Les entreprises travaillant sur le chantier contaminé au plomb de Notre-Dame défendent leurs procédures

Les travaux de sécurisation de Notre-Dame avaient été interrompus le 25 juillet en raison des risques de contamination au plomb, avant de reprendre la semaine dernière avec des dispositifs drastiques pour empêcher la dispersion de poussières de plomb.

Pour autant, avant cette interruption, "les personnels utilisaient les protections, travaillaient avec des moyens adaptés", a insisté Frédéric Létoffé, co-président du Groupement des entreprises de restauration de monuments historiques (GMH), dont des membres gèrent la sécurisation du site.

"Aucun ouvrier n'a été contaminé. (Parmi) tout le personnel travaillant sur le chantier depuis l'incendie au mois d'avril, personne n'a été contaminé, personne n'a dépassé les seuils admissibles autorisés", a-t-il indiqué en marge de la "Rencontre des entrepreneurs de France" du Medef.

L'inspection du travail avait fait interrompre les travaux pour renforcer la protection des ouvriers. Une décontamination des sols a ensuite été lancée, et la reprise du chantier le 19 août s'est accompagnée de mesures drastiques (pédiluves, douches, tenues jetables, stricts protocoles d'entrée et sortie...).

Pour M. Létoffé, "il y a eu, sous l'effet médiatique, une volonté d'être au top au niveau de la sécurité et du principe de précaution", mais sans que soient remises en cause les règles habituelles du secteur.

"Dans l'ensemble des chantiers du patrimoine, (...) nos entreprises travaillent dans des milieux plombés", toitures ou peintures, et "adoptent des mesures de sécurité qui sont optimales", a-t-il jugé.

Ainsi, "les mesures qui ont été adaptées" pour la reprise du chantier de Notre-Dame "sont des mesures qui sont déjà appliquées dans les entreprises. Là, elles l'ont été de manière coordonnée", a avancé Frédéric Létoffé.

Les travaux de sécurisation se prolongeront jusqu'au premier semestre 2020. Auprès de quelques journalistes, le président du GMH s'est redit "très sceptique" sur une échéance 2024 pour la fin du chantier, jugeant que si le site serait "peut-être" rouvert au culte à cette date, la restauration complète pourrait elle durer "entre dix et quinze ans".

Le GMH plaide par ailleurs pour la reconstitution d'une couverture en plomb au sommet de la cathédrale, de façon à stabiliser la structure "conçue pour recevoir un certain poids". "Si on met autre chose il faut que cela ait le même poids et (soit) durable, pérenne", a insisté M. Létoffé.