 2017 : entre 28 et 30 milliards d’euros attendus
« En 2017, la France et l’Europe continentale vont continuer à profiter de taux d’intérêt bas, d’un pétrole assez bon marché et d’une certaine faiblesse de l’euro par rapport au dollar. Le sous-jacent locatif devrait bien se comporter et attirer les capitaux et les investisseurs en quête de revenus sécurisés, pouvant générer des plus-values en cas de retour de l’inflation. C’est la raison pour laquelle nous tablons sur une consolidation des volumes investis en 2017 entre 28 et 30 milliards d’euros, et des taux « prime » en légère baisse » anticipe Laurent Boucher, Président de BNP Paribas Real Estate Advisory France.