L'exécutif a cependant appelé "à ne pas mettre la poussière sous le tapis et à prendre nos responsabilités en ce qui concerne le système actuel", qui devrait être en fort déficit à la fin de l'année, a ajouté M. Asselin.
"Nous continuons de croire qu'un système universel est plus juste mais la priorité n'est pas celle-ci aujourd'hui", a souligné le patron de la CFDT Laurent Berger. Le Premier ministre Jean Castex "a dit que c'était repoussé à des discussions plutôt en 2021", a-t-il confirmé.
"Ça correspond à notre volonté de ne pas faire du sujet des retraites un sujet de l'été et de l'automne, mais plutôt se laisser le temps du diagnostic pour voir d'abord comment on aura été capable de répondre ou non aux enjeux de lutte contre le chômage, de maintien de l'emploi, de lutte contre la paupérisation, avec une priorité mise en direction des jeunes", a encore salué M. Berger, estimant que "la priorité est placée au bon endroit en termes d'objectif et de calendrier, à savoir l'emploi, l'emploi, l'emploi".
Par ailleurs, M. Castex "nous a rassurés sur le fait qu'il faudrait faire la distinction entre ce qui est du domaine du conjoncturel et ce qui est du structurel" sachant qu'après la crise du coronavirus "les schémas d'équilibre" financier "ne sont plus les mêmes", a précisé M. Asselin.
Dans cette perspective, M. Castex a annoncé aux participants qu'il saisirait de nouveau le Conseil d'orientation des retraites (COR) afin d'évaluer la situation financière des régimes actuels. Selon une estimation provisoire du COR dévoilée en juin, le déficit pourrait approcher les 30 milliards d'euros cette année.
Les partenaires sociaux demandaient unanimement le report, si ce n'est pour certains l'abandon total, de la réforme des retraites, suspendue sine die par l'épidémie de coronavirus.
Jean Castex avait initialement indiqué vouloir reprendre les concertations afin de régler le dossier "à court terme". Il avait aussi assuré vouloir distinguer "très clairement" la refonte du système actuel "de toute mesure financière", comme l'allongement de la durée de cotisation, prise pour combler les déficits.