"Une succession de mesures ponctuelles et majoritairement financées par l'Etat ne peut constituer un ensemble suffisant pour répondre à l'urgence", écrivent dans un texte commun assez rare les centrales syndicales (CFDT, CGT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Solidaires et Unsa) et les organisations d'étudiants et de lycéens (Unef, Fidl, Mnl, Vl).
"Le salaire doit demeurer la base d'un partage des richesses rééquilibré en faveur des salariés. La prise en charge de mesures de pouvoir d'achat est aussi de la responsabilité des employeurs privés comme publics", jugent-elles.
Elles affirment que le Smic "doit demeurer un salaire d'embauche et qu'il ne peut pas être une trappe à bas salaires maintenant les salariés au Smic toute leur carrière professionnelle".
A cette fin, elles jugent que "la conditionnalité des aides aux entreprises est aujourd'hui un impératif".
"Le futur débat parlementaire doit permettre d'avancer notamment sur cette conditionnalité des aides aux entreprises qui ne jouent pas le jeu en matière salariale", estiment-elles.
Implicitement, les syndicats visent les exonérations de cotisations patronales "Fillon" qui s'appliquent jusque 1,6 Smic.
Selon le dernier pointage du gouvernement, avec les hausses successives du Smic (octobre, janvier, mai) du fait de l'inflation, 112 des 171 branches de plus de 5.000 salariés ont au moins un coefficient salarial en dessous du Smic.
Plus généralement, alors que le projet de loi prévoit le triplement du plafond de la prime exceptionnelle défiscalisée et désocialisée, dite prime Macron, les signataires rappellent que "ces exonérations et allègements de cotisations mettent à mal notre système de protection sociale collective".
Réunies au siège de Force Ouvrière lundi soir, les organisations s'étaient mises d'accord sur les grandes lignes de ce texte commun.
D'autres réunions sont prévues sur d'autres thèmes à la rentrée, la première à la CFDT le 5 septembre.