Ascoval était détenue à 40% par le fabricant de tubes français Vallourec et à 60% par Asco Industries, ancienne société du groupe Ascométal.
2015: Première restructuration
Premier plan de restructuration mondial annoncé par le fabricant de tubes sans soudure Vallourec, confronté à une chute de ses marchés dans le secteur Pétrole et Gaz. Emmanuel Macron, alors ministre de l'Economie, assure en juin devant les salariés de l'usine de Saint-Saulve qu'"il n'y aura aucune fermeture de site et aucun départ contraint". L'Etat est à la recherche de "partenaires pour entrer au capital de cette aciérie".
2017: Fermeture du laminoir
En février 2016, Vallourec annonce la fermeture du laminoir de Saint-Saulve à l'horizon d'un an.
Un an plus tard, le groupe Ascométal devient actionnaire de l'usine à hauteur de 60%, donnant naissance à Ascoval. Mais le répit ne dure que quelques mois: en novembre, Ascométal est placé en redressement judiciaire.
Le suisse Schmolz&Bickenbach, le britannique Liberty House, et l'espagnol Sidénor sont candidats à la reprise.
2018: Guerre des nerfs
Fin janvier, le tribunal de Strasbourg choisit Schmolz&Bickenbach pour la reprise d'Ascométal, mais le groupe suisse ne prévoit pas dans son projet de reprendre l'usine Ascoval de Saint-Saulve. "On a été sacrifiés", dénonce l'intersyndicale.
Le 30 janvier, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire annonce un accord avec Schmolz&Bickenbach pour maintenir pendant un an l'activité d'Ascoval, avec l'espoir de trouver un repreneur.
Les salariés en grève depuis une semaine concluent le 2 février avec l'Etat et la région Hauts-de-France un accord de 12 millions d'euros qui garantit l'emploi pendant un an et finance un éventuel plan social.
Fin février, Vallourec crée la surprise en annonçant la fermeture de sa ligne de production de Saint-Saulve. Les salariés votent la grève et le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, dit sa "totale incompréhension", alors même que des acheteurs potentiels étudient le dossier.
Le tribunal repousse la période d'observation au 23 mai, puis au 26 septembre.
L'offre d'Altifort
En septembre, le tribunal repousse sa décision au 7 novembre.
Le cabinet de conseil indépendant Roland Berger juge une offre déposée par la société Altifort "crédible", mais à consolider.
Les salariés qui s'étaient mis en grève le 23 octobre votent la reprise du travail afin de ne pas décourager les investisseurs.
Le 8 novembre, Emmanuel Macron assure vouloir "sauver" Ascoval.
La veille le tribunal a repoussé au 12 décembre sa décision sur l'offre d'Altifort.
Le 10, le gouvernement et Altifort disent avoir trouvé un accord sur un plan de financement "solide".
L'offre de reprise de 152 millions d'euros se décompose en 47 millions d'euros de fonds publics "sous forme de prêt" (25 millions de l'Etat, 12 de la Région Hauts-de-France, 10 de Valenciennes-Métropole), 35 millions d'euros d'apport d'Altifort, 40 millions d'euros de crédit-bail pour le financement d'un train à fil et 30 millions d'euros d'affacturage.
Le 19 décembre, le TGI de Strasbourg valide l'offre d'Altifort.
Février 2019 : Douche froide
Le 21 février 2019, coup de tonnerre: "il y a des difficultés de financement", mais "Altifort n'a pas baissé les bras", indique d'abord le cabinet de Xavier Bertrand.
Bercy est plus catégorique: Altifort "a trompé tout le monde", assène-t-on au cabinet de Bruno Le Maire. Le groupe "nous a confirmé qu'il ne pourrait verser aucun des fonds sur lesquels il s'était engagé, ni les dix millions de fonds propres, ni les 25 millions de levée de fonds".