Jeudi 19 janvier 2017, lors de la tradionnelle séance de voeux de l'UNSFA, le Président Régis Chaumont a dressé le bilan de 2016, a expliqué les nombreuses inquiétudes de la profession et a donné ses objectifs pour l'année qui commence.
Après la Loi sur l’Architecture dont on célèbre cette année les 40 ans, la loi LCAP du 7 juillet 2016 a donné de nouveaux signes encourageants pour notre profession.
Mais n’oublions pas la loi MOP. Nous parlions encore hier avec Jacques CABANIEU, ancien secrétaire général de la MIQCP de l’élaboration de cette loi MOP et de sa parfaite maturation.
Il en a profité pour lister les inquiétude des architectes sur de nombreux points :
- La crise subie par les architectes depuis près d’une décennie
- La concurrence ravageuse de l’ingénierie publique
- L’ubérisation des services qui peut réduire à néant le métier d'architecte et qu’il leur faut anticiper
- Les questions fondamentales d’une meilleure formation initiale et d’une formation continue qui garantissent l’excellence des leurs pratiques
- La faiblesse de la culture et de la sensibilité architecturale généralisée à tout notre pays et vis à vis desquelles l’enseignement général ou les projets politiques n’offrent quasiment aucune ambition avec pour conséquence l’acceptation inerte d’un cadre bâti médiocre quand il n’y a pas d’architecte et donc pas d’architecture.
- Quel patrimoine allons-nous laisser aux générations futures ?
- Les difficultés que rencontrent les jeunes architectes pour rentrer dans le métier
- La dégradation de notre environnement et ses menaces pour notre planète.
- Les scénarios catastrophiques de la construction privée sans architecte, grande et petite, professionnelle ou des particuliers, qui conduisent à des coûts de sinistres titanesques et qui sont loin d’être toujours garantis, alors que les architectes sont la seule garantie, la garantie ABSOLUE, apportée à tous les concitoyens
- La mise à l’écart des architectes dans la commande privée (grande et petite) (professionnelle ou des particuliers). Ces fameux seuils qui empêchent tant de monde, tant d’espaces bâtis, de RENTRER EN ARCHITECTURE. Pourquoi toujours se retenir, pourquoi le législateur n’ouvre-t-il pas grand les portes à l’architecture?
- Il faut également évoquer la responsabilité démesurée que supportent les architectes et qui dresse une montagne d’obstacles en les empêchant d’apporter tout leur savoir toute leur expérience à ceux qui construisent
- Les gens qui n’ont pas recours à l’architecte, parce que : Trop rêveur, trop cher, trop lent, trop compliqué...
Régis Chaumont a expliqué que les réponses à toutes ces questions ne sont pas dans leurs agences mais sur le terrain.
Il faut aller sur le terrain, le terrain de nos expériences, le terrain de nos échanges, de nos travaux, de nos actions;
Ce terrain, ce territoire, cette puissance c’est avant tout l’Unsfa, première représentation professionnelle des architectes, c’est avant tout l’Unsfa, qui en ouvre le champ.
L’Unsfa qui nous réunit ce soir, son histoire, ses 48 ans de réflexions, de combats, de propositions exprimées collectivement qui ont non seulement défendu la profession mais qui l’ont toujours portée en avant.
2016 nous a permis d’affirmer notre représentativité patronale. Oui, nous allons remporter ce challenge – les architectes vont être justement représentés par l’Unsfa. Notre représentation qui prouve tous les jours sa probité, sa détermination avec une transparence jamais démentie.
Les objectifs de l'UNSFA pour 2017
Régis Chaumont a rappelé que 2017 sera une année élective pour le pays mais également pour l'UNSFA.
C’est une année très politique qui nous attend, nous allons élire un président, puis nos députés sans oublier nos nouveaux conseillers ordinaux et également nos prochains responsables de l’Unsfa
Le Président a présenté les objectifs qu'il menera à bien cette année :
- Gagner le challenge de la représentativité patronale
- Augmenter encore le nombre d’adhérents pour donner toute sa puissance à l’expression des architectes
- Mener à terme notre proposition d’enregistrement des demandes de permis de construire avec le soutien de l’Ordre et des ministères
- Conduire la réflexion sur les responsabilités exorbitantes imputées aux architectes et parallèlement travailler sur l’alignement des principes d’assurance avec les autres pays européens
- Structurer les réseaux de communication et les réseaux entre architectes
Et a poursuivi en listant tout ce qu'il restait encore à faire pour l'architecture en 2017 :
- Accompagner la mise en œuvre de loi LCAP dans sa dernière ligne droite.
- Protéger les marchés publics.
- Défendre un niveau d’honoraires qui donnent du dynamisme à des entreprises d’architecture qui puissent faire un travail de qualité avec des équipes compétentes formées motivées et correctement rémunérées.
- Assurer une formation dynamique et efficace des architectes
- Revendiquer une formation initiale de qualité, une HMO performante, une excellence de la profession, un renouveau qui accompagne les impétrants et facilite la transmission des agences
- Abolir les signatures de complaisance et l’usurpation du titre.
- Faire savoir la qualité et les garanties apportées par les architectes.
- Encadrer leurs responsabilités à l’échelle de leurs choix, de leurs actions et de leurs interventions
- Lutter contre la non qualité, les escroqueries,
- Porter le BIM en avant et l’architecte comme BIM Manager en partenariat avec les industriels.
- Réinvestir le champ de l’urbanisme pour que l’espace soit composé par des architectes et non uniquement par des calculs ou par des règles.
- Réinvestir les marchés privés en étant les chefs du projet.
- Revenir près du particulier pour réensemencer l’architecture sur tout le territoire
- Elargir le champ d’intervention : Projet complet, management d’équipe, missions de conseil, diagnostics, programmation, etc...
- Permettre aux architectes d'être les meneurs de la transition énergétique.
- Mettre les architectes sur le devant de la scène. Pour avoir plus d’architecture, des espaces mieux conçus et mieux réalisés, pour l’harmonie et l’enchantement de l’espace construit.
Régis Chaumont a clôturé son discours en citant l'un de leurs plus illustres prédécesseurs, Michel Ange :
« Le plus grand danger n'est pas que notre but soit trop élevé et que nous le manquions, mais qu'il soit trop bas et que nous l'atteignons ».