Aux opposants qui réclament une pause dans la réforme des retraites, elle a insisté sur la nécessité d'"assurer la continuité de la démocratie" en France: "il n'y a pas de raison de freiner en aucune manière (son) examen" au parlement en avril, a-t-elle estimé à l'issue du conseil des ministres.
Autre réforme en cours, celle de l'assurance chômage. La CFDT, FO et la CGT, mais aussi Adrien Quatennens, numéro deux de LFI, et Boris Vallaud, porte-parole du PS, ont réclamé chacun au gouvernement d'y "renoncer" alors que se profile une crise économique liée au coronavirus.
Mme Ndiaye a reconnu que sur "la modification des conditions d'accès, c'est sans doute sur ce point que les choses pourraient être difficiles".
Mais elle a fait valoir "le dispositif de bonus malus pour les entreprises qui abusent de CDD", "l'étalement sur un an du capital de droits" des chômeurs et l'assouplissement des conditions d'accès au chômage partiel pour les entreprises, en particulier dans les secteurs du tourisme, du commerce et de la culture.
"Nous sommes très concentrés pour faire en sorte que nous limitions les dégâts pour ceux qui sont déjà en emploi", et "nous regardons actuellement les mesures d'urgence (...) qui pourraient venir accompagner et faire face au ralentissement de l'activité économique due au coronavirus", a-t-elle souligné.
Le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a redemandé mercredi au gouvernement de "renoncer" dans les plus brefs délais à l'application des nouvelles règles de calcul de l'allocation chômage pour les travailleurs précaires. FO et la CGT s'étaient déjà joints à un premier appel de la CFDT en ce sens mardi.
Le changement doit intervenir au 1er avril 2020, après une première vague, au 1er novembre 2019, qui a modifié les règles pour ouvrir des droits à indemnisation et les recharger.
Boris Vallaud a jugé mercredi la réforme au 1er avril "tragique pour les dizaines de milliers de travailleurs, dont les plus précaires, aux emplois menacés par le Covid-19". Adrien Quatennens a estimé qu'il n'est "pas possible de l'appliquer dans un contexte où l'économie est mise à mal".
Adrien Quatennens a aussi réclamé au Premier ministre "3 à 4 milliards de plus sur la table" pour l'hôpital "pour pouvoir recruter quelque 40.000 infirmiers supplémentaires pour faire face dans l'immédiat à la crise sanitaire liée au coronavirus qui vient impacter un hôpital public déjà très atteint".
Le numéro un d'EELV Julien Bayou a jugé dans une série de tweets "incompréhensible que le gouvernement ne réponde pas aux demandes des urgentistes et soignant-es", appelant notamment à "recruter les dizaines de milliers d'infirmièr-es qui manquent".
Le ministère de la Santé avait annoncé le 3 mars qu'hôpitaux publics et cliniques privées allaient récupérer 260 millions d'euros correspondant aux crédits "non consommés" en 2019, une somme qui venait s'ajouter aux 415 millions mis en réserve début 2019 et "dégelés" en décembre.
Le ministère avait en outre dit qu'il allait "accélérer le calendrier du versement des dotations pour 2020": 3,5 milliards d'euros, soit "une partie des crédits" votés, seront "versés dès avril, et non pas fin mai comme c'est habituellement le cas".