L'Institut d'aménagement et d'urbanisme d'IDF en grève contre les coupes budgétaires

Les salariés exigent "des moyens financiers et humains à hauteur de leurs missions", indique un communiqué commun CGT et CFDT. Selon eux, la baisse des subventions "aboutirait inévitablement à des licenciements économiques".

Ces subventions ont baissé d'1,7 million d'euros en 2018, soit un total de 4,2 millions d'euros depuis le début de la mandature Pécresse fin 2015, selon la même source.

"A l'heure où la région retrouve des marges de manoeuvre grâce à la reprise économique et à une forte hausse de ses recettes fiscales (...), Valérie Pécresse poursuit une politique d'austérité en ayant pour seul horizon la réduction de la dette régionale. C'est une vision purement comptable, à l'opposé d'une vision stratégique", ont déploré les syndicats.

L'IAU "est un organisme reconnu unanimement pour ses dossiers de fond et son expertise de haut niveau qui permettent de dépasser les clivages idéologiques et de proposer des solutions de long terme pour l'Île-de-France. (...) Mon sentiment est aujourd'hui celui d'un potentiel terrible gâchis", s'est inquiété dans un communiqué Pierre Serne, conseiller régional AES (Alternative écologiste et sociale) et administrateur de l'institut.

"C'est bien la capacité d'expertise" de l'Institut "qui est ici sabotée. Ce n'est pas acceptable", a martelé dans un autre communiqué Vanessa Ghiati, conseillère régionale Front de gauche et également administratrice de l'IAU.

De son côté, la région s'est dite "très attachée (à l')expertise" de l'institut, même si "comme les autres organismes associés et comme la région, il est tenu aussi de faire des économies de fonctionnement à cause de la contrainte de baisse des dotations de l'Etat". Les capacités d'expertise de l'IAU sont "préservées", a-t-elle assuré à l'AFP.

L'IAU est une fondation reconnue d'utilité publique née en 1960, qui a pour mission d'apporter une expertise sur "l'aménagement, l'économie, la transition économique et écologique, les mobilités, l'habitat et le cadre de vie, sur tous les territoires franciliens." Son conseil d'administration est dirigé par Valérie Pécresse.

Le 1er août 2017, cette instance a absorbé trois autres organismes associés : l'Agence régionale de l'environnement et des nouvelles énergies (ARENE), l'Agence régionale de la biodiversité (ARB, anciennement Natureparif) et l'Observatoire régional des déchets d'IDF (ORDIF).