Comme chaque année depuis 7 ans, EY et la Fondation Palladio en dressent, à travers leur étude annuelle « panorama de l’immobilier et de la ville », un état des lieux économique, incluant un volet sur ses perspectives d’évolution. A quelques jours du MIPIM, salon international incontournable réunissant l’ensemble des acteurs de la filière, ce sondage exclusif prend le pouls du moral de ceux qui la font vivre et exister. Entre novembre 2022 et janvier 2023, 515 dirigeants représentant 8 secteurs d’activité*, et 38 fédérations et organisations partenaires, ont ainsi été interrogés : Quel est leur niveau d’optimisme ? Quels sont leurs motifs d’inquiétude ? Quelles classes d’actifs tirent leur confiance vers le haut et celles au contraire, qui les préoccupent ? Quelle est l’avenir de cette grande industrie ?
Les principaux enseignements de ce baromètre moral
52% des dirigeants sont « optimistes » sur leurs perspectives à 12 mois, contre 84% à pareille époque l’année dernière
Sur fond de croissance en berne, les dirigeants se montrent moins optimistes qu’en 2022. La filière affiche en effet des résultats mitigés en 2022 avec +0,9% de croissance[1], en-deçà de ceux prévalant pour l’ensemble de l’économie nationale (+2,6%)[2] et des performances enregistrées entre 2020 et 2021 (+6,2%)[1]. 52% des dirigeants interrogés se disent « optimistes » sur leurs perspectives à 12 mois, contre 84% à pareille époque l’année dernière.
En tête des inquiétudes : la hausse des coûts des matériaux, la remontée des taux et la hausse des prix de l’énergie pour respectivement 49%, 46% et 37% des dirigeants.
Les motifs d’inquiétude laissent néanmoins penser que ce climat est plus conjoncturel, notamment en lien avec la situation géopolitique mondiale, que structurel.
Immobilier de santé, logistique, hôtellerie : 3 classes d’actifs qui tirent la confiance vers le haut
Avec un niveau de confiance respectivement de 57%, 53% et 49%, l’immobilier de santé, la logistique et l’hôtellerie occupent les 3 premières marches du podium. Les dirigeants ont foi dans les actifs structurellement en demande et en profonde transformation, tels que l’immobilier de santé. En contraste, l’hôtellerie bénéficie d’un rebond post-Covid et des très bonnes performances du tourisme français en 2022, alors que l’immobilier d’activité s’adapte aux nouvelles supply chains internationales et à la progression du e-commerce.
Le bureau (30%) ferme la marche en lien avec de profondes incertitudes (évolution de la demande placée, conséquences de l’hybridation du travail), ainsi que le logement (en particulier neuf, 28%) où une baisse de la demande s’ajoute au manque d’offre (notable depuis plusieurs années), compte tenu notamment de la hausse des taux d’intérêt.
Un niveau de confiance et d’optimisme qui varie selon la typologie du secteur d’activité de la filière
Expertise et conseil ; ingénierie et prestations techniques ; construction des bâtiments. Malgré des niveaux d’optimisme en baisse par rapport à 2022, les dirigeants de ces trois secteurs restent confiants pour l’avenir avec 77%, 69% et 65% de taux de confiance.
Investissement et financement ; architecture, urbanisme et aménagement. Compte tenu du contexte incertain, les dirigeants se montrent prudents tout en restant plutôt positifs et affichent un taux de confiance de 58% et 56%.
Commercialisation, gestion et promotion immobilière sont plus directement touchées par la hausse des taux et des coûts de production et enregistrent une forte baisse du niveau de confiance de leurs dirigeants avec 52%, 38% et 33%, soit en moyenne une baisse de 43 points par rapport à 2021.
Dans le viseur de 3 dirigeants sur 4, la transition écologique participe à la nouvelle révolution industrielle de la filière
La profonde transformation environnementale de la filière représente à la fois un défi colossal et une opportunité pour l’ensemble des acteurs de l’immobilier et de la ville, alors que l’environnement bâti représente 43% de la consommation en énergie finale et 23% des émissions de CO2 en France[3]. Pour les trois quarts d’entre eux, la transition écologique sera l’occasion de modifier structurellement ou substantiellement leur stratégie.
Découvrez ici les résultats complets de l’étude (état des lieux économique et sondage).
Cette étude est le 2e épisode d’une série de 3 opus. Un 1er épisode « L’industrie de l’immobilier et de la ville à la conquête des talents » a été publié mi-février, à retrouver ici. Le 3e et dernier épisode sera publié en juin 2023 et traitera de la complexe transformation de la filière dans le cadre notamment de la transition environnementale.
* : Architecture, Urbanisme et Aménagement ; Commercialisation ; Construction ; Expertise et Conseil ; Gestion ; Ingénierie et Prestations techniques ; Investissement et Financement ; Promotion immobilière.
[1] : Source : Panorama de l’immobilier et de la ville EY / Fondation Palladio
[2] : Source : INSEE
[3] : Source : Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires