Selon un sondage YouGov pour Le HuffPost et CNews, 54% des personnes interrogées veulent une reconstruction à l'identique du joyau de l'art gothique en partie détruit par un incendie il y a deux semaines, 25% souhaitent "un geste architectural", selon la formule du chef de l'Etat et 21% des personnes interrogées ne savent pas.
Après avoir suscité une grande émotion et une vague de solidarité sans précédent, le sort de Notre-Dame et sa restauration créent la polémique. Premier sujet de discorde: le délai fixé par le président Macron. Les experts ne sont pas d'accord sur la possibilité de le respecter, compte tenu de la phase préalable des expertises et préparatifs.
Plus d'un millier d'entre eux ont invité le président à éviter la "précipitation" dans la restauration de la cathédrale et à ne pas s'affranchir des règles de protection du patrimoine, dans une tribune publiée dimanche sur le site du Figaro.
Le concours international d'architectes pour la reconstruction de la flèche fait aussi polémique. Le projet retenu décidera si la flèche de l'architecte Viollet-le-Duc sera reconstruite ou si elle obéira à "un geste architectural contemporain".
La dernière et plus importante polémique est née de la présentation d'un projet de loi, qualifié d'"inquiétant" par l'animateur de télévision Stéphane Bern, autorisant des dérogations aux normes des marchés publics et de protection patrimoniale.
L'Assemblée nationale doit examiner ce projet de loi dès jeudi en commission puis en séance le 10 mai, a-t-on appris mardi de source parlementaire. Il propose aussi des avantages fiscaux pour les donateurs, un comité de contrôle pour "le bon emploi des fonds" et un établissement public chargé de concevoir et réaliser les travaux.
Le sondage YouGov a été réalisé en ligne du 26 au 29 avril sur un échantillon représentatif de 1.010 Français de 18 ans et plus.
Les 16 statues qui ont échappé aux flammes, présentées au public
Les statues des douze apôtres et des quatre évangélistes monumentaux qui ornaient le toit de Notre-Dame et qui ont échappé de justesse aux flammes, vont être présentés au public dans les ateliers de l'entreprise de Marsac-sur-l'Isle (Dordogne) chargée de les restaurer.
"C'est pour nous l'occasion de participer à l'élan de solidarité", et "c'est une petite fierté de les avoir chez nous", a déclaré à l'AFP Patrick Palem, ex-PDG mais toujours conseil de la Socra, en annoncant l'ouverture prochaine de visites gratuites pour le public qui pourra faire des dons.
La Socra, chargée de restaurer les 16 statues vert-de-gris, en cuivre repoussé et datant du XIXe siècle, avait accueilli les oeuvres d'art déposées à terre par une grue téléscopique géante cinq jours avant l'incendie du 15 avril.
Le public pourra les admirer gratuitement les samedis de mai, après inscription. Les dons éventuels seront reversés à la Fondation du Patrimoine, a ajouté M. Palem.
D'autres dates seront certainement prévues, y compris pendant la période de restauration des oeuvres.
La Socra va également accueillir prochainement trois lustres décrochés de la nef, pour les mettre à l'abri pendant les travaux de restauration.