Les marchés de l'Aluminium en France plutôt bien orientés malgré les surcapacités chinoises

En ouvrant le forum Aluminnov, le président d'Aluminium France a évoqué un "contexte difficile" et une "période incertaine, marquée par le relèvement des tarifs douaniers sur l'acier et l'aluminium aux Etats-Unis, marquée par le Brexit" et "par les surcapacités et le dumping chinois".

"Globalement, on reste sur une conjoncture qui est porteuse, peut-être pas autant que l'an dernier" et "on devrait avoir une année 2019 positive", a déclaré à l'AFP M. Faure, en marge de la rencontre organisée par la fédération.

Parmi les marchés bien orientés, il a mentionné les transports, et en particulier l'automobile, où l'aluminium est porté par le besoin d'allègement des véhicules, malgré "une certaine forme de ralentissement (...) avec la baisse des ventes de diesels".

"On peut espérer repasser au-dessus des 900.000 tonnes" de production d'aluminium en 2019 en France, a précisé le délégué général d'Aluminium France, Cyrille Mounier. Les problèmes techniques qui avaient pesé en 2018 où la production était tombée en-dessous de 900.000 tonnes, ont été réglés, a-t-il expliqué.

En moyenne, la production française d'aluminium se situe sur les trois dernières années autour de 900.000 tonnes, dont la moitié issue du recyclage. La consommation (fabrication de produits en aluminium), qui atteint 1,2 million de tonnes, est importatrice.

Le bâtiment continue à être "un marché qui se porte bien, même si la croissance n'est pas aussi forte que l'an dernier", a ajouté M. Faure. Il a aussi cité l'emballage, avec les cannettes où "le marché a complètement basculé sur l'aluminium", a-t-il affirmé.

"Les sites français sont maintenus en termes d'emplois et d'investissements" tant industriels qu'en recherche et développement, a-t-il indiqué. "C'est une filière qui se porte plutôt bien", a résumé le président d'Aluminium France.

Mais M. Faure a souligné l'impact des surcapacités chinoises "qui se déversent sur le reste du monde, en particulier sur l'Europe et sur la France". "C'est un souci", a-t-il dit.

La Commission européenne a mis en place des mesures d'observation des importations d'aluminium en Europe, a-t-il rappelé. "Si nécessaire, on pourrait passer dans un deuxième temps à des mesures de sauvegarde", a-t-il estimé.

De son côté, le délégué général s'est par ailleurs inquiété de difficultés dans le recyclage, indiquant que les fournisseurs de déchets ont tendance à attendre que les prix actuellement bas remontent, ce qui limite la disponibilité de métal à recycler.