En récompensant Pierre Veltz, le jury a souhaité saluer un chercheur engagé dans l’urbanisme. Il a tenu à souligner son intégrité et son engagement au service de la recherche et de l’urbain ainsi que sa stature et son influence internationale, sa qualité exceptionnelle d’entrepreneur scientifique ; sa transversalité et sa capacité de mise en synergie des composants de l’urbanisme. Le message porté par le choix du jury insiste sur l’interrelation étroite entre l’aménagement du territoire et l’urbanisme à toutes les échelles.
Né à Phalsbourg en 1945, Pierre Veltz a créé et dirigé la recherche à l’École des ponts dans les années 80. Créateur, en 1985, du Laboratoire Techniques, territoires et sociétés (LATTS), il a contribué, en lien avec la DATAR, à refonder une doctrine de l’aménagement du territoire résolument pro urbaine, revalorisant le rôle de Paris et des métropoles.
De 1999 à 2004, directeur de l’École des ponts, il y élargit la place des sujets urbains et environnementaux et contribue au lancement du Polytechnicum de Marne-la-Vallée, avec l’idée de créer un grand pôle centré sur les villes et les territoires. Il a ensuite dirigé l’Institut des hautes études de développement et d’aménagement des territoires (IHEDATE), cycle de formation pour les professionnels.
En 2008, Pierre Veltz dirige la mission d’études sur le Grand Paris auprès de Christian Blanc et participe à la mise en place du Grand Paris, du Grand Paris Express ainsi qu’à la consultation des urbanistes. À partir de 2009, chercheur confirmé, il s’immerge dans le projet de Saclay, d’abord comme délégué ministériel puis comme président-directeur général de l’établissement public d’aménagement et de développement. Outre le pilotage d’une opération d’une ampleur et d’une ambition inégalées – la Silicon Valley française, il a notamment lancé à Saclay des projets innovants dans les domaines de l’environnement et du numérique.
Auteur fécond, Pierre Vetlz a axé ses recherches sur la mondialisation, les relations entre les mutations industrielles et les dynamiques territoriales. Parmi ses ouvrages : Mondialisation, villes et territoires. L’économie d’archipel (1996), La Grande Transition. La France dans le monde qui vient (2008), Paris France, Monde. Repenser l’économie par le territoire (2013), Petite ensaclaypédie (2014), La Société hyper-industrielle (2017). Ce dernier livre met l’accent sur les logiques économiques territoriales de l’industrie de demain, en lien étroit avec le développement des services et les technologies numériques.
Le jury a également salué la très haute qualité des trois autres personnalités qu’il avait retenues : Jacques Lévy, géographe, chercheur enseignant à l’école polytechnique de Lausanne, directeur du laboratoire Chôros et du programme doctoral Architecture et Sciences de la ville ; Philippe Madec, architecte et urbaniste, enseignant chercheur, qui a développé une approche écoresponsable du projet architectural et urbain ; et Alfred Peter, paysagiste et urbaniste, qui s’est fait connaître sur des projets établissant un lien entre mobilité, urbanisme et espace public, notamment à Strasbourg.