Vers une sortie de crise ? Après avoir perdu 11% de leur chiffre d’affaires en 2020, les entreprises d’ingénierie s’accordent à saluer une dynamique de reprise globale sur l’ensemble des secteurs économiques au premier trimestre 2021. Côté construction, les marchés publics d’ingénierie ont augmenté de 17% en volume. Côté industrie, les ingénieristes voient leurs prises de commandes croître de 15% environ. Des tendances qui devraient impacter à moyen terme toute l’économie, les ingénieristes intervenant aux origines des projets, dès leur conception. Syntec-Ingénierie, la fédération professionnelle de l’ingénierie, revient sur les enseignements de son dernier baromètre ainsi que sur ceux d’une étude réalisée avec Vecteur Plus sur la commande publique dans l’ingénierie et les travaux.
« Pour la première fois depuis le début de la crise liée à la Covid-19, la prise de commandes des ingénieristes augmente et le taux nominal d’occupation des équipes repasse la barre des 50%. C’est une excellente nouvelle pour notre profession, bien sûr, mais aussi un signal fort pour l’économie tout entière. Les ingénieristes sont aux avant-postes de tous les projets. Ils étudient et conçoivent les écoles, gares, hôpitaux, voitures autonomes, usines intelligentes, etc. qui seront construits demain. Le redémarrage actuel de leur activité annonce donc le redémarrage à court et moyen terme de l’ensemble de leurs partenaires économiques. Pour que la reprise soit effective, il est crucial que donneurs d’ordres publics et privés poursuivent cette dynamique et qu’une attention particulière soit portée aux filières automobile et aéronautique qui restent bouleversées par la crise. » Pierre Verzat, président de Syntec-Ingénierie
Construction : une reprise qui touche tous les secteurs, dynamisée par le plan de relance
Alors que l’on prédisait une crise économique durable, 2021 pourrait déjà être l’année de la reprise. Au premier trimestre 2021, les appels d’offres d’ingénierie publiés par les acteurs publics ont augmenté de 17%. Une augmentation qui confirme la tendance déjà enclenchée au dernier trimestre 2020, où les marchés d’ingénierie avaient connu une hausse de 21% en volume. Entre 2019 et 2020, ils avaient enregistré une baisse globale de 17%. Si tous les secteurs de la construction sont concernés, c’est dans le bâtiment et les infrastructures que la reprise est la plus marquée, avec respectivement +49% et +35% du nombre de lots publiés au premier trimestre 2021. A noter : tous les secteurs tendent à revenir à leur niveau de référence de début 2019, voire plus pour l’énergie.
Selon l’étude réalisée par Vecteur Plus, la baisse des appels d’offres observée entre 2019 et 2020 résulte de deux phénomènes combinés. L’effet pré-électoral, tout d’abord. Avec -9% en volume, la commande publique diminue dès le premier trimestre 2020. Le report des élections municipales et les confinements successifs aggravent la tendance, avec de nouveau -6% au 2e trimestre et -6% au 3e. Alors que les élections se tiennent en juin, la reprise est patente dès octobre, avec +21% de marchés publics d’ingénierie.
Si la commande publique semble avoir retrouvé son niveau du 2e trimestre 2019, Syntec-Ingénierie appelle les pouvoirs publics à confirmer la dynamique enclenchée à la fin du dernier trimestre 2020 afin que les effets de la reprise soient confortés, aussi bien pour les ingénieristes qui sont en début de chaîne que pour tous leurs partenaires économiques : entreprises des travaux publics, fournisseurs, etc.
L’ingénierie de la construction, qu’est-ce que c’est ?
Les entreprises d’ingénierie interviennent en amont des différents projets, dès la phase d’étude. Elles accompagnent les acteurs publics (collectivités territoriales, État, établissements publics, ...etc.) dans la conception et la réalisation d’aménagements urbains, numériques, d’équipements sportifs, de transports, de bureaux, d’écoles, de gares, de centres culturels, d’espaces verts, ou encore pour préserver la biodiversité.
Industrie : des prises de commandes à la hausse dans tous les secteurs, hormis l’automobile et l’aéronautique
De la même façon, les ingénieristes qui interviennent auprès des décideurs industriels font preuve d’optimisme, pour la première fois depuis le début de la crise. Alors qu’il y a trois mois à peine, seuls 20% d’entre eux déclaraient une hausse de leurs prises de commandes par rapport à la même période en 2019, ils sont désormais 78% à voir leur activité redémarrer, selon le dernier baromètre de la profession publié par Syntec-Ingénierie. Une reprise qui fait dire à 82% des sondés que la pérennité de leur entreprise n’est pas menacée. En novembre dernier, 1 entreprise sur 2 avait encore peur de l’avenir.
Si les perspectives s’améliorent, l’activité des ingénieristes de l’industrie tourne encore au ralenti. Seul 1/4 d’entre eux ont des équipes occupées à 100%. Par ailleurs, les entreprises d’ingénierie qui interviennent de manière majoritaire dans les secteurs automobile et aéronautique restent fragilisés par la crise et estiment que la reprise n’a pas encore eu lieu.
Pour soutenir les entreprises d’ingénierie du conseil en technologies, Syntec-Ingénierie appelle les pouvoirs publics à prolonger les différentes mesures de soutien et à systématiquement prendre en compte les services à l’industrie dans tous les plans à destination des filières industrielles.
L’ingénierie industrielle, qu’est-ce que c’est ?
Les entreprises d’ingénierie industrielle et du conseil en technologies interviennent en amont des projets, dès la phase d’étude. Elles accompagnent les entreprises industrielles, grands groupes comme PME et ETI sur l’industrie du futur, les objets connectés, les smart grids, les énergies renouvelables, les véhicules autonomes, la traçabilité, la smart city, l’e-santé ou encore la digitalisation des process.
Les données sont issues de :
- Étude de la commande publique dans l’ingénierie et les travaux. Baromètre Syntec Ingénierie 2019-2020-2021 réalisé par Vecteur Plus. Marchés passés entre le 1er janvier 2019 et le 31 mars 2021 - Consulter l’étude
- Baromètre réalisé par Syntec-Ingénierie auprès de ses adhérents la semaine du 1er juin 2021. Les répondants sont des entreprises de toutes tailles, qui interviennent dans l’industrie et la construction et dans tous les secteurs d’activité d’ingénierie. - Consulter l’étude