Récemment, la Première ministre, Elisabeth Borne, et la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, ont annoncé le lancement de groupes de travail thématiques sur la sobriété énergétique. Avec un objectif : réduire nos consommations d’énergie de 10% en deux ans pour, à court terme, garantir notre sécurité d’approvisionnement dans le contexte de guerre en Ukraine et, à plus long terme, sortir la France des énergies fossiles d’ici 2050.
Après avoir lancé un premier groupe sur « L’Etat exemplaire » puis un deuxième sur « Les entreprises et l’organisation du travail », Agnès Pannier-Runacher a reçu, avec Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des Petites et moyennes entreprises, du Commerce, de l'Artisanat et du Tourisme, les représentants des établissements recevant du public et des surfaces commerciales.
Cette première réunion a permis aux deux ministres de rappeler leur volonté d’une action ambitieuse contre le gaspillage énergétique. Elle a également permis aux experts, dont l’association négaWatt, de partager leurs constats sur les grands enjeux énergétiques dans ce secteur. De leur côté, les entreprises, notamment de la grande distribution, ont fait part des actions déjà en place pour réaliser des économies d’énergie. Tous les acteurs présents ont confirmé leur volonté d’aller plus loin pour atteindre cet objectif de 10% de réduction de consommation d’énergie d’ici deux ans.
Tous se sont accordés sur la nécessité de mieux faire connaître et appliquer les règles en vigueur.
Tout d’abord, le Dispositif Eco Efficacité Tertiaire de 2019, également appelé « décret tertiaire », impose une réduction des consommations énergétiques progressive pour les bâtiments tertiaires. Les propriétaires ou exploitants publics/privés de plus de 1000 m² de surfaces tertiaires doivent réduire leur consommation d’énergie par paliers d’objectifs ambitieux : -40% en 2030, -50% en 2040 et -60% d’ici 2050. Avec les -10% du groupe de travail, c’est une première marche logique vers cet objectif.
De même, l’arrêté du 27 décembre 2018 sur les nuisances lumineuses impose que les éclairages de vitrines de magasins de commerce soient éteints à 1 heure du matin au plus tard ou 1 heure après la cessation de l'activité. La loi Climat-Résilience, adoptée l’année dernière à l’Assemblée nationale, permet quant à elle, aux maires et présidents d’intercommunalités d’encadrer les publicités et enseignes lumineuses situées à l’intérieur des vitrines. Il revient donc de faire respecter les règles aux acteurs et que les élus locaux, en bonne intelligence avec les entreprises, se saisissent de leurs prérogatives.
Les participants ont également échangé sur les bonnes pratiques pouvant être généralisées.
C’est le cas, par exemple dans les grandes surfaces commerciales, des dispositifs de récupération de chaleur sur groupes froids pour produire de l’eau chaude sanitaire, ou encore des dispositifs pour éviter les pertes énergétiques liés aux meubles réfrigérés.
Enfin, la réunion a permis de définir les thématiques prioritaires pour le secteur. Parmi elles :
- La gestion des bâtiments, avec des dispositifs d’automatisation et de contrôle de présence, permettant de mieux piloter et d’optimiser la consommation énergétique des bâtiments selon l’usage qu’il en est fait ;
- Le travail sur des mobilités plus sobres, qu’il s’agisse de celle des employés ou des transporteurs de marchandises.
Le groupe « Etablissements recevant du public et grandes surfaces commerciales » poursuivra le travail engagé ce matin durant tout l’été, aux côtés des experts et énergéticiens, pour mettre au point une feuille de route de mesures simples et opérationnelles, tenant compte des contraintes et des spécificités de chacun des acteurs.
Pour Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique : « Avec ce groupe de travail, nous donnons le coup d’envoi de la mobilisation des établissements recevant du public et des grandes surfaces commerciales pour réduire leur consommation d’énergie. Cela passera nécessairement par un rappel des lois et règles en vigueur : climatiser en-deçà de 26 degrés ou laisser des locaux éclairés en pleine nuit n’est plus acceptable quand on demande à chacune et chacun des Français de réduire sa consommation d’énergie. Au-delà, le groupe de travail réfléchira à des mesures à prendre sur le chauffage des bâtiments par exemple, ou les déplacements des transporteurs de marchandises, pour diminuer durablement le recours au gaz, à l’électricité et au carburant. »
Pour Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des Petites et moyennes entreprises, du Commerce, de l'Artisanat et du Tourisme : « Les grandes surfaces commerciales sont la locomotive de tous les commerces de France, et plus généralement de tout le secteur tertiaire : elles ont à ce titre un devoir mais surtout un pouvoir d’exemplarité. Nous voulons travailler avec elles à déterminer les moyens concrets qu’elles mettent déjà en œuvre chacune à leur échelle et qu’elles gagneront à partager ensemble pour réduire encore plus largement leur consommation d’énergie. »