Arrivé dans les murs après la victoire de François Mitterrand à la présidentielle en 1981, le PS "disposera des locaux jusqu'au 30 septembre" 2018, a-t-il précisé dans le communiqué annonçant la vente, conséquence des débâcles électorales du parti à la rose en 2017.
"Cette décision a été prise pour des raisons financières après la baisse des dotations publiques suite aux résultats des élections présidentielle et législatives, ainsi que politiques en vue de disposer d'un nouveau siège adapté pour un Parti socialiste refondé", commente le PS.
C'est la société Apsys, une société foncière spécialisée dans le réaménagement immobilier, qui a fait la meilleure offre pour l'hôtel particulier du 10 de la rue de Solférino, connu des Français pour les scènes de soirées électorales, des victoires aux défaites.
"L'acte de vente définitif sera signé à la fin février 2018 au plus tard", indique le PS, dont "Solférino" était devenu la métonymie médiatique.
Vaste de 3.389 mètres carrés répartis en trois bâtiments, dans un des quartiers les plus prisés de Paris, le siège était un actif en or pour un parti qui va devoir changer brutalement de voilure, en supprimant au passage des dizaines de postes parmi sa centaine de permanents.
Décision début 2018 pour le siège de LR
Selon le trésorier du PS, Jean-François Debat, les déroutes électorales successives subies par le PS vont faire passer son budget annuel de 28 à 8 millions d'euros, soit un manque à gagner de cent millions d'euros sur cinq ans par rapport au précédent quinquennat.
La décision de vendre le siège avait été actée le 19 septembre en bureau national. L'adresse du futur siège n'est pas encore connue.
Le 10 rue de Solférino, qui a vu défiler des générations de dirigeants et de militants socialistes, avait déjà dû être hypothéqué lors de la campagne présidentielle de Benoît Hamon, achevée avec le plus faible score de l'histoire du PS sous ce nom-là: 6,36%.
Le Crédit coopératif, qui a financé la campagne présidentielle de M. Hamon par un prêt à hauteur de 8 millions d'euros, avait exigé comme contrepartie l'hypothèque du siège en cas de débâcle électorale, a confirmé M. Débat à l'automne.
Le départ annoncé de Solférino avait divisé le parti entre ceux qui se consolaient en y voyant l'occasion d'écrire une nouvelle page, et les plus "tristes", comme le député de la Sarthe et ancien ministre Stéphane Le Foll.
"J'entends certains qui s'expriment en disant +c'est génial, on va pouvoir changer de lieu et se rapprocher des couches populaires. Et puis comme ça les couches populaires vont voter pour nous+. On va bientôt aller dans la Creuse, d'ailleurs parce qu'il faudra se rapprocher des couches rurales aussi...", avait-il ironisé lors de la mise en vente du siège.
Coïncidence de calendrier: à droite, Les Républicains ont annoncé mardi soir qu'ils prendraient "en début d'année" une décision sur l'avenir de leur siège, situé dans le XVe arrondissement de Paris. La vente, réclamée par certains, pourrait permettre d'éponger en partie leur dette de 55 millions d'euros.