Tarkett s'enfonce de plus de 10% après une année 2018 "vraiment difficile"

A 10H17 (09H17 GMT), l'action Tarkett s'enfonçait de 10,78% à 16,64 euros, dans un marché en hausse de 0,32%.

Le groupe a enregistré un bénéfice net de 49 millions d'euros en 2018, inférieur aux attentes, la forte hausse des matières premières, qui n'a pu être que partiellement répercutée dans les prix de vente, ayant pesé sur sa rentabilité.

Les ventes ont atteint 2,8 milliards d'euros, quasi stables (-0,2%) et en hausse de 2,1% à périmètre et changes constants.

L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) ajusté du groupe s'est élevé à 249 millions d'euros sur l'année, en net retrait sur les 315 millions de 2017. La marge d'Ebitda ajusté, indicateur de performance retenu par le groupe, a reculé à 8,8% (contre 11,1% un an auparavant).

"2018 a été une année vraiment difficile pour Tarkett", a résumé le nouveau président du directoire, Fabrice Barthélemy, lors d'une conférence téléphonique.

"Malgré une croissance organique satisfaisante, la rentabilité a été fortement pénalisée par les matières premières", a-t-il expliqué, en ajoutant que l'inflation a également concerné les coûts de transport et d'énergie.

"Le groupe a souligné que les marchés de la construction en Europe et les marchés résidentiels du neuf et de la rénovation aux Etats-Unis +montrent des signes de ralentissement+, tandis que +dans les pays de la CEI, la situation au début de 2019 est plus incertaine", ont relevé dans une note les analystes de Bryan Garnier.

"Fondamentalement, la visibilité est médiocre pour les volumes cette année. De plus, Tarkett s'attend à un effet négatif supplémentaire des coûts de production (matières premières, énergie et transport), quoique dans une moindre mesure par rapport à 2018", ont-ils ajouté.

Fabrice Barthélemy a aussi annoncé le lancement d'un plan stratégique de transformation, qui sera présenté en juin prochain, avec au programme l'amélioration de la base de coût, un effort d'innovation focalisé sur les besoins des clients, le développement du numérique et l'accent mis sur l'économie circulaire.

Le groupe a parallèlement lancé une "revue des priorités stratégiques et du dispositif industriel" dans l'ensemble des régions.

"Nous doutons que cette annonce soit suffisante aux yeux du marché, du moins à court terme, pour compenser la piètre performance de 2018 et les perspectives plutôt prudentes pour 2019", ont conclu les analystes de Bryan Garnier.