Après avoir progressé de 5,5% en un an, le prix des appartements anciens à Paris était de 8.450 euros le m2 au premier trimestre 2017, dans de gros volumes de transactions - plus de 10.000, ce qui constitue un record pour un premier trimestre, a annoncé mardi la Chambre des notaires de Paris Ile-de-France.
En ce début d'année, l'activité et la hausse des prix se sont de fait accélérées dans toute l'Ile-de-France, les acquéreurs restant "insensibles à l'approche des élections présidentielles", et se montrant désireux de "profiter du très bas niveau des taux d'intérêt", ont constaté ces professionnels.
Ainsi la lente remontée des taux qui s'est amorcée en décembre 2016 a "attisé la volonté d'acquérir" son logement et "déclenché beaucoup d'acquisitions" dans un contexte économique en amélioration, a souligné le notaire parisien Thierry Delesalle, lors d'une conférence de presse.
Depuis décembre, les taux d'intérêt des crédits immobiliers ont repris 24 points de base pour s'établir à 1,55% en moyenne au mois d'avril, et retrouver leur niveau de juillet 2016.
Sur un marché parisien très actif grâce à ces conditions d'emprunt encore "exceptionnelles" selon Crédit Logement/CSA, la flambée des prix devrait se poursuivre: les notaires anticipent une croissance de 7% sur un an au mois de juillet, pour atteindre 8.800 euros le m2, au vu de leurs avant-contrats de vente.
Un nouveau record historique du prix des appartements serait ainsi atteint l'été prochain. Le précédent sommet remonte à l'été 2012 (8.460 euros le m2).
Après avoir connu "une lente érosion pendant trois à quatre ans", et être descendu à 7.880 euros le m2, le prix des appartements est orienté à la hausse depuis l'été 2015 dans la capitale. Il a ainsi retrouvé au premier trimestre 2017, "en moins de deux ans", le sommet de 2012, disent les notaires.
Quatre arrondissements à plus de 11.000 € le m2
Les prix se sont envolés dans les quartiers les plus cossus. Ils dépassent 10.000 euros le m2 dans sept arrondissements. Quatre d'entre eux (les 1er, 4e, 6e et 7e) sont à plus de 11.000 euros le m2. Au dernier trimestre 2016, la capitale ne comptait que deux arrondissements à plus de 11.000 euros le m2 : les 6e et 7e.
Seuls 4 arrondissements demeurent en-dessous de 8.000 euros le m2: les 13e (7.740 euros le m2), 18e (7.580 euros), 19e (6.910 euros, le moins cher de la capitale) et 20e (7.380 euros).
"Le nombre d'acquéreurs ne cesse de croître. Nous pensons qu'il devrait rester stable, excepté pour les biens de grande importance où, peut-être en raison du Brexit, il pourrait y avoir un surcroît de demande avec très peu d'offre", a dit M. Delesalle. "Il y a des risques de tensions sur les 5 pièces, à Paris", a-t-il estimé.
Derrière les Italiens qui acquièrent 17% des biens cédés à des étrangers dans la capitale, les Britanniques se classent en deuxième position (10% des transactions).
"Certains propriétaires immobiliers pourraient vendre leur placement, faire des arbitrages et aller sur d'autres actifs. Ce flux devrait alimenter un peu le marché et calmer la hausse des prix, vers 2018-2019", a dit M. Delesalle.
Le gouvernement veut en effet concentrer l'ISF sur le seul patrimoine immobilier, ce qui pourrait inciter les investisseurs à privilégier d'autres placements que la pierre.
Parmi les transactions "records" enregistrées ces derniers mois dans les quartiers les plus bourgeois : la vente d'un appartement de 108 m2 sur les Champs-Elysées (8e arrondissement) à 30.560 euros le m2, celle d'un 117 m2 porte Dauphine (16e arrondissement) à 20.450 euros le m2.
Et dans le 11e arrondissement, plus populaire mais "très prisé", un triplex de 644 m2 situé dans le quartier de la Roquette s'est vendu 7,8 millions d'euros, soit 12.112 euros le m2.