Alors que la crainte de voir passer l'extrême-droite au pouvoir s'intensifiait chez de nombreux français, Emmanuel Macron a finalement été réélu le 24 avril. Lors de son discours de victoire, il déclarait « Votre vote m'oblige » en déclarant avoir conscience qu'une partie des votes en sa faveur étaient des votes contre le parti de Marine Le Pen.
Le président pourrait potentiellement modifier sa ligne politique par rapport à son précédent mandat. Il avait notamment annoncé la possibilité de nommer un Premier Ministre chargé de la planification écologique, une mesure tirée du programme du candidat de l'Union Populaire, Jean-Luc Mélenchon. Cette décision, si elle vient à être appliquée, peut signifier de nombreux changements pour le secteur du BTP mais aussi de l'énergie ou de l'immobilier.
Lors du débat du second tour, Emmanuel Macron avait déjà annoncé vouloir accéler le rythme de la transition écologique en France et il a réitéré cette intention devant ses partisans au soir des résultats de l'élection en déclarant « Faire de la France une grande nation écologique, c'est notre projet », affichant une volonté de « baisser de 40% notre consommation d'ici 2050 ».
Le président souhaite s'appuyer sur le création de 6 à 14 nouveaux réacteurs EPR2, sur l'éolien offshore et sur une multiplication par 10 des capacités solaires installées.
Concernant le bâtiment, comme déclaré lors du débat du second-tour, Emmanuel Macron compte accélérer les rénovations énergétiques des logements et vise un objectif de 700.000 rénovations par an.
Les organisations du BTP félicitent Emmanuel Macron mais maintiennent leurs attentes
Plusieurs acteurs du BTP et de l'artisanat saluent la victoire du candidat LREM et la continuité politique qu'elle apporte, mais ils rappellent également que du chemin reste à parcourir.
La CPME désire notamment que « ce quinquennat permette la poursuite des réformes annoncées, en particulier celle des retraites » et que des sujets importants tels que « la réforme de la fonction publique et la remise à l'équilibre des finances publiques, quasiment absents de la campagne électorale, soient remis sur la pile des dossiers prioritaires ».
La CMA de son coté salue les « mesures massives et décisives qui ont été décidées par l'État afin de sauvegarder les entreprises affectées par la crise sanitaire ».
Pour Joël Fourny, président de CMA France : « J’adresse toutes mes félicitations à Emmanuel Macron pour sa réélection et souhaite que l’artisanat, première entreprise de France, soit au cœur de la politique économique menée par notre pays. »
La Chambre des Métiers de l'Artisanat demande néanmoins des changements pour le nouveau mandat présidentiel et notamment la nomination dans le prochain gouvernement d'un « ministre en charge des 1,8 millions d'entreprises relevant du secteur de l'artisanat ».
Pour Joël Fourny, président de CMA France: « Les artisans ont pu bénéficier de politiques publiques adaptées, ciblées sur leurs besoins spécifiques. Ce dialogue continu et cette collaboration efficace avec le gouvernement doit se poursuivre et s’amplifier pour maintenir la dynamique de l’apprentissage, garantir l’avenir d’un secteur en tension et permettre la croissance durable des entreprises artisanales. »
L'UNAM, avec l'appui des Intercommunalités de France, rappelle « l'urgence d'agir face à la crise du logement et notamment la nécessité de réhabiliter une pensée aménagiste et de sortir d’une vision comptable pour adopter une vision fonctionnelle qui s’applique aux modes de vie ». Elle appelle de ses vœux une révision des modalités de mise en œuvre de la loi Climat & Résilience en matière de lutte contre l’artificialisation pour mieux optimiser le foncier disponible et éviter de pénaliser près de 10.000 communes déjà carencées en foncier.
Pour François Rieussec, Président de l’Union Nationale des Aménageurs (UNAM): « La comptabilité urbaine ne doit pas remplacer la pensée urbaine. Et imaginer que des mesures compensatoires sont une solution, c’est délivrer un droit à la détérioration à l’environnement. Il faut que les opérations soient vertueuses en elles-mêmes, intégrer les solutions environnementales et ne pas externaliser les problèmes. »