Le cabinet de conseil en immobilier anticipe une baisse des taux de rendement de 30 à 40 points de base en Europe occidentale, une hausse des loyers de 2 à 3 % et une augmentation des volumes d'investissement en Europe de l'ordre de 6 %. Par ailleurs, le rapport prévoit que l'Asie devancera l'Amérique du Nord en tant que principal pourvoyeur de capitaux à destination de l'Europe en 2017, même si les Européens eux-mêmes se poseront en concurrents, en s'affranchissant davantage de leurs frontières dans la recherche d'un meilleur équilibre entre croissance des loyers et stabilité des marchés locatifs.
Selon Cushman & Wakefield, l'année 2017 sera marquée par la persistance d'incertitudes politiques et économiques lorsque les résultats du référendum au Royaume-Uni relatif à l'adhésion à l'Union Européenne (UE) et les élections présidentielles aux États-Unis commenceront à être traduites en actions politiques et donc à impacter les marchés. L'instabilité bancaire perdure en Europe et pourrait même faire son apparition en Chine tandis que les prochaines élections en France, en Allemagne et aux Pays-Bas pourraient s'accompagner de nouvelles implications pour l'avenir de l'UE.
David Hutchings, Head of Investment Strategy, EMEA Capital Markets de Cushman & Wakefield, explique : « Selon nos prévisions, les 12 prochains mois seront une "année de segmentation", certains investisseurs se concentrant sur les « villes-carrefours » (« gateway cities ») de premier rang tandis que d'autres s'intéresseront aux marchés plus secondaires. Cette tendance entraînera une aversion au risque macro-économique, si bien que les investisseurs continueront de privilégier les économies les plus prospères et les plus stables ».
Le rapport identifie des zones clés offrant une croissance bien équilibrée comme l'Allemagne, avec Berlin en tête, et les pays scandinaves, suivis de l'Espagne, avec notamment Barcelone et Madrid. Paris et Londres continueront d'être des cibles d'investissement, ainsi que certaines métropoles régionales du Royaume-Uni.
Ailleurs, les marchés d'Europe Centrale et de l'Est mériteront davantage d'attention : ils offrent un avantage en termes de rendement et un potentiel de croissance de rattrapage. Face à une reprise économique plus ferme, les marchés locatifs affichent dans cette région d'Europe, une croissance des loyers, ce qui crée un contexte de prix attractifs dans les principales villes. La croissance de la consommation a surpassé celle observée dans le reste de l'Europe, renforçant davantage la demande et encourageant la progression des valeurs locatives, tous secteurs confondus, jusqu'à dépasser la moyenne européenne, comme en Roumanie, en Bulgarie ou en Hongrie.
David Hutchings ajoute : « Le risque d'instabilité dans la zone euro aura tendance à pousser de nouveau à la hausse les rendements obligataires, ce qui pourrait accélérer la demande en immobilier, perçu comme un actif générant des revenus réguliers et plus élevés, et assorti d'un potentiel de croissance. Les utilisateurs rechercheront des biens qui apportent une valeur ajoutée à leur activité ; par conséquent, la valeur de marché se situe là où l'utilisateur l'observe. Les investisseurs en prendront acte, à la fois en suivant les utilisateurs et en apportant de la valeur ajoutée par la création d'espaces fonctionnels à des prix abordables ».