À l’heure des choix en matière de projets, d’investissements et de réglementations, la Fédération a profité de son AG pour réunir les acteurs de son environnement, parties prenantes avec les industriels du béton, pour répondre à l’urgence de construire et de réaménager logements et infrastructures dans les territoires.
Cette rencontre a été l’occasion de démontrer la capacité de l’Industrie du Béton à relier les problématiques de logement, d’urbanisme, d’emploi, de gestion des déchets ou de circuits courts, pour relever les nouveaux défis économiques, environnementaux et sociétaux, au travers des Smart Systèmes en Béton développés par ses industriels.
Les Smart Systèmes en Béton incarnent le nouveau programme de valorisation de l’Industrie du Béton et de l’intelligence embarquée dans chacun de ses systèmes, en termes d’économie des territoires, de préservation des ressources, d’optimisation des conceptions et de rationalisation de la production.
Introduits par Carole COUVERT, vice-présidente du CESE, les débats ont permis de dresser un état des lieux des attentes des acteurs de l’aménagement des territoires et d’exprimer la vision prospective de l’Industrie du Béton et son engagement pour les accompagner au plus près dans leurs démarches d’innovation.
L’aménagement du territoire pour répondre aux besoins de logements
L’aménagement du territoire, pour répondre aux besoins de logements, est un des enjeux essentiels relevés et traités par le CESE, qui souhaite aussi y inscrire le changement climatique et la biodiversité, en tant que porteurs de solutions innovantes. Améliorer la situation des quartiers figure parmi ses priorités, tant l’importance de l’enjeu de la cohésion urbaine justifie de relier les problématiques de la politique des territoires à la rénovation urbaine. Les propositions du CESE prennent en compte la diversité des territoires, qu’ils soient ruraux ou urbains, pour conforter leur accessibilité physique et numérique, et pour y renforcer la préservation des sols, la qualité de l’urbanisme et l’accès aux services de proximité.
Le CESE formule aussi des préconisations visant à améliorer leur attractivité, à y renforcer l’emploi et la formation. Cette volonté est aussi celle de l’Industrie du Béton en apportant une contribution essentielle à l’activité économique des territoires, par un fort ancrage dans la vie locale, en offrant des emplois directs et des métiers de proximité, non délocalisables, qui participent pleinement au dynamisme et à la création de valeurs dans les territoires.
Des territoires, gisements d’activités
Pour revitaliser les territoires, véritables gisements d’activités, la Filière Béton s’est mobilisée pour interpeller les candidats aux élections présidentielles et législatives, au travers de 7 propositions. Qu’il s’agisse de conjuguer optimisation de l’espace urbain et qualité de vie, renforcer les liens entre métropoles et territoires, revaloriser l'excellence française en matière de construction, les réponses de la filière béton s’inscrivent dans une vision plus globale des territoires, acceptable par la société en général et les usagers en particulier.
Ancrée dans la nouvelle économie, numérique et de fonctionnalité, ses contributions sont essentielles pour favoriser le maintien des emplois dans les territoires, prendre en compte leur diversité, connecter milieux ruraux, urbains et périurbains.
Nouvelle Règlementation E+C- et Territoires : interventions de Jean-Jacques BARRAULT, Les Constructeurs et Aménageurs de la Fédération Française du Bâtiment (LCA-FFB), Laurent GRALL, Entreprises Générales de France BTP (EGF-BTP), Christian HERRERIA, président de la Commission Marché Bâtiment, FIB et Lionel MONFRONT, directeur Produits Marchés, Cerib.
Avec la prise en compte de la réduction carbone et de la diminution de l’empreinte environnementale, sur une période de 50 ans, et à l’horizon 2020, la généralisation des bâtiments publics à énergie positive, la future réglementation pour les bâtiments neufs E+C- (Énergie Positive & Réduction Carbone), qui concerne tous les matériaux, connait une accélération avec le lancement par les pouvoirs publics de l’expérimentation E+C- et du label associé.
Sa phase expérimentale de 18 mois est une démarche innovante qui consiste à déposer des projets en phase de conception ou en phase de réalisation dans un Observatoire. Cet observatoire se doit d’être représentatif dans ses choix, en termes de matériaux et de solutions pour les maisons individuelles, le petit et grand collectif et les bâtiments tertiaires et commerciaux.
L’Industrie du Béton se mobilise pour l’anticiper et faire valoir les solutions préfabriquées en béton, au travers d’expérimentations valorisant leur capacité à s’inscrire dans l’économie circulaire. A ce stade, les enjeux pour les grandes entreprises, et à fortiori pour les plus petites, sont de taille. Cette nouvelle réglementation doit aussi être acceptable, en termes de coût pour les promoteurs, les propriétaires, et en particulier les primo-accédants.
Le concept d’économie circulaire
Dans le BTP, le concept d’économie circulaire constitue un enjeu clé, tant s’inscrire dans le cadre des économies ou d’une logique de boucle vertueuse est une nécessité pour tous les secteurs d’activité, et tout particulièrement pour le monde de la construction. Les attentes des Régions, telle que la Bretagne, sont fortes et le cadre législatif et réglementaire est très ambitieux.
