Pour la zone euro, le Rapport économique, social et financier prévoit 1,5%, contre un maigre 0,3% dans les dernières prévisions de l'OCDE datant de fin septembre.
Pour la France, le projet de budget 2023 du gouvernement est bâti sur un scénario de 1% de croissance.
"Les aléas autour de ce scénario économique sont particulièrement élevés", notamment en raison du conflit en Ukraine, souligne le gouvernement dans ce rapport transmis au Parlement dans le cadre de l'examen du projet de loi de finances 2023.
Dans un contexte international difficile, "la contribution du commerce extérieur à la croissance du PIB serait nulle en 2022 et 2023", prédit le gouvernement, alors que le déficit commercial devrait se creuser à 156 milliards d'euros cette année, avant de se stabiliser à 154 milliards l'an prochain, en raison de l'envolée de la facture énergétique de la France.
Le solde négatif des biens et services se dégraderait moins, passant de 73 milliards d'euros en 2022 à 68 milliards en 2023, grâce à un excédent des services qui augmenterait de 62 à 65 milliards.
Le salaire moyen par tête accélérerait de 3,6% cette année, puis de 4,1% en 2023, rattrapant presque le niveau de la hausse des prix à la consommation projeté pour l'an prochain (4,2%).
"Taux d'épargne toujours élevé"
La consommation des ménages continuerait à progresser, mais moins vite, passant de 2,5% à 1,4% en 2023.
"Les comportements de précaution resteraient toutefois importants, ce que traduirait le maintien d'un taux d'épargne toujours élevé", à 16,3%, nettement au-dessus de la moyenne de la période de 2010 à 2019 (14,8%).
Le rapport met en avant que, sans bouclier tarifaire ni remise carburants, la hausse des prix en France serait plus élevée de deux points de pourcentage cette année et de plus de 3,5 points en 2023.
L'ensemble des mesures de soutien ont permis de stabiliser le pouvoir d'achat des ménages cette année, qui aurait sinon baissé de 3,5 points de pourcentage. Pour 2023, le pouvoir d'achat devrait augmenter de 0,9% contre une baisse supérieure à 3,5 points en l'absence de mesures.
Parmi les soutiens au pouvoir d'achat figure aussi la suppression progressive de la taxe d'habitation, qui sera achevée l'an prochain.
Le ratio de dépense publique devrait diminuer d'un point, passant de 57,6% du PIB cette année à 56,6% l'an prochain, la dépense publique reculant de 1,5% en volume (une fois retranchée l'inflation) "avec la quasi-extinction des dépenses de soutien d'urgence et la réduction des dépenses de relance".
Le taux de prélèvements obligatoires diminuerait lui d'une demi-point de pourcentage pour s'établir à 44,7% du PIB en 2023.
Sur le front de l'emploi, 2022 se terminerait avec 320.000 créations nettes. Le rythme ralentirait l'an prochain, avec seulement 115.000 créations nettes.
Côté entreprises, le taux de marge progresserait légèrement l'an prochain, passant de 31,9% à 32,1%, soutenu par la suppression de la première partie d'un impôt de production, la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE).
L'investissement devrait continuer à augmenter, mais sa progression ralentirait de 1,4% cette année à 0,9% l'an prochain.