A fin avril, en comptant la baisse des impôts de production, ce sont 30 milliards d'euros qui ont été engagés (c'est-à-dire fait l'objet d'une contractualisation avec un porteur de projet), et environ 20 milliards décaissés, a indiqué le ministère à l'AFP.
Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire veut déployer d'ici à la fin de l'année 70 milliards d'euros sur les 100 milliards du plan, répartis à peu près équitablement entre des mesures favorisant la transition écologique, la reconquête industrielle, et la cohésion sociale et territoriale.
Sur le volet écologique, 9 milliards d'euros ont été engagés, dont 4 pour la recapitalisation de la SNCF.
Le dispositif MaPriveRénov, pour aider les ménages à faire des travaux dans leur logement, a suscité 252.000 demandes entre janvier et avril, après 200.000 en 2020, pour un montant total de 770 millions d'euros.
180.000 primes à la conversion et plus de 150.000 bonus écologiques ont désormais été accordés depuis juillet 2020.
Sur le volet consacré à la cohésion sociale et territoriale, 9,5 milliards d'euros ont été engagés, dont 2,7 pour le soutien aux collectivités. Le plan "1 jeune, 1 solution" de soutien à l'emploi a bénéficié à 1,5 million de moins de 26 ans à fin avril.
Le volet dédié au développement industriel atteint lui des engagements d'environ 5 milliards d'euros (hors 10 milliards de baisse des impôts de production).
1,3 milliard d'euros ont ainsi permis à 1.450 entreprises de réaliser plus de 5,9 milliards d'euros d'investissements productifs à fin avril. Près d'une entreprise industrielle sur trois, a déposé un dossier au guichet "industrie du futur", dédié à la numérisation et à la robotisation.
Face à l'afflux de demandes, le gouvernement a réabondé de 1 milliard d'euros ce volet, en ponctionnant d'autres enveloppes au démarrage plus lent.
Comme annoncé lundi par le Premier ministre, 350 millions d'euros viendront aussi compléter le "fonds friches", également victime de son succès.
Ces réallocations se justifient car ces mesures "auront vraiment un impact soit sur la modernisation des entreprises (...), soit en terme d'attractivité des territoires, et ça participe aussi à la branche emploi du plan de relance", justifie-t-on à Bercy.
Aucune autre mesure ne sera sacrifiée, assure toutefois le ministère, qui ne précise pas lesquelles ont été ponctionnées mais donne rendez-vous plus tard dans l'année pour faire le bilan des sous-consommations du plan.
Un point devrait déjà être fait dès cet été, lors de la concertation voulue par le Président de la République pour "inventer un deuxième temps de la relance".
Par ailleurs, alors que des critiques sont remontées sur le manque de lisibilité du plan et la complexité d'accès à certaines mesures, Bercy assure être "à l'écoute", et avoir corrigé le tir.
Un guide dédié aux très petites entreprises a vu le jour, certaines procédures d'appels à projets ont été revues, par exemple pour réduire le nombre de guichets d'accès, défend-on au ministère.