Le leader européen du secteur, qui entend "réduire le coût de sa dette" et "accélérer sa croissance", a procédé à l'enregistrement de son document de base auprès de l'Autorité Française des marchés financiers (AMF) lundi, a-t-il précisé dans un communiqué.
L'opération se décomposera en deux tranches: l'une d'actions nouvelles pour un montant de 135 millions d'euros et une autre de la vente de titres existants, en particulier le fonds Bain qui va céder des actions, selon ses dirigeants. Le total des deux opérations sera de 350 millions d'euros minimum, ont-ils ajouté.
La "tranche primaire sera de 135 millions d'euros", a dit à la presse, Anne-France Laclide, directrice financière du groupe.
Consolis, propriété du fonds américain Bain Capital depuis 2017, emploie plus de 11.000 personnes dans 22 pays. Le groupe fournit des structures en béton préfabriqué pour les secteurs du bâtiment, des transports et des services publics.
Selon le groupe, Bain Capital "restera le premier actionnaire de l'entreprise" et "actionnaire de référence", le fonds détenant jusqu'à présent environ 94% du capital de Consolis.
L'introduction en Bourse avait été initialement pensée par Consolis à horizon fin 2019, début 2020. "Aujourd'hui, l'augmentation de nos résultats est telle que nous pensons pouvoir entrer en Bourse", a affirmé son président, Nicolas Yatzimirsky, lors d'une présentation à la presse.
"Etant l'acteur, de très loin, le plus gros sur ce marché en Europe, nous avons des opportunités de croissance externe très fortes", a-t-il ajouté.
Acquisitions en vue
Le groupe se spécialise essentiellement dans deux domaines, celui du bâtiment et celui des infrastructures. Son plus gros secteur d'activités est le bâtiment non résidentiel et constituait 34% de son chiffre d'affaires en 2017.
Si le marché du préfabriqué compte actuellement peu d'autres acteurs actifs dans autant de pays, la concurrence principale de Consolis se situe davantage au niveau local, estime son PDG, qui souhaite grâce aux levées de fonds consolider la position du groupe sur les marchés où celui-ci est déjà très présent comme l'Espagne, la Hongrie ou la Pologne.
"Il faut avoir 20-25% de part de marché pour pouvoir avoir la gamme totale de produits et pouvoir peser sur le marché et proposer des solutions nouvelles", a indiqué Nicolas Yatzimirsky.
Le groupe espère donc dans les prochaines années poursuivre des discussions en bilatéral avec des acteurs locaux dans le but d'acquisitions, qui devront rester idéalement inférieures à un multiple de six fois son excédent brut d'exploitation (Ebitda).
"De nouveaux territoires" pourraient également faire l'objet d'acquisitions ou partenariats "mais à une vitesse raisonnable", a expliqué le patron du groupe.
Depuis le début de l'année 2018, l'entreprise a signé l'acquisition de TMB, un producteur d'éléments de béton dans les pays baltes et en Finlande et de Tecnyconta, acteur du bâtiment en Espagne. La finalisation de ces acquisitions est prévue avant la fin de l'année 2018.
Le groupe a réalisé en 2017 un chiffre d'affaires de 1,44 milliard d'euros et un Ebitda ajusté de 114,5 millions d'euros. Au premier semestre 2018, le chiffre d'affaires a atteint 738,6 millions d'euros, et l'excédent brut d'exploitation ajusté 79,8 millions.
Pour l'ensemble de l'année en cours, Consolis s'attend à une croissance de son chiffre d'affaires de 3% à taux de change constants, et 1% à taux de change courants.
En France, Consolis se concentre sur le domaine des infrastructures et fournit notamment les traverses pour les travaux des nouvelles lignes du Grand Paris, des commandes qui représentent environ 100 millions d'euros soit 10% du total du carnet de commandes, actuellement.