« Le Plan national Déchets, Directive cadre déchets » vise à transformer un déchet en une nouvelle ressource, et en particulier à accélérer le recyclage et la valorisation des ressources minérales, qui sont par nature les plus faciles à recycler. Le principe est déjà à l’œuvre dans l’Industrie du Béton, avec la mise à disposition de solutions qui permettent de préserver les ressources, mais aussi de limiter la production de déchets non réutilisés.
Le programme de recherches du Cerib comporte plusieurs études dans ce domaine et le Centre participe aux projets nationaux RECYBETON et DEMODULOR. De leur côté, les industriels du béton travaillent aussi à la réduction de l’impact de leur activité tant sur la ressource que globalement sur l’environnement. Avec l’appui du Cerib, leur objectif est de concevoir des ouvrages faciles à déconstruire, de façon sélective pour trier et séparer les matériaux puis les recycler, et d’utiliser les matériaux recyclés pour d’autres emplois (ex : sous couche routière). Marbre d’ici est un autre exemple d’économie circulaire au service de la transition urbaine et écologique. Imaginée par l’artiste plasticien Stefan Shankland, cette nouvelle matière, produite localement à partir de déchets du BTP recyclés, a été formulée avec l’aide du Cerib (un référentiel est en cours).
Pour des infrastructures pérennes et une gestion responsable de l’eau
En termes d’assainissement, les industriels du béton disposent d’une large panoplie de solutions pérennes et respectueuses de l’environnement, pour contribuer à préserver les ressources naturelles, en collectant, gérant et traitant les eaux usées ou pluviales.
Coordonnées par l’ASTEE, avec les principaux acteurs des réseaux d’eau, les Chartes Qualité des réseaux d’eau et d’assainissement sont des outils à destination de l’ensemble des acteurs parties prenantes des travaux de création, de reconstruction, d’entretien ou de réhabilitation des réseaux. Canalisateurs de France, la FIB et le Cerib, notamment, en sont partenaires depuis leur origine.
Dans le cadre de la loi NOTRe, les compétences eau et assainissement seront obligatoirement transférées aux intercommunalités à fiscalité propre (EPCI - FP), à l’échéance 2020. Cette réforme signe également la fin de la gestion communale de l’eau potable. La loi NOTRe est néanmoins l’argument clef utilisé par les collectivités pour ne pas investir, au prétexte de ne pas savoir ce qu’elles deviendront demain.
Ainsi, l’urgence des Canalisateurs de France est bien de changer l’état d’esprit des élus, de les informer de ces nouvelles dispositions, et d’être suffisamment pédagogues pour les aider à se repérer dans la jungle des financements et des subventions, afin qu’ils favorisent à nouveau leurs investissements sur les travaux de canalisations. Mobiliser les collectivités est aujourd’hui primordial, eu égard aux enjeux que représente le bon entretien des réseaux, en termes environnementaux, économiques et sociaux pour les citoyens.
L’exemple du Grand Paris
La Société du Grand Paris n’a pas oublié d’intégrer les PME franciliennes à ses grands projets, en recommandant pour ses marchés le respect de la part de 20 % de travaux réservés aux PME, dans le cadre d’un observatoire des PME, auquel la FIB souhaite adhèrer. Les projets du Grand Paris, qui représentent environ 108 milliards d’euros d’investissements supplémentaires à l’horizon 2030 et dont l’impact sera très conséquent à terme pour l’économie régionale, ouvrent des opportunités de marchés importantes pour les TPE/PME et ETI et permettront de pérenniser l’économie régionale. Les PME doivent pouvoir tirer parti de cette formidable opportunité.
La création du Grand Paris Express, piloté par la SGP, prévoit de doubler la taille du métro francilien à l'échelle de l'agglomération et de créer quatre lignes de métro supplémentaires, permettant la construction de 68 nouvelles gares. Le Grand Paris devrait générer a minima 60 milliards d'euros de PIB supplémentaires à long terme pour la région Île-de-France, voire plus de 100 milliards d'euros selon des économistes plus optimistes.
La FIB est partenaire de la plateforme des investissements du Grand Paris développée par la CCI Paris Ile-de-France, dans le but d’informer les entreprises sur les projets d'investissements (transport, logement, aménagement, « smart city »), suffisamment en amont des futurs appels d’offres, via une plateforme digitale. Dans ce cadre, la FIB organise régulièrement des rencontres avec des maitres d’ouvrage, pour valoriser les atouts des solutions préfabriquées, notamment dans les domaines de la conception, de la production, de la logistique chantier, de la démolition au recyclage.
Les industriels du béton sont prêts à relever ce défi, mais rappellent leur crainte de voir la main d’œuvre illégale des entreprises impacter leur compétitivité. C’est pourquoi, la FIB a interpellé les pouvoirs publics pour intensifier les contrôles sur les chantiers et vérifier les offres « anormalement basses » reçues dans le cadre des marchés publics. Alors que les chantiers d’avenir du Grand Paris doivent innover sur tous les fronts pour s’inscrire pleinement dans la mutation environnementale et numérique du secteur, les industriels du béton ne doivent pas être pénalisés dans leur capacité d'innovation. Ils sont à même de proposer pour chaque projet les solutions intelligentes, porteuses de nouvelles fonctionnalités, en termes de dépollution, de recyclage.... les plus adaptées pour répondre aux fortes attentes des donneurs d’ordre et des usagers.