Au terme d'une rencontre avec les présidents de région à Matignon sous l'égide du Premier ministre Édouard Philippe, la nouvelle ministre des Territoires et des Collectivités Jacqueline Gourault a annoncé la mise en place de rendez-vous réguliers et dédiés à chaque type de collectivités (régions, départements, communes...) et un passage au second plan de l'actuelle Conférence nationale des territoires (CNT).
"Nous avons décidé de nous voir très régulièrement par niveau de collectivités territoriales à peu près tous les deux mois et puis il y aura une rencontre trois fois par an avec aussi le Premier ministre", a expliqué la ministre MoDem sur le perron de Matignon, précisant que la prochaine réunion dans ce dernier format "pourrait se faire vers la mi-janvier".
Le gouvernement souhaite également mettre en place "un travail thématique très important" avec "des sujets d'actualité qu'il faut travailler", a-t-elle expliqué, citant par exemple les dossiers d'un éventuel Brexit sans accord, des fonds européens, ou encore de la formation professionnelle.
L'actuelle Conférence nationale des territoires, mise en place par Emmanuel Macron au début du quinquennat, survivra dans sa partie "instance de dialogue", a-t-elle expliqué, mais devrait disparaître dans son volet de réunion plénière.
Cette réorganisation intervient alors qu'Emmanuel Macron avait promis aux présidents des grandes associations d'élus (AMF, Régions de France, ADF...) mardi à l'Élysée un "reset (redémarrage)" des "relations avec les territoires".
"Nous partons sur de nouvelles bases, un dialogue régulier, constructif des relations entre l'État et les régions", a estimé Mme Gourault.
Le président de Régions de France, le centriste Hervé Morin s'est dit "satisfait" de cette volonté "de reprendre un dialogue que nous n'avions pas connu depuis 18 mois".
"On ne peut pas dire que l'appel de Marseille ne soit pas remonté à Paris", s'est-il réjoui, en référence à l'appel des trois grandes associations d'élus lancé fin septembre contre "la recentralisation" dont ils accusent l'exécutif.
Le contentieux État-collectivités a été nourri ces derniers mois par plusieurs dossiers: coupes dans les emplois aidés, coût exponentiel des aides sociales pour les départements, suppression de la taxe d'habitation, limitation des dépenses des principales collectivités ou encore limitation de la vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires.