Ce plan solaire intervient à l'issue de plusieurs mois de consultations avec les acteurs concernés, menées par Sébastien Lecornu, le secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, et dont l'un des grands enjeux a été la mobilisation du foncier disponible (toits des bâtiments, terrains non utilisés, etc.).
En échange de mesures de simplification pour installer des panneaux photovoltaïques sur leurs toits, des acteurs de la grande distribution se sont finalement engagés à développer des projets sur leurs magasins, a-t-on appris auprès du ministère de la Transition écologique.
"Auchan promet 60 ha, Les Mousquetaires et Systèmes U 50 ha, Leclerc 30 ha", a précisé Sébastien Lecornu, dans un entretien au Parisien.
Par ailleurs, l'armée s'est engagée à mobiliser 2.000 hectares pour des parcs solaires d'ici à 2025. Et pour mobiliser les agriculteurs, le gouvernement va prendre en charge 40% du coût du raccordement au réseau électrique des panneaux solaires qu'ils installeront sur leurs exploitations, a indiqué le ministère, confirmant des informations de France Info.
Pour développer le solaire thermique, c'est-à-dire la production de chaleur à partir de panneaux photovoltaïques, le gouvernement va aussi augmenter la prime à l'achat des chauffages et chauffe-eau solaires à partir de l'an prochain.
La France s'est fixé comme objectif d'installer entre 18.200 et 20.200 mégawatts (MW) de capacités solaires d'ici à 2023, contre environ 8.300 MW à fin mars 2018.
Pour accélérer le développement de cette énergie, le gouvernement a déjà augmenté en début d'année le volume annuel des appels d'offres à 2.450 MW, contre 1.450 MW initialement.
Les bâtiments classés pourront devenir producteurs d'énergie solaire
Les bâtiments anciens et classés pourront devenir producteurs d'énergie solaire indique le "plan solaire" que le gouvernement doit annoncer jeudi, selon Le Parisien publié le même jour.
Dans le "plan solaire", "on apprend que les vieilles pierres vont aussi s'engager", prévient le quotidien. Des tuiles solaires discrètes pourront être présentes dans les toitures des bâtiments classés, écrit le journal.
"En septembre, nous financerons une dizaine de projets innovants. Nous espérons ainsi amorcer la pompe de la technologie française !", a confié au quotidien, le secrétaire d'Etat à la Transition écologique Sébastien Lecornu.
Pour l'instant, sur les bâtiments anciens et classés, les architectes des bâtiments de France autorisent au cas par cas l'apposition de ses "tuiles solaires discrètes", histoire de ne pas défigurer notre patrimoine, indique Le Parisien.
"Dans l'état actuel de la science, on ne laissera pas installer de photovoltaïque sur un château du XVIIIe siècle, mais pourquoi pas sur les communs. De même sur les édifices religieux, on ne les implantera pas sur le toit de l'église, mais il y a beaucoup d'endroits qu'on ne voit pas", explique au journal Alain de la Brétesche, président de l'association Patrimoine et environnement.
Stéphane Bern, l'animateur télé et Monsieur patrimoine du gouvernement est lui très favorable à l'apparition d'innovation aussi susceptible de rapporter quelques sous aux détenteurs de vieilles pierres : "Défenseurs du patrimoine et environnement ont en commun des valeurs de transmissions et de préservation, assure-t-il. J'ai confiance que demeures historiques et énergies renouvelables peuvent s'entendre", écrit Le Parisien.
Sébastien Lecornu avait annoncé le 15 mars que le gouvernement allait lancer un groupe de travail sur l'énergie solaire.
"Je vais lancer un groupe de travail sur le sujet pour repérer le foncier disponible, se lancer dans l'auto-consommation et réfléchir au thermo-solaire", avait déclaré M. Lecornu sur CNews, déplorant notamment le fait que dans le sud de la France "on chauffe encore son eau en plein mois d'août à partir d'énergie fossile plutôt qu'à partir du soleil".