A l'occasion du début des délibérations sur la loi mobilité, ces citoyennes et citoyens sont venu·es rappeler que le transport est le premier secteur d'émissions de gaz à effet de serre en France et une cause majeure de pollution de l'air qui tue chaque année prématurément 67 000 personnes dans le pays pour réclamer des mesures concrètes et rapides contre ces fléaux.
A travers cette action de désobéissance civile, les collectifs Respiraction, Action Climat Paris et Alternatiba Paris et Greenpeace Paris en appellent à une loi mobilité plus ambitieuse.
Afin de réduire le trafic routier, l'utilisation des énergies fossiles et la place de la voiture, les organisateur·ices de l'action appellent les députés à :
- Ecrire noir sur blanc la fin de la vente des voitures neuves diesel ou essence d'ici à 2030 (et non pas en 2040 comme le prévoit la loi) pour être conforme à l'objectif de limiter la hausse des températures à 1,5 degrés et mettre fin au plus vite à la pollution de l'air, tout en développant les alternatives;
- Généraliser le droit pour tous les salariés au "forfait mobilité durable" obligeant les employeurs à rembourser les déplacements à vélo et en co-voiturage. Le forfait, tel qu'il est prévu par le projet de loi, peut être refusé par l'employeur;
- Supprimer les ristournes octroyées au fret routier et à l'aérien sur les taxes carburants diesel, kérosène et carbone, une mesure absente du projet de loi;
- Améliorer du dispositif de zone à faibles émissions afin de s'assurer qu'elles contribuent à diminuer le niveau de pollution autour des écoles et des crèches à la pollution de l'air;
- L'abandon des projets de nouvelles routes encore envisagées alors qu'elles accentueraient la dépendance à la voiture et au pétrole pour des décennies encore.
Malgré l'urgence à agir dans les 12 ans à venir selon le GIEC, le projet de loi ne permet pas de réduire suffisamment les émissions avant 2030 à ce stade. Même chose pour la pollution de l'air, et ce, malgré l'urgence sanitaire notamment en ce qui concerne la santé des enfants.
Tout au contraire, des reculs ont même été constatés par rapport au texte adopté au Sénat le 4 avril sur l'apprentissage du vélo à l'école et le forfait mobilité durable.
“Nous n'en poumons plus” déclare la banderole placée devant le Palais Bourbon, tandis que les activistes brandissent des pancartes “Le fond de l'air effraie”. Des député·es et assistant·es parlementaires circulent, l'air embêté.
“On s'adresse directement aux parlementaires pour leur faire comprendre qu'ils ont notre avenir entre leurs mains. Face au 68 000 morts prématurés dues à la pollution de l'air, il est plus que temps d'agir avec des mesures concrètes qui auront des effets immédiats, comme l'arrêt de la vente de véhicules diesel et essence neuves en 2030" explique Teissir Ghrab, 22 ans, porte-parole d'Action Climat Paris.
"Cette loi est la plus importante sur la mobilité en France depuis plus de 30 ans, un secteur parmi les plus polluants et qui continue d'émettre toujours plus. Alors qu'il y a urgence sanitaire et climatique, on ne peut plus se permettre des petits pas ou des mesures facultatives !" ajoute Victor Vauquois, porte-parole de Respiraction.
Les activistes appellent tout un chacun à interpeller avec eux leurs députés cette semaine sur le site “Pour qui roulez-vous ?” avant qu'il ne soit trop tard : cliquez ici.
Ne ratons pas cette occasion unique : nous n'en poumons plus !