Ce nouveau projet de fermeture totale à la circulation automobile et de création d'une "aire piétonne végétalisée de 4,5 hectares" en bord de Seine rive droite, à l'instar de ce qui a été fait en 2012 rive gauche entre le pont Royal et le pont de l'Alma, sera présenté au conseil de Paris de novembre, a déclaré Anne Hidalgo dans un entretien au Journal du Dimanche. Cette décision "autoritaire" pour la droite, prédit "plus d'embouteillages" et "plus de pollution".
Concrètement, la piétonisation de la voie Georges-Pompidou (13 km) se fera sur un tronçon de "3,3 km qui va du tunnel des Tuileries (Ier arrondissement) au bassin de l'Arsenal (IVe)", les quais bas le long de la Seine étant "définitivement fermés au trafic automobile" après "l'édition 2016 de Paris Plages".
Ce nouvel espace de "respiration, de promenade et de détente", dont elle évalue le coût à "au grand maximum 8 millions d'euros", "va profondément changer le visage et l'image de notre ville", ajoute Mme Hidalgo, qui "assume complètement l'objectif de dissuasion" de la circulation automobile.
"Le long des quais, des bateaux seront amarrés, proposant un marché flottant de produits bio régionaux, une guinguette, un espace de co-working...
Sur les berges, nous aménagerons des équipements légers et démontables, des buvettes, des jeux pour enfants, des terrains de pétanque, des petits city stades - utilisables 24 h/24 - pour faire du sport, jouer au basket... Mais aussi un mobilier urbain pour s'asseoir et regarder le paysage, tout simplement. C'est ce qu'attendent les Parisiens", estime-t-elle.
S'agissant du tunnel des Tuileries (830 m), le long du Louvre, "il deviendra un lieu de passage pour les piétons". "On pourrait y trouver aussi différentes activités, comme une boîte de nuit, mais aussi des espaces culturels, un lieu dédié au street art...", indique Mme Hidalgo, qui affirme s'être appuyée sur "une large consultation" des Parisiens.
L'opposition conteste le projet
Le groupe d'opposition municipale Les Républicains, présidé par l'ex-ministre Nathalie Kosciusko-Morizet, a dénoncé dimanche une "démarche autoritaire" de la maire de la capitale après "un simulacre de concertation en plein été" (voir notre article).
"En choisissant la précipitation, elle organise le report intégral de la circulation sur les quais hauts et leur asphyxie. En décidant unilatéralement, elle donne une nouvelle démonstration de son mépris pour les habitants et les élus de la petite couronne", déplore le groupe LR.
"Les temps de trajet seront fortement allongés et la pollution ne sera donc que déplacée et même aggravée sur les quais hauts", ajoute l'opposition.
De fait, la fermeture à la circulation de cette voie express rive droite pourrait faire perdre jusqu'à vingt minutes aux automobilistes, selon un étude de la direction de la voirie et des déplacements (DVD) de la mairie de Paris publiée fin septembre.
Le Medef a lui aussi opposé "un rejet net et massif" à cette piétonisation des voies sur berge. "Comment peut-on accepter qu'une telle décision soit prise sans consulter les élus de la région?", a renchéri dimanche sur Twitter Valérie Pécresse, tête de liste LR aux régionales en Ile-de-France.
Anne Hidalgo raille quant à elle le contre-projet de Nathalie Kosciusko-Morizet, qui prévoit de laisser les voitures circuler tantôt sur les quais hauts, tantôt sur les quais bas.
"C'est une très mauvaise idée, qui coûterait extrêmement cher", "au moins 60 millions d'euros", a-t-elle lâché. "D'autant que les jours de crue, plus aucune voiture ne pourrait rouler ni en haut ni en bas".
Mme Hidalgo a également confirmé la construction d'un tramway rive droite - une proposition de campagne des écologistes en 2014 qu'elle avait reprise à son compte - pour une mise en service "avant 2020". Un projet qui "permettra une traversée de Paris d'ouest en est, soit par les quais hauts, soit par la rue de Rivoli".
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