Au programme de cette rencontre, qui rassemblait l’ensemble des acteurs de la filière construction : la nouvelle économie et l’aménagement du territoire. A la suite de Michel Rocard, Jacques Pélissard, Jean-Paul Delevoye, Anne Hidalgo, Jacques Attali et Alain Juppé, c’était au tour de Valérie Pécresse de participer au désormais traditionnel déjeuner-débat organisé par le SNBPE, le lundi 3 octobre 2016.
Ce rendez-vous annuel – qui a encore une fois réuni les principaux acteurs de la construction - avait pour ambition en 2016 de traiter de nouvelle économie et d’aménagement des territoires.
L’échange entre Valérie Pécresse et les professionnels de la construction s’est ouvert sur le modèle de développement et de gouvernance régional souhaité par la présidente de région, dans la perspective d’une politique territoriale et urbaine répondant aux enjeux de la transition énergétique, comme aux attentes des Franciliens.
La profession, de son côté, a souhaité rappeler que la filière ne cesse d’innover au service de l’éco-conception, et qu’elle répond aux attentes des pouvoirs publics qui souhaitent voir les matériaux de construction réduire leur impact CO2. Et, les professionnels ont par ailleurs profité de ce dialogue pour réaffirmer leur attachement à une commande publique responsable intégrant l’ancrage local, les boucles courtes et le recyclage.
Des échanges riches qui ont également permis de dessiner les contours de la ville intelligente et humaine du futur, grâce aux interventions de l’architecte-urbaniste Cyril Tretout, et de Benoît Trofin, étudiant à Polytech Marseille, et lauréat du concours « Les apports du béton en 2035 »*.
Alain Plantier, président du SNBPE, a clôturé le déjeuner-débat en rappelant que la filière béton produit des matériaux locaux et génère en Ile-de-France 4.530.000 emplois directs et indirects, non délocalisables, au service de plus de 37.500 entreprises du BTP qui emploient 283.000 salariés. Il s’est par ailleurs félicité de cet échange fructueux avec Valérie Pecresse qui a permis à la filière de réaffirmer que le béton a toute sa place dans le développement de la nouvelle économie et l’aménagement durable des territoires.
* Concours organisé par le SNBPE en octobre 2015.
Discours d’introduction d’Alain Plantier, président du SNBPE
Madame la présidente,
Mesdames et Messieurs les élus de la région Île-de-France, des départements et des
communes,
Monsieur le préfet, directeur général de l’Association des Maires de France,
Mesdames et Messieurs les présidents des syndicats et associations professionnelles,
Mesdames et Messieurs les délégués et secrétaires généraux des syndicats et associations professionnelles,
Mesdames et Messieurs,
Merci d’avoir accepté l’invitation du SNBPE à réfléchir et à dialoguer autour du vaste
thème de la nouvelle économie et de l’aménagement du territoire. C’est pour nous
aujourd’hui, un véritable honneur d’accueillir dans le cadre de notre cycle de déjeuners débats « Prospectives et réflexions», la présidente de la région Île-de-France. C’est donc bien évidemment et avant toute chose que je souhaite remercier Madame Valérie Pécresse, de sa présence.
Parlementaire, ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche, puis ministre du Budget, des comptes publics et de la Réforme de l'État, élue au conseil régional d’Île-de-France depuis 2010, avant d’en être portée à la présidence en décembre 2015, voilà autant de responsabilités qui vous ont fait côtoyer les sujets qui nous préoccupent.
Nos industries de production de béton, de ciment et de granulats sont depuis longtemps intimement liées à l’aménagement du territoire. Mais aujourd’hui, au-delà des défis techniques que nous ne manquons pas de relever, afin d’entrer par la grande porte dans la nouvelle économie dont les pourtours se dessinent, nous avons bien compris que nous avons aussi à répondre chaque jour davantage aux questions environnementales et sociétales que nous posent nos concitoyens et leurs élus. Et vous-même, l’avez très bien résumé, en déclarant dans votre projet pour la région Île-de-France : « si nous voulons construire plus, nous voulons aussi construire mieux en remettant du « beau » dans tous les quartiers d’Île-de-France. Il ne s’agit pas d’un parti pris esthétique mais d’une démarche de qualité d’ensemble » et, je vous cite encore, « Un “beau” quartier est un quartier où l’on est heureux de vivre ». Une région dans laquelle on est heureux de vivre, est par définition une région qui facilite les flux et les échanges, et nous avons bien noté vos projets d’amélioration des axes routiers et des moyens de transports en commun. Autant de projets auxquels nos entreprises ne manqueront pas de concourir.
Cependant pour que les entreprises puissent anticiper à vos côtés tous ces projets, dans des conditions optimales, les acteurs économiques que nous sommes, ont besoin d’une gouvernance lisible et durable. Au cours de récentes interventions, vous avez dénoncé la création de la Métropole du Grand Paris, que depuis le début vous voyez comme une complexification administrative, et demandé « le transfert des compétences de la Métropole du Grand Paris à la région », en insistant sur le fait que pour vous la bonne échelle pour ce fait métropolitain, c'est l'Île-de-France. Et c’est donc très logiquement que vous restez « favorable à ce qu'en 2021, l'on rétablisse le conseiller territorial unique, c'est-à-dire la fusion des élus des départements et de la région », et ce pour « arriver à deux étages de gouvernance : un couple commune intercommunalité et département-région. Et surtout pas une nouvelle structure à qui l'on veut donner du pouvoir (...) Essayons de simplifier, d'économiser de l'argent et de l'énergie », répétez-vous souvent.
Il est vrai que la Métropole du Grand Paris, née le 1er janvier, regroupe 131 communes : Paris, les 123 communes des départements de la petite couronne, une commune du Vald'Oise (Argenteuil) et six de l'Essonne et que ses compétences seront progressives, avec l'environnement et le développement économique, à partir de 2016, puis le logement et l'aménagement de l'espace.
Acteurs de premier plan de l’aménagement du territoire et d’une manière plus générale de l’acte de construire, vous comprendrez aisément que nous sommes tout particulièrement intéressés à connaître les réformes que vous espérez dans la gouvernance de la région Île de-France dans la mesure où elles pourraient avoir une influence sur la conduite des grands projets que vous avez proposés de conduire au cours de votre mandature : la construction de 80 000 logements, de 100 nouveaux quartiers basse consommation, avec des espaces verts, des logements pour les seniors et les jeunes, des commerces en pied d’immeubles, des services publics et un accès facile aux transports publics.
Autant de sujets riches et politiques au sens noble du terme puisqu’il s’agit de la vie des gens, pour lesquels je vous laisse bien volontiers la parole, et remercie Emmanuel Lechypre, éditorialiste à BFM Business d’avoir accepté de conduire nos échanges.
Je vous remercie de votre attention