"Des perquisitions sont en cours au domicile des propriétaires du numéro 65 de la rue d'Aubagne", a indiqué à l'AFP le procureur de la République de Marseille Xavier Tarabeux, confirmant une information de La Provence.
Le 65, une copropriété privée dont 9 des 10 appartements étaient loués, s'est effondré en même temps que le numéro 63, qui était inhabité. Leur écroulement a provoqué la mort de huit personnes : cinq locataires du 65 et trois autres personnes qui étaient dans le même bâtiment.
Le numéro 67 était lui aussi partiellement tombé, quelques heures plus tard, en partie sous l'action des marins-pompiers.
Les perquisitions, menées par les enquêteurs de la police judiciaire, interviennent au surlendemain de celles menées au siège du bailleur social Marseille Habitat, propriétaire du 63, ainsi que dans des services municipaux.
L'enquête vise à déterminer les causes exactes du drame et à établir d'éventuelles responsabilités dans l'effondrement de ces immeubles vétustes, situés dans un quartier populaire de l'hyper-centre.
Le premier étage du numéro 65 avait fait l'objet d'un arrêté de péril imminent le 19 octobre, avec interdiction d'y habiter. Pour les autres étages, l'arrêté municipal préconisait une série de travaux d'urgence, à réaliser avant le 9 novembre. Les locataires s'étaient plaints à plusieurs reprises auprès du syndic - chez qui des documents et ordinateurs ont déjà été saisis -, en décrivant des murs fissurés et des portes qui ne se fermaient plus.
Xavier Cachard, vice-président LR du conseil régional de Provence-Alpes-Côte-d'Azur, et propriétaire de l'un des appartements du 65 rue d'Aubagne, s'est vu "retirer toute délégation" "dans un souci de transparence", a annoncé dans un communiqué le président de la région Renaud Muselier.
Une décision valable "pour toute la durée de l'enquête et de la procédure judiciaire" qui concerne également l'adjointe au logement à la mairie de Marseille Arlette Fructus, présidente de la commission vie associative à la région, précise le communiqué.
"La recherche rapide des responsabilités est une exigence incontournable", a ajouté M. Muselier, qui dit "partager" la "grande colère" et "l'immense émotion" suscitée par le drame.
Mercredi soir, "une marche de la colère" contre l'insalubrité a rassemblé environ 8.000 personnes et s'est achevée sous les fenêtres de l'hôtel de ville, comme la marche blanche organisée samedi dernier.
Depuis le drame, le maire LR de Marseille Jean-Claude Gaudin est la cible de nombreuses critiques.