Alors que nous sommes au cœur de l'hiver, Via Sèva a demandé aux Français quelle est leur vision du chauffage de demain, notamment en imaginant leur mix énergétique idéal. Et force est de constater qu'ils se révèlent plus mobilisés que jamais autour des énergies renouvelables et de réduction de l'empreinte carbone de leur chauffage.
C'est notamment ce qui ressort du baromètre de l'association Via Sèva, dont voici les principaux enseignements.
Une majorité d'énergies vertes pour le chauffage de demain
Si, pour une majorité d'interviewés, ce sont les organismes publics, les fournisseurs d'énergie et les collectivités locales qui sont les plus à même d'agir pour une utilisation accrue des énergies renouvelables, ils sont tout de même 35% à penser que ce sont eux les principaux acteurs de cette nécessaire évolution.
Et le chemin à parcourir pour atteindre leur vision du chauffage d'avenir est important. En effet, l'enquête révèle qu'aujourd'hui, les énergies vertes ne représentent que 3% des énergies utilisées pour se chauffer (contre 42% pour le gaz et 38% pour l'électricité).
En revanche, à l'avenir, les Français souhaitent verdir fortement leur bouquet énergétique, en réduisant notamment la part du gaz et de l'électricité à respectivement 14 et 19%. Parallèlement, les énergies décarbonées devraient, selon eux, représenter les deux tiers (64%) de l'énergie de chauffage, avec, en trio de tête, le solaire, suivi de la géothermie et de la récupération de chaleur1 (télécharger le graphe du bouquet énergétique du chauffage de demain : ici)
Des Français prêts à changer de mode de chauffage
Les Français ont une bonne connaissance des caractéristiques fondamentales de leur chauffage. Seuls 10% déclarent ne pas connaître l'énergie principale utilisée et, pour 63%, l'équipement et la facture énergétique ont joué un rôle important, voire décisif, dans le choix de leur logement.
D'ailleurs, au-delà du coût, lorsqu'il s'agit d'évaluer les critères2 qui guident leur choix d'une solution de chauffage, c'est la sécurité qui arrive en tête ; viennent ensuite la simplicité du mode de fonctionnement et d'usage et la facilité d'entretien. Près de 7 interrogés sur 10 sont également très sensibles au caractère écologique de leur chauffage.
Afin d'accéder à une énergie plus verte, le changement de type de chauffage est une solution. Si, pour près des trois quarts des interviewés, changer de moyens de chauffage n'est pas chose facile, ils sont pourtant 65% à déclarer être prêts à le faire. Une aspiration qui plébiscite majoritairement les modes de chauffage collectif avec une préférence, pour 45 % des sondés, pour les réseaux de chaleur.
Pour un chauffage écologique et moins cher
Le modèle énergétique décrit dans les résultats de cette enquête est en adéquation avec le caractère écologique des réseaux de chaleur dont le taux d'énergies renouvelables et de récupération a doublé en 10 ans pour atteindre 53%. Ceci explique surement pourquoi leur notoriété s'est améliorée auprès des Français. Le pourcentage de personnes connaissant les réseaux de chaleur est ainsi passé de 30%3 à 67% en 6 ans.
D'ailleurs, lorsqu'on les met en situation d'habiter un immeuble susceptible d'être raccordé à un réseau de chaleur, plus de trois Français sur quatre y sont favorables. Au-delà de leur aspect écologique, qui est un atout pour 84 % d'entre eux, c'est avant tout l'idée d'une baisse de leur facture de chauffage qui, pour 9 personnes sur 10, est une excellente raison de se renseigner. D'ailleurs, les réseaux de chaleur répondent de plus en plus à cette demande. Ainsi, l'enquête d'AMORCE parue ce mois-ci4 montre que les réseaux de chaleur alimentés majoritairement par des EnR&R constituent la solution la plus compétitive, en comparaison des autres modes de chauffage.
« Cette enquête IPSOS/Via Séva démontre la volonté des Français de se chauffer avec des énergies vertes, dès lors qu'elles sont économiquement compétitives face aux énergies fossiles. Les réseaux de chaleur renouvelable sont la meilleure réponse énergétique face aux enjeux de métropolisation, de qualité de l'air et de sortie des énergies carbonées. Il est donc plus que jamais nécessaire de les placer au cœur des stratégies locales énergie-climat, soutenir durablement leur développement et encourager financièrement les raccordements. », conclut Guillaume Planchot, Président de Via Sèva.
1 Chaleur produite par la valorisation énergétique des déchets, les grosses industries, les data centers ou les eaux usées...
2 Liste de critères proposés
3 Enquête : les Français et leur chauffage d'aujourd'hui et de demain. MV2 pour Via Sèva - Octobre 2011
4 Enquête AMORCE - Comparaison des modes de chauffage en 2016 - RCE 29 - janvier 2018