Le gouvernement a dévoilé ses premières "pistes de réflexion" à la CFTC, l'U2P et la CFDT, qui ont ouvert le bal des consultations bilatérales sur les thèmes de "l'emploi des seniors et la prévention de l'usure professionnelle".
C'est justement sur ce second volet que l'exécutif a ouvert la porte à une revendication portée par plusieurs organisations de salariés, CFDT en tête. Le document, dont l'AFP a obtenu copie, envisage en effet d'"adapter le C2P pour mieux prendre en compte l'évolution des risques".
Actuellement, les salariés exposés à certains risques (travail de nuit, bruit, températures extrêmes...) accumulent des points - 100 au maximum – qui sont le plus souvent utilisés pour partir en retraite plus tôt - 2 ans maximum.
Le ministère a cependant évoqué la possibilité de "supprimer le plafond d'acquisition de points" et de permettre à ceux qui sont exposés à plusieurs risques simultanés d'"acquérir davantage de points".
L'idée d'un nouveau "congé de reconversion" pour utiliser le C2P (qui peut aussi servir à payer une formation ou un passage à temps partiel) a également été abordée.
Mais la CFDT attend encore "une forme de reprise des critères supprimés" de l'ex-compte pénibilité il y a cinq ans (port de charges lourdes, postures pénibles, vibrations mécaniques, agents chimiques dangereux), indique son négociateur Yvan Ricordeau.
Sans "avancée majeure" sur ce point, le syndicat n'entend pas revoir le dispositif "carrières longues", qui permet un départ à 60, voire 58 ans pour ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans, et que le gouvernement propose de "moderniser", sans préciser ses intentions à ce stade.
"S'il s'agit d'affiner les critères tout en protégeant les artisans, ça nous convient", explique le vice-président de l'U2P, Jean-Christophe Repon, plus inquiet du risque de "stigmatiser certains métiers" à travers le compte pénibilité.
Le ministère a paru "plus sur la ligne +mieux vaut prévenir que guérir+, ce qui nous va bien", retient la vice-présidente de la CFTC, Pascale Coton.