76 professions analysées, 11 secteurs passés au crible, des témoignages de professionnels : le document fourmille de données inédites. Synthèse des principaux enseignements à lumière de l’enquête annuelle de l’INSEE sur le commerce.
En 2015, selon l'INSEE, les ventes TTC du commerce de détail et de l'artisanat commercial (boulangeries, pâtisseries, charcuteries) atteignent 494 milliards d'euros TTC. Soit une hausse de 1,8% en volume par rapport à l'année précédente.
Toujours selon la même source, dans le commerce et la réparation automobile, le chiffre d'affaires bondit de 3,7% et s'élève à 110 milliards d'euros.
Comme en 2014, ce sont surtout les magasins du secteur non alimentaire (+ 2,7%) qui tirent profit de l'amélioration sensible du pouvoir d'achat des ménages. A noter : la remarquable performance des commerces spécialisés en biens culturels et loisirs (+ 3,2%) dont les ventes s'élèvent à 25 milliards d'euros.
La revanche des garagistes
L'étude statistique menée par la FCGA sur les exercices clos en 2015 de 183.000 petites entreprises du commerce de détail, de l'artisanat commercial, des services et de l'artisanat du bâtiment met aussi en relief le dynamisme du secteur auto-moto.
Malgré un taux d'activité identique à celui de l'année dernière (- 0,9%), les professionnels de la vente et de la réparation automobile se hissent à la deuxième marche du podium de la rentabilité des TPE en 2015 avec un résultat courant en hausse de 2,1% (contre - 1,9% en 2014).
Une tendance confirmée par l'INSEE qui souligne la « croissance vigoureuse » de ce secteur (+ 3,7% en 2015 selon l'institut public).
Plus généralement, pour l'ensemble des professions analysées, l'étude Chiffres et Commentaires de la FCGA révèle deux tendances majeures :
- Une stabilité relative de l'activité avec un chiffre d'affaires moyen en baisse de 0,9% (contre - 1,0% en 2014),
- Une nette amélioration de la rentabilité avec un résultat courant net moyen en hausse relative de - 0,8% (contre - 3,4% en 2014).
Les services toujours en tête
Sur les 11 secteurs professionnels étudiés, deux seulement présentent un chiffre d'affaires en hausse réellement positive : les services : + 1,4% (contre + 1,1% en 2014) et les transports + 0,9% (contre + 0,9% en 2014).
L'année dernière, les services figuraient déjà en tête des secteurs réalisant les plus fortes progressions de ventes. Les entreprises de la branche enregistrent également un résultat courant en progression de 1,1% (contre - 0,4% l'année précédente).
En 2015, 3 autres familles professionnelles stabilisent globalement leurs ventes par rapport à l'année précédente, avec des variations minimes de volume :
- L'hôtellerie-restauration : - 0,1% (contre - 0,7% en 2014)
- Le commerce de détail alimentaire : - 0,2% (contre + 0,5% en 2014)
- La beauté-esthétique : - 0,2% (contre 0,0% en 2014)
Tandis que les 6 derniers secteurs d'activité affichent des chiffres d'affaires en repli :
- L'auto-moto : - 0,9% (contre - 0,9% en 2014)
- L'équipement de la maison : - 1,0% (contre - 2,2% en 2014)
- La santé : - 1,1% (contre - 0,9% en 2014)
- La culture et les loisirs : - 1,2% (contre - 1,1% en 2014).
- Le bâtiment : - 1,4 (contre - 1,5% en 2014)
- L'équipement de la personne : - 2,4% (contre - 2,1% en 2014)
Une meilleure rentabilité
En moyenne, le résultat courant des petites entreprises chute de - 0,8% en 2015 (contre - 3,4% en 2014). Principale explication à cette amélioration de la rentabilité : des charges mieux maîtrisées et une gestion plus rigoureuse de la trésorerie dans les TPE du commerce, des services et de l'artisanat.
Parmi les plus fortes hausses :
- Les transports : + 2,2%
- L'auto-moto : + 2,1%
- La culture et les loisirs : + 1,2%
Parmi les plus fortes baisses :
- L'équipement de la personne : - 2,2%
- La santé : - 1,4%
- L'artisanat du bâtiment : - 1,3%
Le palmarès des revenus nets *
Sur le podium des professions qui gagnent le plus en 2015, on trouve :
- Les pharmaciens d'officine : 144.500 € (2014 : 144.900 €)
- Les opticiens : 63.000 € (2014 : 60.400 €)
- Les ambulanciers et les taxis-ambulances : 61.400 € (2014 : 52.000 €)
Et aussi…
Les débitants de tabacs-jeux-journaux (46.200 €), les prothésistes-dentaires (45.800 €), les cafetiers et débitants de tabacs-jeux (44.600 €), les agents immobiliers (39.700 €)…
En bas de tableau, les trois professions qui gagnent le moins sont :
- Les coiffeurs à domicile : 11.000 € (2014 : 10.800 €)
- Les toiletteurs animaliers : 12.500 € (2014 : 12.300 €)
- Les exploitants de mercerie :14.300 € (2014 : 13.700 €)
Et aussi…
Les esthéticiennes (14.800 €), les blanchisseries-pressing (15.700 €), les esthéticiennes-parfumerie (15.800 €) et les coiffeurs (17.900 €) …
* Après déduction des charges sociales de l'entreprise et avant impôt.
Avis d'expert
Francis PALOMBI, Président de la Confédération des Commerçants de France
« Malgré des différences, le commerce et l'artisanat commercial indépendant ont bien résisté en 2015. On constate, notamment chez les jeunes ménages, une appétence pour revenir au centre-ville. Autre point important : les consommateurs achètent en ville, ils s'informent et privilégient la qualité ».
Methodologie de l'observatoire
Tous les mois, près de 70 centres de gestion agréés (CGA), répartis sur l'ensemble du territoire national, transmettent les chiffres d'affaires, rendus anonymes, de leurs adhérents à la Fédération. Les indices d'activité sont calculés chaque trimestre, à partir des chiffres d'affaires d'un échantillon de 17.000 petites entreprises de l'artisanat, du commerce et des services.
L'évolution des activités est pondérée par le nombre d'entreprises recensées par l'INSEE dans chaque secteur considéré. Un questionnaire est parallèlement adressé chaque trimestre à près de 2.000 petites entreprises représentatives, permettant d'établir le baromètre du moral des dirigeants et de leurs intentions d'investissement et de recrutement.
Méthodologie de l'étude « chiffres et commentaires »
Cette 22ème édition présente les indicateurs statistiques sur l'évolution économique de 183.000 TPE adhérentes des CGA membres du réseau FCGA/ANPRECEGA. Ces résultats sont calculés à partir des déclarations fiscales 2014. Les 76 professions de cette étude sont regroupées en 11 secteurs d'activité. Ces professions, parmi les mieux représentées au sein des centres de gestion agréés, font l'objet d'une analyse des principaux indicateurs économiques, permettant ainsi de positionner les TPE dans leur environnement. Une analyse sur l'évolution des critères de gestion et sur les niveaux de résultat vient compléter cette étude. Chacune de ces 76 professions fait enfin l'objet d'une analyse économique spécifique. Si ces résultats traduisent des tendances bien réelles, ils ne doivent en aucun cas être considérés comme des normes professionnelles.